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Parole, parole, parole

Publié le 05 juin 2007 par Philostrate
Le fantôme de Dalida, la Callas de la  variétoche disparue il y a tout juste vingt ans, hanterait-il le monde du sport ? On savait déjà le président du Stade Français, Max Guazzini, incollable sur la sœur d'Orlando. Mais ces derniers jours, c'est le monde du football qui semble égrenner son actualité sur le notes de "Parole, parole et parole", l'une des plus célèbres chansons de la dame qui se passait si bien la main dans les cheveux. Car pour parler, on parle chez les footeux, surtout en ces périodes de matches internationaux et de transferts, quitte à dire tout et son contraire…    Prenez Franck Ribéry par exemple. La saison dernière, au sortir d'une coupe du monde explosive, l'Anthony Quinn de la Canebière - version 1956 Notre-Dame de Paris… - faillit se prendre les pieds dans la pelouse, saoûlé qu'il était alors par les trompettes de la renommée et un agent ému par la perspective d'un cacheton grassouillet. Francky s'interrogeait : rester ou ne pas rester à Marseille, mais surtout jouer ou ne pas jouer la Ligue des champions, pour laquelle le club provençal n'était cette saison-là pas qualifié…    Finalement, Rib' resta à l'OM et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, puique cette année les Phocéens ont gagné leur place en Champion's League, en finissant deuxième du championnat de France. Alors Franck, heureux de pouvoir enfin briller dans une compétition à la hauteur de ton talent ? Ben, heuh, c'est que, voyez-vous, au Bayern de Munich, y z'aimeraient bien m'avoir… Mais bonhomme, ton Bayern y jouera pas la C1 cette année, alors que l'Oème… Vous savez m'sieur, la Ligue des Champions, c'est pas si important que ça, ce qui compte c'est d'être dans un grand club et dans un grand championnat. Ok Francky, ok, on a compris…    Dans le genre ce n'est pas la girouette qui tourne, c'est le vent, Grégory Coupet n'est pas mal non plus. Un rebelle celui-là, un vrai, tellement No Future qu'il est devenu l'égérie de "La Halle aux chaussures", c'est dire… Hé bien que déclarait notre gendre idéal, la mèche frémissante de colère, dans une interview récente donnée à notre quotidien sportif national ? "Je ne serai jamais un mouton…" Whaou, on en tremblerait presque ! Sauf que la révolte de Coupet, on a déjà eu l'occasion de la voir à l'œuvre, l'an dernier lors du stage de l'équipe de France, juste avant le début de la coupe du monde. Dépité d'avoir été écarté au profit de Barthez comme gardien titulaire, agacé par le refus du divin chauve d'aller faire du promène couillons sur un glacier avec ses petits camarades, Greg s'était fâché tout rouge, avait mis famille et bagage dans sa Fuego, pour partir remâcher sa colère sur les bords du Rhône. Avant de faire demi-tour dare dare, sans même avoir atteint la barrière de péage, pour, après  cinq minutes de réflexion, revenir sagement reprendre sa place au nom de l'intérêt supérieur de l'équipe de France et d'une image qui aurait sans doute été écornée par un tel "coup de sang". On a les rébellions que l'on peut : certains piétinent leur maillot et traitent le sélectionneur de "sac à merde". D'autres vont griller quelques litres d'essence et reviennent apaisés. Non Greg, t'es pas un mouton. Juste un brave cabot, su-suc, coucouche panier, papattes en rond…    Puisque nous en sommes au chapitre paroles et football, comment ne pas conclure sur la vibrante Marseillaise de samedi soir au Stade de France ? Notre nouveau président, qui ne s'est sans doute pas fait prier pour assister à ce France-Ukraine qualificatif pour le championnat d'Europe, donnait l'exemple. Normal, en ces temps de valeurs républicaines portées en sautoir et de redécouverte quasi-miraculeuse du drapeau tricolore. Sauf qu'un malencontreux mouvement de caméra révélait, au passage toujours délicat du "…égorger vos fils, vos compagnes", que le nouveau locataire de l'Elysée ne connaissait pas mieux les paroles de l'hymne national que nombre de ses concitoyens. Pas besoin d'être spécialiste de la lecture sur les lèvres pour voir que Nico - pas le grand Anelka, l'autre…- articulait un "nos fils, nos compagnes" prenant des libertés avec le texte de Rouget de Lisle. Suggèrons donc, à l'exemple de la lettre de Guy Môquet à lire aux lycéens, de distribuer avant le prochain conseil des ministres les paroles de La Marseillaise au président de la République et aux membres du gouvernement. Ça peut toujours servir, au moins pour les prochains matches !

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