
De style, Youth Lagoon, alias Trevor Powers, n'en manque assurément pas. Avec son look quelque part entre le jeune Dylan avec lequel il partage au moins la même voix de canard et un Syd Barrett moderne, moins barré et plus décontracté, il est un habile faiseur d'ambiances psychédéliques. L'inconvénient majeur, c'est la voix donc, pas toujours maîtrisée et parfois difficilement supportable et la structure des morceaux toujours semblable. On commence invariablement par un passage chanté assez calme. S'ensuit alors le coeur tant attendu de la chanson, le partie instrumentale mélodiquement fulgurante, puis la fin qui redevient paisible, mais dont tout le monde se fout et qui se retrouve du coup, bien souvent couverte par les applaudissements. Malgré ces défauts, j'ai été agréablement surpris par la prestation de Youth Lagoon, montrant sur scène une énergie qui ne paraissait pas évidente à l'écoute des disques. En parlant d'albums, je me dis d'ailleurs que je devais être un des seuls présents ce soir à préférer le dernier en date. La plupart des spectateurs réagissaient nettement plus aux anciens morceaux qu'aux nouveaux. Notamment, ce sympathique couple près de nous qui n'arrêtait pas de se bécoter dessus. Le gars avait d'ailleurs une admirable façon de se mouver, faisant preuve d'une souplesse peu commune. Enfin, bref, Youth Lagoon a confirmé son statut de valeur montante, même si dans le même genre dream-pop, Beach House demeure supérieur.