Tant qu’il y aura des Bretons par Patrick Faus
: cuisine banale
: cuisine d’un bon niveau
: cuisine intéressante et gourmande
: cuisine de haut niveau… à tous les niveaux
: cuisine exceptionnelle
… on aura des crêpes !…
La nourriture ombilicale de cette région très à cheval sur les traditions est parfois malmenée au grand dam des puristes. Ils ont raison, quitte à faire des crêpes, essayons de les faire bien. On ne massacre pas un héritage, on ne joue pas avec une identité, que diable ! Cette énième crêperie bretonne la joue plutôt centriste, entre deux eaux, couci-couça, hésitant entre la tradition et l’aventure au grand large de la nouveauté et de la modernité. Ça passe ou ça casse.Dans les galettes au blé noir, la Paname (jambon, œuf, emmental) joue le classicisme parfait. Par contre la Port Navalo (pourtant un joli port breton)) s’envole vers d’autres cieux avec des artichauts à la romaine accompagnant bizarrement de la chair de tourteau. Mariage improbable où la galette n’apporte rien. Même voyage mais encore plus loin avec la Cordoue, véritable repas complet à elle seule avec du serrano, artichauts à la romaine (again), tome de brebis, confiture de cerises noires et roquette. Il y a même une La Clusaz avec du reblochon, et la Davos avec du brocciu et de l’huile d’olive. Le patron prend des risques, et les Bretons « pur porc » pourraient mal le prendre !
Dans les crêpes de froment, on se calme un peu. Bonne Quiberon (caramel au beurre salé de Guérande maison). Magnifique et nourrissante Pont-Aven (poires, palet breton, glace, caramel au beurre salé, et La Orlando flambe bien (Grand Marnier) avec ses suprêmes et zestes d’orange.À l’ardoise, les plats restent typés Bretagne avec une Soupe de poissons et sa rouille sans grand relief, et des Saint-Jacques bien saisies sur coquilles mais flanquées de légumes scandaleusement hors saison (courgette, ratatouille) mais un peu de chou-fleur quand même.
Le bretonnant Kouign-amann est acceptable (mais pas maison) avec son pot de caramel beurre salé.
Bilan plus qu’en demi-teinte pour un restaurant breton qui en fait n’a pas l’air d’y croire. Salle claire et un peu froide mais terrasse sûrement agréable pour l’été. Service enjoué, et une carte de cidre bien choisie avec quelques cidres sérieux (Dupont, Eric Bordelet).
Tant qu’il y aura des Bretons1, rue de Boulogne
92100 Boulogne
Tél : 01 46 99 01 61
[email protected]
M° : Boulogne-Jaurès
Fermé dimanche, lundi, et jours fériés
Galettes : de 4 € à 14,50 €
Crêpes : de 4,20 € à 8,60 €
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