Allez, on continue dans ma - vaine?- volonté émise la semaine passée de vous pondre des critiques cinéma courtes mais néanmoins complètes, en vous parlant du dernier film de Sofia Coppola, The Bling Ring, sorti le mois dernier et vu dans la foulée, mais que je ne chronique que maintenant.
The Bling Ring, j'ai tenu à aller le voir avant tout pour la personnalité de la réalisatrice, Sofia Coppola, qui n'est quand même pas la dernière venue.
En effet, bien que je suis loin d'être fanatique de ses films et de son univers, je dois lui concéder le fait que, contrairement à pas mal de ses confrères, elle possède un univers que l'on reconnait tres vite, puisque Mademoiselle Coppola a toujours filmé peu ou prou les personnages et les mêmes thématiques, en les assaisonnant selon les films, à la sauce contemporaine, historique ou même japonisante ( Lost In Translation)...
Après, il faut que je vous avoue que tout ou presque chez elle, aussi bien ces personnages en question, cette jeunesse oisive et friquée, et la façon très léchée et trés lancinante de les traiter ne me passionnent pas outre mesure.
Et malheureusement, ce n'est pas avec ce Bling Ring que ma côte d'amour avec Sofia va monter en fléche, bien au contraire. Il faut dire, que je savais, avant même d'aller voir ce film que Sofia Coppola restait confinée à son univers de prédilection, en s'interessant à cette histoire véridique de bande d'adolescents de Los Angeles (donc, forcément, pas vraiment dans la dèche) qui écumaient les maisons de stars pour vivre par procuration leur vie de luxe.
Alors, forcément, avec ces jeunes gens qui vivent donc avec une cuillère d'argent dans la bouche et qui convoitent les plus grandes richesses les plus superficielles de stars qui le sont tout autant (superficielles,) je ne pouvais développer dès le départ qu'une empathie assez limitée. Très difficile de s'attacher ces gamins pourris gâtés, qui ne témoignent pas d'une intelligence rare ( doux euphémisme), et surtout aussi superficiels (voir plus !) que les stars.
Le film se résume vite à une succession de scènes sans grand intérêt, dans lesquelles on voit nos héros(?) rentrer dans des propriétés somptueuses -l'histoire est certes authentique, mais il est quand même trés étonnant que ces barraques de ces égéries d'hollywood (dont je ne connaissais ne possèdent ni gardien, ni personnel de maison, ni système d'alarme, ni chien de garde, et très rarement de vidéo surveillance-, ,faire leur shopping privé dans ce dressing si tape à l'oeil, puis aller poster sur Facebook l'image de leurs méfaits.
Bref, le film laisse la désagréable impression que la cinéaste ne faisait rien pour faire changer ces a priori négatifs que l'on pouvait avoir pour eux.
J'avoue avoir eu de grandes difficultés à comprendre le regard que porte la cinéaste sur ses jeunes décérébrés, et cette absence de point de vue m'a beaucoup géné..
Certes, les films les plus réussis sont ceux qui laissent le spectacteur penser par lui même sans qu'on lui assène une morale, , mais quand même, il faut quand même lui donner des pistes de reflexion étonnament absentes ici ...
Nous ne connaitrons jamais les motivations de ces personnages, qui du coup, nous semblent forcément terriblement inconséquents. De ce fait, on a un peu l'impression malaisée d'être devant une émission de téléréalité, ce genre de conneries qui passent sur NRJ 12 et qui nous montrent sans aucun recul de jeunes abrutis se comporter de façon complètement....abrutie!!!
The Bling Ring pourrait surprendre par son casting novateur, car excepté Emma Watson, que je découvrais (oui je suis l'extraterrestre qui n'a jamais vu Harry Potter), et qui compose avec conviction un personnage tellement agaçant , le reste du casting est composé de têtes nouvelles pas totalement emballantes : de cette distribution composée de cinq ou six jeunes acteurs, se dégage deux vraies révélation, Katie Chang, dans un rôle absolument antipathique, et surtout Israel Broussard, le seul personnage qui semble doté d'un semblant de conscience, et du coup, en tout cas le seul à qui on peut-parfois- se raccrocher.
Le problème de ce The Bling Ring c'est qu'il sonne quand même bien creux et semble n'avoir rien à dire sur un sujet qui aurait pu, malgré mes réticences de départ, me passionner s'il avait été traité totalement différemment , dépourvu du talent habituel de la cinéaste à savoir installer uneambiance.
On pense énormément pendant le film à Spring Breakers que j'avais vu en salles il y a quelques mois et qui m'avait déjà laissé perplexe, mais le film d'Harmony Korine possédait une puissance visuelle indéniable, absente ici (sauf peut-être sur une ou deux scènes) contrairement aux précédents films de la réalisatrice.
En résumé, ce Bling Ring m'a quand même laissé la facheuse impression d'avoir perdu un peu une heure et demi en compagnie de personnes que j'aurais pu tout à fait ne pas connaitre...Pas sûr que la prochaine fois, j'ai encore envie d'aller voir du coté du cinéma de la Miss Coppola...