Un soir, seul dans son appartement, passablement alcoolisé, Clément sursaute aux coups frappés à la porte. Un homme hurle au désespoir, avant de se jeter du haut des cinq étages. Planqué derrière le judas, l'étudiant est mortifié. Il a cru voir la silhouette d'une jeune femme nue, aux cheveux rouges, mais les premiers éléments de l'enquête tendent à conclure au suicide. Seulement le lieutenant Serinam ne souhaite pas boucler le dossier aussi hâtivement, d'autant plus que son ancienne collègue, et amoureuse, Lou Venucci, désormais détective privée, est également sur la piste de la mystérieuse “femme aux cheveux rouges”.
Particulièrement bien ficelé, le roman a su mêler avec habileté des secrets familiaux, enfouis depuis la 2nde Guerre Mondiale, à des événements plus récents, frappés de tragédie, et qui surviennent sans crier gare, en semant un chaos indescriptible. Le scénario s'appuie sur une mécanique imparable (rebondissements à gogo, chapitres courts, un rythme infernal, pas le temps de dire ouf, et quelques flashbacks pour puiser aux sources du Mal...). C'est imparable, on mord à l'hameçon quasi immédiatement ! Et puis, les personnages aussi sont très attachants, notamment Clément, que l'on ne voyait pas du tout occuper une place aussi importante dans l'intrigue.
Mais il est préférable d'en dévoiler le moins possible, pour apprécier davantage toutes les subtilités de l'histoire, qui sait dérouter, cogner, faire sourire et attendrir tout à la fois ! On se surprend même à douter de la réalité et à fantasmer sur une apparition surnaturelle de la silhouette féminine ... Un fantôme, peut-être ? Pierre Gaulon sait jouer avec nos nerfs, et nos certitudes ! Bref, c'est une très sympathique découverte et j'espère que l'auteur produira d'autres ouvrages avec Serinam, Lou et Clément.
La mort en rouge, par Pierre Gaulon
City éditions, 2013