Si par hasard, Jean-Baptiste Destremeau

Poche: 281 pages

Editeur : J’ai lu (28 juin 2013)

Collection : J’ai lu

Langue : Français

ISBN-10: 229005433X

ISBN-13: 978-2290054338

Non disponible sur liseuse

Résumé:

Partiriez-vous à l’aventure si votre monde s’effondrait? Claire a 16 ans. Elle est en vacances dans l’Ouest américain lorsque sa famille disparaît dans un accident – elle échappe au drame. En plein désarroi, assommée par la culpabilité, elle décide que le hasard par lequel elle a survécu guidera  désormais sa vie. De San Francisco à Tokyo, elle brûle les étapes de la vie, pour le meilleur et pour le pire. Au fil de ses rencontres, elle réalise qu’elle peut maîtriser son destin. Un roman initiatique aux allures de road movie. 

Mon avis:

"Elle serait, corps et âme, livrée au hasard. Elle en fit le serment."

Le hasard joue bien des tours à cette jeune fille de 16 ans dans ce roman initiatique!

Le hasard a fait que sur un coup de dés, elle s’est fait punir à la place de son jeune frère et a dû rester dans la voiture alors qu’une crue soudaine dans le Grand Canyon emporte sa famille.

Le hasard devient alors son guide. Claire décide de s’y soumettre quoi qu’il lui en coûtera. Il est son fil conducteur dans sa fuite pour échapper à la culpabilité qui la poursuit comme une mauvaise odeur.

Le hasard met sur sa route une galerie de personnages hétéroclites: un vieil indien Navarro qui l’aide dans son voyage intérieur, trois violeurs, un jeune couple de mexicains cherchant fortune, un jeune informaticien dont elle tombe amoureuse, un trader…. Claire tire de chacune de ces rencontres un enseignement. Elle apprend d’eux, grandit sans jamais s’attacher très longtemps. Le besoin de fuir, de se soumettre encore et toujours au hasard est trop fort.

Le hasard lui fait également traverser les déserts de l’ Arizona, la conduit à Phoenix, Las Vegas, San Francisco et même Tokyo.

Sous l’excellente plume de l’auteur les paysages prennent forme de manière saisissante. Deux points de vue alternent  dans ce texte dense et riche. Les chapitres à la troisième personne explorent  les méandres de l’esprit de Claire, sa culpabilité, ses réflexions sur le hasard qui l’a conduite là où elle est. Ceux à la troisième personne permettent une vision plus objective des événements, racontent ce que Claire ne voit pas.

Et si trop de hasard émiettait le hasard….

Pendant toute la première partie du roman, j’ai été transportée par ce voyage initiatique captivant. Claire s’interroge sur le mode de vie qu’elle s’est choisi, sur le monde qui l’entoure et tente de surmonter sa peine. Par ce voyage, c’est un véritable travail de deuil qu’effectue cette adolescente dont la personnalité se forge au fil des pages.

Mais voilà, au bout de quelques rencontres, bonnes ou mauvaises ( même si les premières sont curieusement plus nombreuses que les secondes), l’intérêt s’essouffle, le schéma se répète et le récit se surcharge parfois de trop longues explications sur les métiers des personnages que Claire rencontre.

Un parcours initiatique qui manque d’embûches

Le mode de vie que choisit Claire la confronte sans arrêt à l’inconnu. Pourtant en dehors d’un événement particulièrement atroce pour le personnage, on a très vite l’impression que tout se fait sans mal pour cette jeune fille qui n’a que 16 ans. A aucun moment, elle ne se trouve confrontée au manque d’argent, son jeune âge même ne pose aucun problème ( de faux papiers réglant vite la question). Elle se déplace d’un état à un autre, et même d’un pays à un autre, sans aucun soucis. J’avoue que si dans la première partie du roman j’ai ressenti une vraie empathie pour cette jeune fille, au fil des pages, et en particulier dans les dernières en forme d’happy end peu vraisemblable, mon intérêt s’est étiolé.

Mais malgré ses quelques réserves, j’ai passé un bon moment de lecture à suivre le périple de Claire, à me demander où sa prochaine étape allait la conduire. Et puis surtout, je suis tombée sous le charme du style de cet auteur que je ne connaissais pas et dont il me tarde de découvrir les autres romans.

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