La petite anthologie (à partir de
quelques-uns des livres reçus chaque semaine)
Lucie Taïeb, tout aura brûlé,
dessins de Sidonie Mangin, Les Inaperçus, 2013, 13,5€
deux extraits ici
○
Jean Portante, après le tremblement,
Le Castor Astral, 2013, 13 €
Une feuille tombe et on dirait
il y a de l’indécision dans sa chute.
On dirait elle est mère nocturne
de vent qui épluche la mémoire
de vent qui se prend pur un soleil sec
et quand tant de vent tombe sur la langue
du fabricant de traces
une odeur de mots brûlés
se répand dans la nuit.
On dirait que le sud est compté
(33)
○
Eric Sarner, Cœur chronique,
préface de Michel Deguy, Le Castor Astral, 2013, 14€
sempervirens
Sequoias sempervirens
Stewart étreint Novak
dans un décor d’éternité
j’ai vu les séquoias
de Big Sur
ils n’ont pas d’ambition
ils reposent
sur leur passé
les génies
disparus
sont ainsi
des battements
chauds
dans un paysage
plus grand qu’eux
et
qui n’a jamais commencé
(98)
○
John Taylor, La fontaine invisible, traduction de l’anglais (États-Unis) par Françoise
Daviet, Tarabuste, 2013, 154 p., 14€
Comme les écuelles d’un potier
…mes mémoires
des tessons
des éclats de pierre
des échardes
dans la
glaise
(Et ce n’est pas tout. Tu voulais la complétude, tu voulais que ta
vie soit une œuvre d’art)
(47)
○
François Rannou, La chèvre noire,
coll. Brefs, Publie.papier, 2013, 110 p., 9,10€
Dans un attente sans attente. Avec dans les yeux, visible clairement sous la
taie du regard, ce tableau de l’annonciation de Lippi, découvert pour la
première fois dans un livre –
Assise et sur les lèvres, peut-être un sourire.
(41)
○
Dom Gabrielli, The Parallel Body, Corps parallèles, préface de Jacques Ancet, co-traduction
Dom Gabrielli et Laetitia Lisa, édition bilingue, éditions Christophe Chomant,
2013, 17,50€
Pas grand-chose
n’a changé
je suis venu reprendre
ma place dans la spirale
du non-temps
c’est tout
nothing much
has changed
I came back to reclaim
my place in the spiral
of non-time
that’s all
(pp. 38 et 39)
○
Gare Maritime 2013, anthologie écrite et sonore de poésie contemporaine,
112 p. et un CD, 17€, éditée par la Maison de la poésie de Nantes
Nicotine-lucidité
manque à la fumée
qui s’élève en
volutes d’argent
caresse le puls
le vent, l’unique fin.
(Jean Daive, p. 33)