Jeunesse et Juliette : deux films qui sortent au mois de juillet. Triple combo pour la lettre J.
Les deux films ont plusieurs points communs : traiter le passage à l’âge adulte, le prénom de l’héroïne, un père malade, des amours de jeunesse.
Jeunesse de Justine Malle.
Avec Esther Garrel, Didier Bezace, Emile Bertherat, Augustin Bonhmme, Christèle Tual, etc.
Sortie le 3 juillet 2013.
J’avais vingt ans en 1995, l’année de la mort de mon père, le cinéaste Louis Malle. J’étais en khâgne. Au moment même où je commençais à tomber amoureuse d’un garçon de ma classe et à rejeter l’influence de mon père, sont apparus chez lui les premiers symptômes d’une maladie. J’étais terrassée, autant par le choc de la nouvelle que par la certitude d’en être à l’origine avec mes velléités d’indépendance. Le sentiment de culpabilité que j’éprouvais m’a fait agir de façon inappropriée. Ma violente honnêteté d’alors incarne pour moi une certaine idée de la jeunesse…
On la reconnait tout de suite, grâce à sa moue elle aussi boudeuse : Esther Garrel est bien la sœur de son frère Louis ! Déjà aperçue dans 17 filles ou Camille Redouble, Esther Garrel tient ici le rôle principal du premier film de Justine Malle. Ce film raconte l’histoire de la réalisatrice, où dans les années 90, elle fût confrontée à la mort de son père, le cinéaste Louis Malle. En pleine sortie d’adolescence, Justine Malle va alors réagir de façon inappropriée.
On ne sait pas tous comment on va réagir au décès d’un de nos parents. Alors pour une adolescente en plein questionnement sur elle-même, les sentiments fusent à toute vitesse. Ici, Juliette, est déjà secouée par des sentiments amoureux. Sous le charme d’un des garçons de sa classe, elle va mêler séduction et peur.
La réalisation est plutôt pudique, sans trop vouloir en faire. C’est subtil et délicat, sans pour autant négliger la gravité du propos. Et pour ma part, j’ai été touché. On se souvient quelques temps après le film, de plusieurs scènes marquantes (quand le père annonce la maladie à sa fille, la marche avec Juliette et Benjamin).
L’excellent morceau en fin de bande-annonce c’est Crocodiles – Hardbeat.
Juliette de Pierre Godeau.
Avec Astrid Berges-Frisbey, Féodor Atkine, Yannik Landrein, Élodie Bouchez, etc.
Sortie le 17 juillet 2013.
Juliette a 25 ans, l’âge des possibles, l’âge des amants… Issue d’une génération qui pour ne pas pleurer choisit de rire – Juliette va pourtant devoir grandir…
Voilà un film qu’on peut qualifier de pop. A commencer par Juliette (aussi), qui sort tout juste de l’adolescence (elle aussi !). Les musiques nous attrapent sans cesse, et je dois dire que la BO est plutôt alléchante : Junior Boys, Camille, Tretemoller, Youth Lagoon (avec son tube Daydream), The Dø, Antony & the Johnsons, Swann, Soko, etc.
Juliette a des caprices, elle a un côté ange mais se transforme en bitch vis à vis des garçons. Comme la Juliette de Jeunesse, son père a des soucis de santé. Elle réagit donc de façon inapproprié. J’ai bien aimé ici l’énergie, mais j’ai moins été emballé par le jeu des acteurs, excepté Elodie Bouchez.
Résultat : Si vous aimez vous perdre dans les sentiments, être balancé entre plusieurs musiques pop, allez voir Juliette. Si vous êtes plus pudiques, mais aimez pour autant les moments intenses, allez voir Jeunesse.
PS : Si vous aimez les films qui traite de l’adolescence, je ne peux que vous conseillez Douches Froides d’Antony Cordier.