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Leonard Cohen - Chelsea Hotel #2 (1971)

Publié le 06 juillet 2013 par Toto
Leonard Cohen - Chelsea Hotel #2 (1971) Pour moi, cette chanson demeure une énigme. Pour plusieurs raisons. Je ne sais pas pourquoi c'est sans doute ma préférée de Cohen. Ce n'est pourtant pas la plus connue, la plus marquante. Elle n'apparaît que dans un disque ("New Skin For The Old Ceremony") considéré comme plutôt mineur de la carrière du maître. Mais c'est la chanson qui m'a fait aimer vraiment l'artiste. Entendue chez Bernard Lenoir, au milieu des années 90, perdue entre les nouveautés de l'époque, cette musique minimaliste, cette voix profonde m'avaient immédiatement touché. Il n'y en a pas beaucoup à vous procurer d'aussi intenses émotions avec si peu. Cohen est un génie, ce n'est plus à démontrer. Mais il faisait partie de la vieille garde et je ne jurais alors que par la musique de ma génération. J'ai pourtant enchaîné en achetant le "Greatest Hits" que j'ai usé jusqu'à la corde. Le monsieur avait supplanté un temps le reste de ma discothèque. "Chelsea Hotel #2" est aussi l'histoire de la brève rencontre entre deux stars de la musique des années 60 : Janis Joplin et Leonard Cohen. On a beaucoup glosé sur le fameux "giving me head on the unmade bed". Le chanteur s'est même excusé sur cette "sortie de route" qui allait quelque peu à l'encontre de ses principes, nous permettant pour une fois de rentrer dans sa vie la plus intime. Mais les paroles montrent bien le climat de l'époque et en ça, Joplin en est l'un des archétypes les plus marquants. Elle semblait être de tous les combats, pour lutter contre toutes les atteintes aux libertés, quelles qu'elles soient. On devine à travers la chanson, que Cohen aurait peut-être aimé juste un peu d'amour. Il était déjà de la vieille garde. D'aucuns diront que c'est aussi pour ça que lui, sans mauvais jeux de mots, a nettement mieux vieilli, ou tout du moins survécu.
Leonard Cohen - Chelsea Hotel #2 (1971) Il y a quelques semaines, lors d'un séjour à New-York, je suis allé sur les lieux même de la rencontre. Cet hôtel mythique, qui a vu passer un nombre considérable d'artistes en tout genre et vu naître quelques chefs d'oeuvre. Le Chelsea Hotel était en travaux, au beau milieu d'une de ces larges avenues dont seuls les Américains semblent avoir le secret. Difficile d'imaginer pour un européen en 2013 qu'elle pouvait être l'effervescence artistique qui y régnait plus de quarante ans auparavant. Non pas que la légende avait pris du plomb dans l'aile, juste que de l'extérieur, le bâtiment semblait ne rien vouloir montrer, ne rien dévoiler de ses secrets et de son lourd passé. Parfois, il est aussi bon de ne pas avoir toutes les clés. De pouvoir garder libre cours aux différentes interprétations. De ne pas savoir ce qui se passe derrière les portes closes.
I remember you well in the Chelsea Hotel,
you were talking so brave and so sweet,
giving me head on the unmade bed,
while the limousines wait in the street.
Those were the reasons and that was New York,
we were running for the money and the flesh.
And that was called love for the workers in song
probably still is for those of them left.
Ah but you got away, didn't you babe,
you just turned your back on the crowd,
you got away, I never once heard you say,
I need you, I don't need you,
I need you, I don't need you
and all of that jiving around.

I remember you well in the Chelsea Hotel
you were famous, your heart was a legend.
You told me again you preferred handsome men
but for me you would make an exception.
And clenching your fist for the ones like us
who are oppressed by the figures of beauty,
you fixed yourself, you said, "Well never mind,
we are ugly but we have the music."
And then you got away, didn't you babe...
I don't mean to suggest that I loved you the best,
I can't keep track of each fallen robin.
I remember you well in the Chelsea Hotel,
that's all, I don't even think of you that often.

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