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7 jours de Deon MEYER

Par Lecturissime

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♥ ♥

« La vie n’était jamais simple. »

L’auteur :

Né en 1958 à Paarl, en Afrique du Sud, Deon Meyer a grandi dans une ville minière de la Province du Nord-Ouest. Ancien journaliste, puis rédacteur publicitaire et stratège en positionnement Internet, il est aujourd’hui l’auteur unanimement reconnu de best-sellers traduits dans 15 pays. Il vit à Melkbosstrand.

L’histoire :

Un mystérieux imprécateur menace, dans un mail délirant, d'abattre un policier par jour tant que le meurtrier de la belle avocate d'affaires Hanneke Sloet n'a pas été arrêté. Et s'empresse de joindre le geste à la parole. La police du Cap, prise de panique, charge Benny Griessel de rouvrir l'enquête, au repos depuis plus d'un mois. Pas d'indices, pas de mobile, pas de témoins, juste quelques photos où la victime posait nue, une forte pression venue du sommet de la hiérarchie, et un sniper insaisissable manifestement décidé à poursuivre sa mission. Fragilisé par la piètre opinion qu'il a de lui-même, déchiré entre le désastre de sa vie privée et son exceptionnelle conscience professionnelle, Griessel va devoir repartir de zéro. A l'arrière-plan se dessine bientôt un paysage urbain d'intérêts politiques et financiers, de compromission et de corruption, qui ouvre bien des perspectives et nous indique plus d'une fausse piste. Jusqu'au stupéfiant coup de théâtre final.

Ce que j’ai aimé :

L'enquête se livre sur deux fronts : d'une part arrêter un sniper fou qui menace de tirer chaque jour sur un nouveau policier tant que le meurtrier de Hanneke Sloet ne sera pas arrêté, et de l'autre reprendre l’enquête sur ledit meurtre jamais éclairci. Un contre la montre commence alors afin d'éviter une hécatombe policière... Le suspens grandit au fur et à mesure des heures qui s'égrennent.

Cette intrigue aux ressorts somme toute assez communs est densifiée grâce à la profondeur psychologique des personnages et notamment de Benny Griessel, ancien alcoolique qui entame son 227ème jour d'abstinence. Malheureusement pour lui, il tombe jour après jour amoureux d'une femme alcoolique elle-même qui replonge durant son enquête. Il devra la surveiller en parallèle de son enquête, tout en veillant également sur sa fille acoquinée avec un tatoué qui ne l'inspire guère... Il fait également le bilan sur l'échec de son précédent mariage, sans doute provoqué par les aléas d'un métier éprouvant :

« Le sang, et l’odeur, et les corps sans vie, sans défense, des enfants et des femmes et des personnes âgées, et la certitude qu’on pouvait faire subir ça à d’autres. La pression. La tension constante – le manque d’argent, les longues heures, les attentes des familles des victimes, et les chefs. Et les railleries du public et de la presse. » (p. 303)

Ce que j’ai moins aimé :

"7 jours" est plus classique, moins ambitieux que le précédent « A la trace », plus dans la veine de "13 heures".


Les incursions dans le monde de la finance n’apportent rien à l’intrigue d’autant plus que Benny lui-même n’y comprend rien.

Les allusions à l'histoire de l'Afrique du Sud restent trop sporadiques :


« Quand j’étais petit comme ça, mon père m’a emmené dehors un soir, il m’a montré la Lune. Il a dit « Benedict, des gens ont marché là-dessus. Pourquoi ? Parce qu’ils en avaient rêvé, nè. » Il a ajouté : « Tu dois aller dans ce monde, ukuphupha, avec un rêve. Et tu dois suivre ce rêve, jusqu’à ce que tu l’attrapes. » Ce matin, quand j’ai entendu toutes ces manigances, je me suis dit : « Qu’est-ce qui nous arrive ? Madida avait un rêve, Benny. Le grand Ukuphupha pour l’Afrique du Sud. Mais maintenant, on est en train d’oublier ce rêve. » Je suis resté assis là hier soir à regretter mon père, nè, il est mort en 2005, et je me suis dit : « Pourquoi, est-ce qu’on ne peut pas être « nous » à nouveau ? » Dans ce pays. Dans le monde entier. Parce qu’on est tous sur la même petite planète. » (p. 335)

Une petite déception...

Premières phrases :

« Quoi qu’il arrive, il voulait simplement ne pas passer pour un crétin total.

Le capitaine Benny Griessel portait des vêtements neufs trop chers pour lui. Il y avait un bouquet de fleurs sur le siège passager, ses mains crispées sur le volant étaient moites, et il aspirait de tout son être au pouvoir apaisant de l’alcool. »

Vous aimerez aussi :

Du même auteur :  13 heures  ; A la trace 

Autre :  Roman policier africain

D’autres avis : 

L’express ;Télérama 

7 jours, Deon Meyer, Traduit de l’anglais par Estelle Roudet,  Seuil policiers, mai 2013, 496 p., 22 euros


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