Man of steel (2013) de Zack Snyder

Man of steel. (réalisé par Zack Snyder)

A chaque époque son costume...

Un sacré défi que ce Man of steel. En s'inscrivant dans la continuité des Batmande Nolan, il se devait d'atteindre un certain degré de perfection. Un sacré challenge qui n'est rien comparé à l'enjeu principal du long-métrage, remettre le super-héros au slip rouge au goût du jour. Pari, réussi?

Un petit garçon découvre qu'il possède des pouvoirs surnaturels et qu'il n'est pas né sur Terre. Plus tard, il s'engage dans un périple afin de comprendre d'où il vient et pourquoi il a été envoyé sur notre planète. Mais il devra devenir un héros s'il veut sauver le monde de la destruction totale et incarner l'espoir pour toute l'humanité.

Il s'est fait attendre ce nouveau Superman. Après un retour raté en 2006 (malgré un film plutôt intéressant), on pensait le super-héros fini. Il faut dire aussi que l'homme d'acier en rouge et bleu censé représenter une Amérique sûre d'elle et indestructible n'était plus forcément d'actualité dans cette décennie particulièrement compliquée pour la naïveté enfantine dans laquelle vivait ce pays. Non, les années 2000 pour les États-Unis, c'est le doute, la paranoïa et la perte de repères. Pas étonnant que le public c'est alors tourné vers des super-héros qui correspondaient plus aux questionnements de l'époque. Des héros plus humains, capables de flancher et de se relever, des héros comme...Batman.

Le défi était donc de taille. Inscrire l'homme d'acier dans cette veine artistique un brin dépressive, qui entend signifier que le temps des illusions est terminé. Le remplacement du costume symbolise ce changement de ton. Plus soft, plus sombre et moins kitch. Tout un programme! Qu'on se le dise, Snyder et son équipe ont réussi leur pari haut la main. Ce Superman n'a plus rien à voir avec ce qui a été fait auparavant. Plus humain que super, Clark Kent n'est rien d'autre qu'un jeune homme adopté qui cherche des réponses sur ses origines. Le film est donc à 90% une quête d'identité racontée en mode on prend son temps. De quoi la rapprocher sans problème de celle de Bruce Wayne dans Batman Begins. Pourtant, Snyder évite l'écueil dans lequel était tombé Nolan pour son premier opus qui s'apparentait plus à un pensum un brin prétentieux qu'à un blockbuster estival. Avec Man of steel, le dosage est plus respectueux de chacun des ingrédients. Le quota d'action et de destruction est d'un niveau suffisant alors que la quête des origines est assez agréable et simple à suivre. Clark ne se sent pas à sa place parmi les humains et ne se reconnaît pas dans sa race d'origine, adepte de l'eugénisme. Destinée et libre-arbitre, les deux mamelles du super-héros...

Le discours est simple et c'est tant mieux, le film n'en est que meilleur car il est plus facile d'apprécier le scénario, la réalisation (plutôt intéressante au niveau des affrontements qui se déroulent à vitesse grand S) et la composition toute en retenue du très bon Henry Cavill. En fait, dans ce Superman, tout semble naturel. Le contraste avec les autres transpositions à l'écran de l'homme d'acier apparaît comme allant de soi. Rien ne semble forcé pour coller au cahier des charges. Là se situe le plus grand tour de force de ce Man of steel.

Bien évidemment, rien n'est parfait. Quelques défauts sont à relever. Le dernier acte est bien trop long et devient vite répétitif (surtout au niveau des combats et des destructions d'immeubles. On y perd une partie du côté «plus humain»). Ce n'est pas un défaut en soi mais le film donne l'impression d'être bouclé. Il ne donne pas forcément envie d'en voir plus. Pour une possible nouvelle franchise c'est déstabilisant. Bref, ce ne sont que des détails qui ne gâchent en rien le plaisir procuré par ce Man od Steel

Note: