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Marilyne Fontaine en ITV

Publié le 03 juillet 2013 par Lemediateaseur @Lemediateaseur

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En ce moment, le Théâtre Montparnasse propose la pièce L’importance d’être sérieux d’Oscar Wilde que nous vous présentions ici.

Sur les planches, se trouve notamment Marilyne Fontaine qui interprète le rôle de Gwendolen Fairfax.

Afin de discuter de la pièce et de son personnage, j’ai eu le plaisir de m’entretenir avec la comédienne très sympathique et naturelle dans les murs du théâtre. Une discussion à lice ci-dessous.

***** 

 

Bonjour Marilyne,

Tu es actuellement à l’affiche de la pièce L’importance d’être sérieux, peux-tu nous dire comment tu es arrivée sur ce projet ?

Alors, j’avais passé une audition au JTN, le Jeune Théâtre National, qui est une structure mise en place pour les élèves issus du Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris dans laquelle les metteurs en scène viennent un peu « recruter » les comédiens. Moi j’ai passé une audition à la base pour Le Cid de Corneille avec Gilbert Désveaux (le metteur en scène NDLR) et Jean-Marie Besset (le traducteur NDLR) et ils n’ont pas monté Le Cid mais Oscar Wilde. On m’a proposé cette pièce, j’ai passé un essai en lecture avec Claude Aufaure (autre comédien de la pièce NDLR) et on m’as validé sur ce projet.

Connaissais-tu déjà un peu avant l’univers d’Oscar Wilde ?

Alors je n’avais pas lu cette pièce avant de lire la traduction de Jean-Marie. J’avais lu beaucoup de ses romans et j’adore sa plume. Il est vraiment brillant, fin d’esprit et très subtil. En revanche je n’avais jamais eu le plaisir d’en jouer.

Tu en joues maintenant, tu as également joué du Ionesco, du Musset, est-ce un choix de ta part de te tourner vers les auteurs classiques ?

Ah c’est une bonne question. Ionesco, j’étais encore au conservatoire pour Ce formidable bordel, donc c’est une élève qui avait choisi de mettre en scène cette pièce. Ensuite, pour les projets en dehors de l’école, je me suis effectivement tournée plus vers les classiques, j’adore ça. J’adore Molière, les alexandrins de Racine et c’est vrai que je fais souvent des textes fin XIXème.

Peux-tu nous dire ce qui t’a plus dans ton personnage lorsque tu as lu la pièce pour la première fois ?

Alors en fait, quand on m’a proposé la pièce, on m’a proposé le rôle de Cecily, l’autre personnage féminin. C’est Mathilde Bisson qui, lorsqu’elle a lu la pièce, a dit non je ne suis pas Gwendolen, je suis Cecily, et les rôles se sont inversés comme ça tout naturellement. Les deux rôles sont vraiment très bien écrits et ce qui m’a plu chez Gwendolen c’est vraiment son côté « feu sous le corset ». Elle est très guindée, car elle vient de la société Victorienne, mais elle va franchir les barrières, prendre la fuite et découvrir l’amour. Elle est fougueuse et à envie de sortir de cette société, mais elle a tout de même des principes comme sa mère. C’est vraiment ça que j’ai aimé, la poigne dans un gant de velours.

Comment t’es-tu préparée pour entrer dans la peau de cette Gwendolen ?

Au départ, la seule chose que je sais du personnage, c’est ce qu’il dit. Après pour tout ce qu’il y a en gestuelle à trouver et à incarner par le corps la robe m’a beaucoup aidée. J’ai un haut baleiné donc forcément ça apporte une autre stature, je suis beaucoup plus droite et je me suis aussi inspirée des peintures et des photos de l’époque. Quand on comprend le personnage pour savoir d’où il vient et quel est l’intérêt de la scène, il y a une autre gestuelle qui s’installe, d’autres regards, d’autres ports de tête.

Tu évoques les costumes, tu peux nous en dire 2 mots ?

Alain Blanchot a fait un travail formidable sur les costumes. On nous a fait deux ou trois propositions pour se mettre d’accord avec lui, on voyait des croquis et ensuite ça été fait sur mesure donc comme le costume est à ma taille, je suis très à l’aise dedans. Ma robe devait être aussi évasive que celle de Cecily,  et j’ai demandé à faire un peu resserrer au niveau des jambes pour avoir un autre mouvement. Cette manière de marcher avec une petite traîne, de porter des épaulettes, ça aide formidablement à trouver le personnage.

Cette pièce est un succès, est-ce qu’en tant que comédienne on ressent quelque chose lorsqu’on est dans un projet qui marche ?

Ah oui, nous sommes ravis que l’aventure se poursuive. À la base nous avions 16 dates d’exploitation. On l’a créée au Théâtre des 13 vents en janvier, puis nous en fait 6 dates au Théâtre de l’Ouest Parisien début février et Myriam de Colombi qui a vu la pièce nous a dit je vous prends au Théâtre Montparnasse. Je suis fière, car c’est fantastique de faire plus de 100 représentations et c’est une superbe aventure.

Et si tu devais l’analyser, as-tu une petite idée du pourquoi cette pièce plaît au public ?

Je crois que la traduction plaît beaucoup. L’écriture de Wilde est toujours très actuelle, c’est tellement subtil. Cette pièce est très divertissante, et on a besoin de ça, est à la fois pleine d’esprit et d’intelligence. Le public préfère ça en ce moment plutôt que des « mon cul sur la commode » vu et revu. Là l’écriture est mise en avant et puis les quiproquos s’enchaînent à une vitesse folle. Il y a aussi la question de trouver sa place dans la société, je pense que cela peut interpeller les gens.

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Le Mediateaseur remercie Marilyne Fontaine de nous avoir accordé un peu de son temps.

N’hésitez pas à aller la voir sur la scène du Théâtre Montparnasse dans L’importance d’être sérieux avant de la retrouver à la rentrée dans d’autres projets que nous évoquerons en temps et en heure.

L’importance d’être sérieux, Théâtre Montparnasse, du mardi au samedi à 20h30 et le dimanche à 15h30, jusqu’au 13 juillet inclus, durée 1h45.


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