Billy et son frère Kid vivent avec leur mère sur une exploitation agricole en déliquescence. Le jour où ils partent vivre chez leur oncle et leur tante, le monde de Kid s’écroule : la seule personne auprès de qui il souhaite passer du temps, sa mère, n’est plus là. Mais comment la rejoindre ?
A Paris Cinéma, le festival, on nous avait presque convaincu. Kid est un film belge qui a bouleversé son monde lors du festival du film international de Rotterdam. Un film coup de poing comme on nous l’a dit deux trois fois. Imaginez la taille de notre déception devant ce mélo belge agricole qui nous a plongé dans une léthargie immense.
Kid, c’est le nom d’un petit belge, durlingue à l’école, qui a un frère et qui s’amuse à embêter le caissier d’un Carrefour pour des bonbons et des barres chocolatées. Sa mère, élève des porcs et n’est pas très bavarde. Comprenez, elle croule sous les dettes et des messieurs mal intentionnés lui veulent du mal pour récupérer leur argent maudit. Belgique, porcs, dette, enfant livré à lui même : vous l’aurez compris, ce n’est pas ici qu’il faudra trouver du rêve. Bien vite le spectateur comprend qu’il n’y a pas d’espoir, et la mise en scène n’est qu’un marteau de plus qui nous assomme. Nous sommes très loin du très bon Bullhead qui avait également comme particularité d’être une sorte d’épisode de Confessions Intimes dans le milieu agricole belge.
Et c’est dommage que Kid déçoive. Puisqu’il a quand même de beaux atouts, notamment son casting de jeunes. L’interprète de Kid est une petite canaille magnifique qui rejette la vie comme la vie lui a arraché sa mère. Ses grands yeux, ses crachats, ses auto-blessures sont autant de baffes qui viennent réveiller le spectateur avant la prochaine sieste. Le problème du film est dans le fait que l’on ne s’attache absolument pas au personnage de la mère. Elle, comme les autres adultes, ne sont que des morts-vivants qui regardent les enfants d’un air absent. Les scènes s’enchaînent, sans cohérence, dans une banalité folle. Gênant pour un film que l’on nous vendait comme déchirant (le thème l’est c’est sûr). Ce qui est le plus embêtant peut être c’est cette forme d’esbroufe qui a l’air de tant plaire à la réalisatrice : il y a tout de même des scènes qui ne servent absolument à rien (même pas esthétiquement), comme celle où notre bambin se retrouve chez un couple qui se met à se frapper sur la gueule. La réalisatrice se complaît également à afficher un certain goût pour la lourdeur, notamment dans une scène finale qui enlève toute force à l’avant dernière scène en voiture.
Alors voilà, Kid n’est en aucun cas un film coup de poing. Il est au mieux une curiosité du Plat Pays, qui démarre trop tard une fascinante relation entre deux frères. Sa musique agaçante (ses bruits), ses plans fixes sur des choses aussi moches et banales que des porcelaines de Limoges, sa prévisibilité font de Kid un film paré pour les festivals mais pas pour les festivaliers exigeants. Le mélange cinéma social et pathos c’est comme les suites à Hollywood : nous n’en voulons plus ! Moins de misères, plus de rêves !
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