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De l’(in)égalité face au vieillissement

Publié le 12 juillet 2013 par Pimprenelle2

Nous, faibles femmes luttons au quotidien face au vieillissement, investissons, mais jamais ne l’avouerons, des sommes indécentes dans des pots de crème à la composition à faire pousser des poils à des poissons, aux matières premières infinitésimales vendues au prix du kilo de safran. Nous qui sans même que l’on nous y contraigne sous la menace d’un couteau nous enduisons de venin de serpent ou de bave d’escargot. Nous sommes prêtes à tout et parfois n’importe quoi, pour livrer bataille aux outrages du temps, à affronter nos phobies des piqûres, des anesthésies générales et du scalpel. Nous sommes toujours en quête de la dernière invention de la science, l’élixir d’éternelle jeunesse, dans les pages des magazines, dans les conversations avec nos copines.

Et nos hommes, nos hommes eux, dans leur grande majorité (bon je connais des exceptions, mais permettez, bien qu’elles me soient chères, de les traiter en quantité négligeable) s’en tapent le coquillart. Et nous les femmes les aimons ainsi, vieillissants et imparfaits. Parce qu’un homme ne ride pas, il se patine. Un homme ne ventripote pas, il prospère. Un homme ne blanchit pas (dans l’éventualité où ses cheveux ne l’ont pas abandonné), il arbore un panache d’élégance.

Et nos hommes, aux poils débordants des oreilles et des naseaux,  ne tolèrent pas, ou difficilement une aisselle féminine approximative. Nos hommes aux pectoraux affaissés auxquels nous serions tentées d’offrir nos bonnets C, se gaussent de nos petits bidons. Nos hommes dont les gonades subissent la même loi de la gravité que nos nichons.

Et nos hommes qui nous incitent à faire des efforts, qui nous accusent de nous laisser aller, ceux-là même qui se retournent sur des tendrons susceptibles d’être leurs filles, parfois même leurs petites-filles, l’œil brillant, la bave au lèvres, ces hommes là nous nous obstinons à les regarder avec tendresse.

Parce que si la société évolue, si le phénomène cougar fait les choux gras de la une de nos journaux, une chose elle ne change pas : la date de péremption de la gente féminine, qui correspond grosso modo avec celle de l’arrivée de la ménopause. L’homme lui peut se reproduire avec plus ou moins de bonheur (les généticiens ayant un avis divergeant à ce sujet) et en théorie jusqu’à la fin de sa vie. Alors l’homme aime à se promener avec à son bras le symbole tout neuf et frétillant du cul, de sa virilité et de sa fertilité.

Ecce homo.

Et me je m’en vais me retirer en salle de bain, me tartiner, me maquiller, me faire une beauté, car ainsi va le monde, et je le changerai un autre jour, le monde, mais un autre jour, un jour où j’en aurai le temps, un jour de célibat.

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