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Federico Gualdi

Publié le 10 juillet 2013 par Oliaiklod @Olia_i_Klod

Federico Gualdi, était un alchimiste, né probablement aux alentours de 1600, qui  se déclarait lui-même d’origine allemande, mais l’information n’est pas certaine car elle n’est pas documentée.

Il existe un portrait de Gualdi qui figure en frontispice de La critica della morte, ouvrage édité en 1690 par un certain Sebastiano Casizzi.

Federico Gualdi en 1690

Il est incontestable que Gualdi séjourne à Venise entre 1660 à 1678. Mais de sa vie avant 1660 l’Histoire ignore tout.

Nous savons, au moins, qu’il était en relation, très proche, semble-t’il avec le jeune imprimeur Domenico Lovisa.

La terrible inondation survenue dans la nuit du 18 et dans la journée du 19 novembre 1600, va lui inspirer l’idée de lutter contre l’Acqua alta.

En 1660, puis en 1663, Gualdi soumet à la République de Venise deux propositions pour remédier aux inondations récurrentes provoquant l’Acqua alta. Pour ce faire, il utilise un droit spécifique à Venise connu sous le nom de Raccordo, qui est une « requête rédigée à titre individuel ou par une tierce personne qui autorise tout citoyen à présenter au Conseil des Dix, ou à une autre magistrature, un sujet devant être d’une très grande importance pour l’État : l’objet peut être des plus variés, un brevet, un remède spécifique contre la peste, un système hydraulique pour bonifier les lagunes, une nouvelle arme, un trésor caché…  ». Les dessins des deux projets de Gualdi ont été édités récemment. Ces projets contre l’Acqua alta restent sans suite.

Dessin autographe de Gualdi du projet

Pour être certain d’être payé, Gualdi ne livrera pas la totalité de ses deux projets. Nous sommes en novembre 1660, et Gualdi rédige un ambitieux mémoire qui propose de faire ériger un barrage entre la mer et la terre, sa particularité étant d’être constitué d’une pente très douce en direction de la plage, sur laquelle des pierres arrimées à des pieux reliés entre eux par des planches disposées en travers du courant.

L’arzere en pente douce est donc un barrage où l’eau ne rencontre pas d’obstacle brusque et où la vague peut monter et descendre sans faire de dégâts.

Dessin autographe de Gualdi du projet Calvezon contre l'acqua alta - 1662

Gualdi est aussi détenteur d’un savoir-faire dans le domaine minier. À ce titre, de 1663 à 1666, il est tantôt exploitant minier, tantôt marchand de minerais au service de la riche famille Crotta, propriétaire de gisements dans le val Imperina (province de Belluno). Il y expérimente un nouveau procédé de fusion du minerai par "voie sèche" et par "voie humide" qui augmente la production du cuivre. Cette trouvaille permet autant son enrichissement personnel que celui de la famille Crotta. (pour approfondir, voir, en italien, le document de Francesco Laveder)

Le grand train de vie de Gualdi durant son séjour à Venise suscite de nombreuses jalousies. Elles ne manquent pas d’aboutir à une dénonciation auprès du tribunal de l’Inquisition pour activités alchimiques et appartenance à la mouvance hermético-alchimique de l’Aurea Croce. À cet égard, on compte parmi les disciples de cette Aurea Croce le marquis et poète Francesco Maria Santinelli (proche de la reine Christine de Suède). Mais l’Inquisition, après avoir interrogé quelques personnes ayant côtoyé Gualdi dans sa vie quotidienne, ne le convoquera pas. Le procès n’aura pas lieu, ce qui peut laisser supposer que Gualdi avait des relations avec des représentants du pouvoir de la Sérénissime.

Leibniz ne mentionne pas la présence ou la figure de Gualdi lorsqu’il séjourne à Venise en février-mars 1690.

Concernant la date de mort de Gualdi, aucune trace historique, à ce jour, n’a été retrouvée.


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