« Il est incroyable, il sait tout faire ! » Voici l’argument déployé lorsque j’entends parler du Thermomix. Je n’avais pas eu l’idée de tester ce robot jusqu’à ce que je lise les commentaires du guide d’achat d’un robot culinaire mis en ligne dernièrement. Je n’en ai pas parlé dans cet article volontairement car je ne le connaissais pas mais bon nombre de commentaires ont tourné autour de ce Thermomix. Suite à ça, cette idée d’article m’est venue naturellement. J’ai pu tester pendant 2 semaines ce fameux robot, le TM31, grâce à une amie qui le possède.
J’ai beaucoup de choses à dire à son sujet et l’article est particulièrement long. J’ai d’ailleurs mis en place un système de pagination :
- Sur cette première page, je vais vous présenter le robot et ses accessoires et vous donner mon avis au fur et à mesure.
- Sur la deuxième page, je vous propose différents « battles » en cuisine.
- Sur la dernière page, je vous offre ma conclusion finale ainsi que deux tableaux récapitulatifs.
J’aimerais préciser qu’avec ces différents tests, j’ai pu me faire un avis objectif, un avis qui n’aurait peut-être pas été le même si j’avais assisté aux démonstrations lors d’une réunion. Quoique… Je ne suis pas facilement influençable, surtout en cuisine. :-)
Qu’est-ce que le robot Thermomix ?
Le robot Thermomix se trouve à mi-chemin entre le robot multifonction et le robot pâtissier, avec la cuisson en plus. Ce robot, de la marque allemande Vorwerk, est commercialisé uniquement en vente directe par le biais de réunions. Une conseillère vous y propose différentes démonstrations.
Présentation des éléments
Le Thermomix a un design très spécifique, très différent des robots culinaires que l’on connait. Il se compose d’un socle sur lequel vient se poser un bol mixeur. On peut y ajouter à l’intérieur, au choix, un panier de cuisson ou un « fouet » (vous comprendrez un peu plus loin pourquoi je mets le mot fouet entre guillemet). En plus du bol, le Thermomix est muni d’un kit « vapeur » appelé Varoma qui vient se poser par-dessus.
Le socle
Voici le socle du robot. Il est n’est pas spécialement plus imposant qu’un autre robot. Il a la particularité d’être plus large que profond.
Le tableau de bord
Vous constatez que ce robot présente un certain nombre de boutons. Voici rapidement leur utilité :
- Les boutons situés en bas à gauche contrôlent la température du bol. Elle commence à 37°C et ne dépasse pas les 100°C. Au-dessus de chaque bouton, vous remarquerez un voyant lumineux qui permet de savoir où en est la chaleur du bol.
- Le bouton « Varoma » s’utilise pour le cuit-vapeur du même nom, mais pas seulement. Il permet tout simplement de monter la température du bol jusqu’à 120°C.
- Le bouton « épi de blé » sert au pétrissage des pâtes à pain et brioche.
- Le bouton « sens inverse » symbolisé par deux flèches permet d’inverser l’orientation des lames pour éviter de trancher les aliments.
- Le variateur sert à verrouiller le couvercle, à mélanger/mixer plus ou moins doucement.
- Le bouton « Turbo » sert à donner des coups de boost aux lames, au même titre que la fonction « Pulse » des blender.
- Le bouton symbolisé par une balance met le robot en mode Tare.
- Les boutons « + » et « - » vont permettre de définir le temps que devra mettre le robot à réaliser la préparation en cours. Le temps écoulé, le robot émet une sonnerie jusqu’à ce que vous l’arrêtiez manuellement (Les lames continuent de tourner).
Enfin, l’écran de contrôle permet de connaitre les programmes sélectionnés (épi de blé ou sens inverse) ainsi que le décompte du temps.
Quelle que soit la fonction choisie, il faut toujours actionner au moins la vitesse minimum (la spatule) pour que le robot se mette en marche.
Mon avis : Le tableau de bord fait un peu peur au premier abord. Lorsque j’ai pris possession de ce robot, je me suis sentie perdue, ne sachant comment le prendre en main. Sur la plupart des robots, il suffit simplement de tourner un variateur de vitesses et mettre en place le bon ustensile. Avec le TM31, il faut voir la chose différemment. C’est l’association des différents programmes qui vont définir ce que vous allez pouvoir faire avec uniquement le bol mixeur : cuire, pétrir, fouetter, mixer.
Je voudrais m’attarder sur la fonction « balance ». Elle serait une très bonne idée si seulement elle était fiable. En cuisine, et plus particulièrement en pâtisserie, la précision est importante. La balance du Thermomix n’est pas du tout précise. Il est d’ailleurs bien écrit dans la notice que :
- la balance augmente par tranche de 5 g en dessous de 100 g de pesée.
- la balance augmente par tranche de 10 g au-dessus de 100 g de pesée.
Non seulement, elle manque de précision mais elle ne pèse pas correctement. J’ai fait plusieurs tests au cours de mes « battles« . J’ai par exemple voulu peser 40 g de beurre avec le Thermomix. Au bout de 25g, il me semblait que la quantité était déjà la bonne et je ne m’étais pas trompée. Les 25 g de beurre pesés sur le Thermomix correspondaient en réalité à 40 g sur ma balance de cuisine. Malgré la remise à zéro de la balance, le Thermomix m’indiquait toujours 25 g de beurre…
Le bol de mixage
Le bol mixeur vient se glisser sur le socle. Il est en inox avec poignée en plastique et peut contenir 2 litres de préparation, ce qui est plus grand que les blenders classiques qui font généralement 1,5 litres.
À l’intérieur se trouve un ensemble de 4 couteaux qui vont mélanger, pétrir, mixer. Ce sont de grandes lames bien aiguisées qui se démontent facilement du bol pour faciliter le nettoyage.
Le couvercle muni d’une ouverture (sur laquelle vient se poser un verre doseur) vient se clipser sur le bol mixeur. Pour une question de sécurité, tant que le couvercle n’est pas verrouillé, le robot ne peut pas fonctionner.
Mon avis : La capacité du bol (2 Litres) est suffisante pour réaliser des soupes pour 4-6 personnes, des plats mijotés pour 4 personnes, faire une pâte à pain avec 500 g de farine ou des pâtes à gâteaux classiques. Pour de la pâtisserie plus exceptionnelle type bûche, gâteau d’anniversaire, layer cake – bref, des pâtisseries qui demandent de réaliser de grandes quantités – le bol ne me semble pas suffisamment grand. En comparaison, le bol d’un KitchenAid Artisan présente une capacité de 4,83 Litres. Lorsque je réalise ma mousse chocolat que j’utilise pour une charlotte ou une bûche pour 6 personnes, je dois monter 8 blancs en neige : la contenance du KitchenAid est juste suffisante malgré sa grande contenance, mes blancs montent jusqu’en haut.
Le bol inox est incassable mais j’y vois tout de même un défaut : l’opacité. Où en sont les blancs montés en neige ? Comment savoir si la soupe est mixée selon la texture que l’on souhaite ? Comment savoir si les lames ne sont pas bloquées ? L’ouverture du couvercle n’est pas toujours suffisante pour bien voir à l’intérieur. Il faut donc sans cesse arrêter le robot, déverrouiller le couvercle, l’ouvrir, re-verrouiller le couvercle et poursuivre la recette.
Le verre doseur vient simplement se poser sur le couvercle. Selon ce que vous préparez dans le bol, il faudra le maintenir pour éviter qu’il bouge. Par contre, attention aux brûlures si vous faites cuire des préparations. J’aurai aimé pouvoir le clipser car je l’ai fait tomber à chaque fois que je posais le couvercle sur mon plan de travail (reflex de poser le couvercle à l’envers).
Quant au verrouillage du couvercle, j’en parle un peu plus loin dans le paragraphe « La manipulation et le montage des éléments ».
Le panier de cuisson
Le panier de cuisson vient se placer à l’intérieur du bol mixeur pour cuire les aliments que vous ne voulez pas brasser avec les lames ou les aliments fragiles comme le poisson.
Mon avis : J’ai utilisé à deux reprises ce panier : la première fois pour tester la cuisson de courgettes pour une soupe, la seconde pour tester la cuisson du riz. Le panier me semble petit surtout pour les légumes, les viandes ou les poissons. Avec seulement deux courgettes, le panier était rempli.La spatule
La spatule s’utilise à travers l’ouverture du couvercle. Grâce au disque de sécurité, il n’est pas possible d’atteindre les lames du bol mixeur. Vous pouvez donc l’utiliser sans crainte. Elle permet de mélanger pendant une cuisson ou un mixage. Elle sert également à racler les parois et à retirer le panier de cuisson sans se brûler grâce à son encoche.
Mon avis : Habituée aux maryses en silicone, je n’ai pas apprécié le côté « plastique dur » de cette spatule. La tête est plutôt petite (pour pouvoir passer entre les lames), ce qui ne permet pas de racler facilement les parois. Lors de mes tests, je n’ai pas eu à m’en servir pour mélanger pendant une préparation. J’ai essayé par curiosité mais ce n’était pas utile dans mon cas.
Pour ce qui est de retirer le panier cuisson avec, c’est bien pensé. Rien à dire là-dessus.
Le fouet
Le « fouet » ne ressemble en rien à un fouet à fils classiques. Il se place au-dessus du jeu de couteaux. On l’utilise pour monter les blancs en neige, une crème en chantilly et pourquoi pas pour mélanger une pâte à gâteau comme on le fait avec une feuille sur un robot pâtissier.
Il sert aussi à brasser si vous souhaitez réaliser des riz au lait ou faire bouillir du lait.
Mon avis : Je n’ai pas un avis positif à son sujet car il n’a pas été capable de monter ma crème en crème fouettée, à deux reprises (Pour en savoir plus, consultez plus loin mon battle « crème fouettée au TM31 VS le KitchenAid Artisan »).
Sa forme bien particulière, liée à la vitesse du moteur, éclabousse la préparation contre les parois, il faut donc sans cesse déverrouiller le robot, ouvrir, racler les parois, re-verrouiller et poursuivre la recette.
Le Varoma
Le Varoma est le kit vapeur du Thermomix qui vient se placer au-dessus du couvercle. Sûrement ce qui m’a séduit le plus dans ce robot.
Le Varoma est composé de 3 éléments :
- Le panier du dessous que l’on appelle Varoma,
- un plateau vapeur qui vient se placer à l’intérieur du Varoma,
- le couvercle.
Mon avis : Avec 50 cl d’eau froide à l’intérieur du bol, la montée en température se fait au bout de 5 minutes. Même avec une cuisson vapeur, les lames doivent fonctionner sur vitesse 1, ce qui fait un bruit continuel en plus de l’eau qui bout (telle une bouilloire).
À la fin du décompte, le robot sonne et poursuit tout de même le brassage. Il faut bien vous dire qu’on ne peut pas partir de chez soi et laisser le Thermomix travailler seul.
Le rangement
Tous les éléments du Thermomix peuvent être rangés sur et dans le robot. Le fouet, le panier de cuisson et le verre doseur sont placés à l’intérieur du bol, le Varoma vient se mettre par-dessus le couvercle et la spatule se glisse dans la poignée.
Mon avis : Le rangement est très pratique et vous fait gagner de la place dans vos placards. Muni de son Varoma, il reste tout de même imposant. Je regrette simplement l’esthétisme « vieillot » du robot sur le plan de travail.La manipulation et le montage des éléments
Le montage des éléments se fait dans l’ensemble facilement. Le bol mixeur se pose simplement sur son socle, tout comme le Varoma qui se pose au-dessus du couvercle.
Le couvercle du bol est muni d’un système de verrouillage. Une fois le couvercle enclenché, vous devez tourner le variateur sur le symbole « bol fermé ». Pour le déverrouiller, il suffit de placer le variateur sur le symbole « bol ouvert ».
Mon avis : Le système de sécurité est bien évidemment indispensable. Cependant, j’ai eu à plusieurs reprises des difficultés pour verrouiller le couvercle. Bien qu’il semblait être enclenché correctement sur le bol, il m’était impossible de tourner le variateur de vitesses pour verrouiller définitivement. Il me fallait déverrouiller et re-verrouiller pour réussir la mise en route. J’ai rencontré ce souci deux fois sur trois.Le nettoyage
Le nettoyage du Varoma, du panier de cuisson, du fouet et de la spatule ne posent aucun souci. Si je ne dis pas de bêtises, ils passent tous au lave-vaisselle.
Le jeu de couteaux se sépare du bol, ce qui facilite le nettoyage.
Mon avis : La séparation des lames est très bien pensée, cependant avec certaines préparations (pâtes à gâteau, pâte à pain) les lames sont difficiles à nettoyer avec une simple éponge. Leur forme empêche de pouvoir faire passer une éponge en-dessous de celles-ci. J’ai trouvé la solution en utilisant le goupillon de nettoyage de mon siphon. Sans ça, je n’aurais pas su comment les nettoyer (même trempées plusieurs heures dans de l’eau chaude).Le bruit
Le bruit fait partie des gros défauts du Thermomix. Passé la vitesse 6-7 (le variateur monte jusqu’à 10) et selon les préparations, le bruit devient tout simplement insupportable pour nos oreilles. Je n’ai d’ailleurs pas pu aller au-delà si je voulais garder mes tympans intacts. Et je suis sérieuse. En plus du bruit, le robot tremble ce qui n’est pas toujours très rassurant.
Les matériaux
Le bol et les lames sont en inox. Le reste des accessoires, ainsi que le socle du robot sont en plastique. On peut donc s’interroger sur la durabilité des accessoires, notamment du fouet qui me semble un peu fragile. Pour celles et ceux que cela intéresse, j’ai lu que seuls le couvercle du kit vapeur et le verre doseur contiennent du Bisphénol A.
Mon avis : Quel dommage ! À un tel prix, on s’attend à un robot plus haut de gamme. J’aurai souhaité une spatule en silicone, un fouet, un panier cuisson et un kit vapeur en inox (avec un couvercle en verre et des poignées protégées pour éviter les risques de brûlures). Ce robot fait un peu trop « jouet« .Le colis
Le Thermomix est livré avec sa notice (indispensable pour prendre en main son robot) et deux livres de cuisine offerts. D’autres livres sont vendus séparément mais le prix peut refroidir. En plus des livres offerts, vous recevrez chez vous 2 fois par an, un fascicule de quelques pages avec des fiches recettes, ainsi que des recettes par email.
Le prix
Comptez presque 1000 € pour acquérir ce robot.
Mon avis : C’est un lourd investissement. Il faut donc être certain d’en avoir l’utilité et de faire le bon choix !
Si ce ne sont pas les matériaux qui peuvent justifier une partie du prix, on peut donc s’attendre à ce que le Thermomix fasse mieux que les autres robots culinaires et ustensiles de nos cuisines. Mais est-ce réellement le cas ? C’est ce que nous allons voir maintenant avec les différents tests en cuisine que j’ai réalisés.
La suite, page suivante : Mes tests en cuisine.
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