Emprisonné avec sa famille en 1792, le jeune dauphin de France, Louis XVII, fils de Louis XVI meurt de scrofule (forme de tuberculose) sans doute le 8 juin 1795, à l’âge de 10 ans et après presque trois ans de captivité.
Une autopsie s’impose, et elle est confiée au docteur Philippe-Jean Pelletan, médecin de Louis XVII à la Prison du Temple, assisté de trois autres médecins. Ils se présentent vers onze heures du matin à la porte du Temple. Au cours de l’autopsie, le docteur Pelletan prélève le cœur du jeune enfant mort. Il le conserve dans de l’esprit-de-vin (alcool éthylique) dans une urne de cristal. Dix ans plus tard, tout l’alcool présent dans l’urne s’est évaporé. Il montra son "pieux larcin" à son assistant qui le lui vola ; le cœur sera restitué au docteur Pelletan à la mort de son assistant.
Voilà pour l’Histoire officielle…
Plus tard, cette même Histoire va se retrouver avec deux cœurs et l’une des plus complexes énigmes, car, jusqu’à présent, rien ne semble prouver que l’un de ces cœurs soit vraiment celui de l’enfant du dernier roi de France…
Il existe plein d’hypothèses, de versions qui se contredisent, et nous ne nous lancerons pas dans cette querelle de spécialistes. Vous pouvez retrouver cela dans divers sites, dont le Musée Louis XVII.
Simplement, nous allons nous intéresser d’un peu plus près à une toute petite partie des aventures rocambolesques de cette royale relique.
Car le cœur du Dauphin s’est retrouvé à Venise à la fin du XIXème siècle !
Une version de l’épopée de cette relique dit que Maurice Pascal a traversé la frontière franco-italienne, vers juin-juillet 1895, avec "le cœur caché dans sa cravate".
La relique était conservée dans une urne au fond de laquelle se trouvaient des fragments de la première urne de cristal brisée fin juillet 1830. Il fallait donc une bien grande cravate.
Maurice Pascal parvient à Venise, où il remet, le 2 juillet 1895, l’urne contenant le cœur du Dauphin à don Carlos, Duc de Madrid, qui résidait alors à Venise.
La relique à été ensuite pieusement conservé par Don Giacomo Vallée dans l’église de San Silvestro, située près du palazzo Loredan, proche du campo San Tomà.
Après quoi, don Jaime de Bourbon l’aurait emporté avec lui pour le déposer dans la chapelle du château de Froshdorf.
A Venise, plus tard, la mort de Don Giacomo Vallée et de son sacristain suscitèrent un certain émoi, car entachées de suspicion. Ont ils étés réduit au silence car ils en savaient trop ?
L’enfant roi du trône de France garde, même à Venise sa part de mystère… et l’on conserve, désormais, dans la basilique de Saint-Denis, un coeur dont rien ni personne à ce jour n’a été capable de prouver qu’il est bien celui du jeune Louis XVII.