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[Critique] MONSTRES ACADEMY

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] MONSTRES ACADEMY

Titre original : Monsters University

Note:

★
★
★
★
☆

Origine : États-Unis
Réalisation : Dan Scanlon
Distribution voix : en V.F. : Eric Métayer, Xavier Fagnon, Jamel Debbouze, Catherine Deneuve, Jérémy Prévost, Jean-Claude Donda… / En V.O. : Billy Crystal, John Goodman, Charlie Day, Helen Mirren, Steve Buscemi, Joel Murray, Alfred Molina, Tyler Labine, Frank Oz, Jennifer Tilly…
Genre : Animation/Comédie/Suite/Saga
Date de sortie : 10 juillet 2013

Le Pitch :
Depuis qu’il est tout petit, Bob Razowski rêve de devenir une terreur d’élite. Un monstre capable de susciter l’effroi chez les enfants qui, grâce à leurs cris, fournissent au monde des monstres l’énergie nécessaire au bon fonctionnement des choses. Malheureusement, contrairement à beaucoup de ses camarades, Bob n’a pas le physique de l’emploi et doit rivaliser d’énergie, de travail et de courage pour espérer atteindre son but. Son arrivée à l’université et sa rencontre avec l’orgueilleux Sullivan vont le pousser à se dépasser encore davantage…

La Critique :
Monstres Academy (une nouvelle fois, quel bon titre français…) est le premier préquel de Pixar. En effet, tous les événements relatés ici se déroulent avant Monstres et Cie, à l’époque où Bob et Sulli étaient étudiants et ne pouvaient pas se voir en peinture. Un postulat de départ extrêmement porteur qui confère d’emblée au film une identité unique dans la filmographie du génial studio à la lampe. Ceci dit, Monstres Academy n’est pas la première « suite » de Pixar et la question que le projet amenait était fatalement la suivante : est-ce que le spectacle sera plutôt dans le goût des extraordinaire suites de Toy Story, ou va-t-il sombrer dans une routine facile à l’instar de Cars 2 ?
Bien vite, Bob et Sulli nous apportent une réponse rassurante : les monstres ont la pêche et restent dans le peloton de tête !

Confié à Dan Scanlon, un talent de l’ombre principalement connu pour avoir réalisé un court-métrage se déroulant dans l’univers de Cars (présent dans les bonus du DVD), au détriment de Pete Docter, Monstres Academy tire bien évidemment une large partie de son capital sympathie du précédent film. Le plaisir de retrouver les trombines juvéniles de Bob et de Sulli est immédiat. L’univers est connu, tout comme les rouages de ce monde de monstres bariolés. Visuellement, les codes sont les mêmes et le plaisir que les créateurs du film ont pris à dessiner les nouveaux habitants de cet univers attachant, est évident. Remarquablement orchestré, sublimé par une animation toujours plus fluide, le long-métrage est un régal pour les yeux et les oreilles (l’excellent Randy Newman est de retour à la musique). Comme pour Toy Story 2 et 3, Monstres Academy s’inscrit dans le prolongement de son ainé et multiplie les clins d’œil de manière à raccrocher les wagons au fil des minutes, pour former un tout homogène. Alors que plus de 10 ans séparent les deux films, il est important de reconnaître le caractère avisé d’un préquel qui ne cherche pas l’esbroufe en multipliant tout par 2, voire par 3, mais qui préfère jouer sur les détails (le manque de scènes spectaculaires, à l’image de la séquence des portes du premier, pourra en décevoir certains). Et des détails, Monstres Academy en fourmille. Que ce soit au niveau de l’animation, que du côté du scénario d’ailleurs.

Sans surprise, le film de Scanlon va puiser son inspiration dans le catalogue des films de Campus. Tout fraichement débarqué à l’université, Bob est confronté à tous les passages obligés : l’inscription aux clubs d’étudiants, les fraternités, la découverte de son camarade de chambre, etc… On évolue avec lui dans un milieu que beaucoup de films ont déjà dépeint avec plus ou moins de réussite.
À défaut d’être originale (mais pouvait-il en être autrement vu le postulat de départ ?), l’intro a le mérite de là aussi jouer la sécurité, et révèle une véritable et consciencieuse application de codes et de gimmicks qui, quand ils sont bien traités, s’avèrent de toute façon très savoureux. À elle seule, la transposition de ces codes dans l’univers des monstres, est presque suffisante pour faire oublier le caractère balisé d’un script super référentiel qui, comme toujours chez Pixar, pense aux enfants, mais aussi aux adultes.

Au niveau des rires, Monstres Academy peine a démarrer. Si il est toujours agréable de suivre l’arrivée à la fac de Bob et si on s’amuse devant sa rencontre avec Sulli, les ressorts comiques s’essoufflent vite. Heureusement, le regain ne se fait pas attendre. Quand intervient l’escouade de personnages secondaires, à savoir les membres de la fraternité à laquelle adhèrent les deux héros, le film prend son envol et réserve de très bons gags qui donnent matière à se payer une poignée de bons rires bien solides.

Plus surprenant est le fait que c’est ici clairement Bob le héros. Sulli n’intervient que plus tard, dans un rôle de révélateur. D’abord ennemi plus taquin que vraiment méchant, puis protecteur, Sulli n’est pas pour autant relégué au second plan comme l’était si injustement Flash dans Cars 2. Plus nuancé que dans Monstres et Cie, Sulli tient d’ailleurs une importance primordiale, intégrant lui aussi quelques clichés propres au film universitaire, mais contribuant largement au fait que malgré son caractère prévisible (on connait la fin, puisque le film précède Monstres et Cie), le scénario parvient à surprendre dans le bon sens. Et là, on applaudit car ce n’était pas gagné. On salue la cohérence et la vivacité d’une histoire qui s’imbrique, une fois le générique de fin venu, au début de Monstres et Cie, alors que Bob et Sully sont deux terreurs d’élite éminemment respectées. Une histoire encore une fois confortable mais vraiment efficace et pertinente.

Ce qui nous amène au message du film. Dépassement de soi, valeur de l’amitié, de la confiance, ou encore l’importance de suivre ses rêves, Monstres Academy évolue ici aussi en terrain connu. Le truc, c’est que le film sait diffuser son message avec intelligence, jusqu’à surprendre dans son dernier quart.
« Si on te ferme la porte, passe par la fenêtre » est en substance, le leitmotiv de Bob. Ce petit monstre plus rigolo qu’effrayant qui, à force d’acharnement, est parvenu à atteindre son rêve comme nous le savons tous. Monstres Academy raconte son parcours et sa rencontre avec Sulli, un véritable ami, au sens le plus noble du terme. Avec une audace bienvenue, Monstres Academy prône des valeurs importantes qui touchent et trouvent dans un final excellent, une parfaite illustration. Des valeurs que les personnages habitent avec une sincérité qui permet au film de se hisser bien au-dessus d’une simple comédie. Et du coup, on tient ici l’un des meilleurs campus movies de ces dernières années. Reçus avec mention, bravo les gars !

Pour finir, impossible de ne pas évoquer le traditionnel court-métrage précédant la projection. Intitulé Le Parapluie Bleu, ce film de Saschka Unseld est joli moment plein de poésie, ode à l’amour, à l’entraide et à la pluie. Remarquablement réalisé, il orchestre la rencontre de deux parapluies et en profite pour animer toute une ville, prise dans les tourments d’une tempête révélatrice de sentiments puissants.

@ Gilles Rolland

Monstres-Academy-Bob
Crédits photos : The Walt Disney Company France


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