Héroïne d’une série de BD à succès, Aya de Youpogon s’apprête désormais à gazer au cinéma.
Nous avions découvert Aya en librairie, dans les six ouvrages de la série éponyme écrite par Maguerite Abouet et illustrée par Clément Oubrerie. Nous avions fait la rencontre de cette jeune fille de 19 ans, vivant à la fin des années 70 en Côte d’Ivoire à Yopougon, un quartier populaire d’Abidjan. Aya partage ses journées entre l’école, sa famille et ses deux meilleures amies : Adjoua et Bintou, qui ne pensent qu’à aller gazer en douce à la nuit tombée dans les maquis alors qu’Aya préfère étudier pour de venir médecin. A partir du 17 juillet, Aya s’anime sur grand écran et nous transporte dans un beau voyage.
Entretien avec Marguerite Abouet
Comment s’est passé le travail d’écriture scénaristique ?
Tout en restant fidèle aux deux premiers volumes, j’ai coupé certains épisodes et j’ai modifié la fin que je voulais plus optimiste que dans la bande dessinée. En effet, pour moi, il était essentiel qu’on garde un espoir ténu, en se disant que les personnages peuvent s’en sortir. D’ailleurs, cela rejoint ma philosophie de vie : tant qu’on est pas par terre, on peut toujours remonter la pente. Par ailleurs, il m’a fallu aussi placer la voix-off qui n’existait pas dans la bende dessinée : c’était un exercice difficile qui devait à tout prix éviter d’être redondant par rapport au récit.
Entretien avec Clément Oubrerie
Y avait-il des enjeux dans le passage du livre à l’image animée ?
L’un des grands enjeux était la musicalité des voix que, bien entendu, on ne perçoit pas dans la bande dessinée. Car si on ne connait pas l’Afrique, on ne peut pas imaginer comment les dialogues sont prononcés. Par ailleurs, il fallait s’attacher à la gestuelle pour que les personnages ne fassent pas de gestes stéréotypés, mais qu’ils bougent comme en Côte d’Ivoire puisque ce ne sont pas les mêmes codes corporels qu’en Europe. Pour y parvenir, Marguerite a non seulement assuré la direction d’acteurs, mais elle a aussi mimé et joué les personnages qu’on a filmés et qui ont ensuite servi de références pour les animateurs.
Par Camille Percepied pour Golem13