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Lire les classiques - François de Malherbe

Par Claude_amstutz

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Beauté de qui la grâce étonne la nature,
Il faut donc que je cède à l'injure du sort,
Que je vous abandonne, et loin de votre port
M'en aille au gré du vent suivre mon aventure.
 
Il n'est ennui si grand que celui que j'endure:
Et la seule raison qui m'empêche la mort,
C'est le doute que j'ai que ce dernier effort
Ne fût mal employé pour une âme si dure.
 
Caliste, où pensez-vous? qu'avez-vous entrepris?
Vous résoudrez-vous point à borner ce mépris,
Qui de ma patience indignement se joue?
 
Mais, ô de mon erreur l'étrange nouveauté,
Je vous souhaite douce, et toutefois j'avoue
Que je dois mon salut à votre cruauté.

François de Malherbe, Poésies (coll. Poésie/Gallimard, 1997)

image: Elisabeth Louise Vigée-Lebrun, La baigneuse (s644.photobucket.com)


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