13 juillet Symposium Ce devait être trois jours d'œuvre de paix et d'amour, ce fut trois jours d'œuvre de campagne et d'alcool. Pourquoi l'alcool est-il le compagnon inséparable de l'artiste ? A-t-il peur que sa substantifique moelle ne soit pas suffisamment irriguée ? On descend le long d'un chemin trouant la forêt qui hume bon le cèpe et la girolle, champ à vache. Première lecture, gorge sèche (aurais-je dû boire, moi aussi ?) elles sont quatre, la lecture se décline au féminin comme le foot est mâle, silencieuses comme des libellules. On aperçoit, au loin parce que ton sur ton avec la nature, quelque chose... On s'approche un trône, dont les montants sont deux jeunes arbres le dossier fait de fougères teintées çà et là de feuilles bleues. Echange avec l'artiste, deuxième lecture. Un fil bleu, monte plus loin, droit dans la futaie. Puis s'enroule en escargot autour d'un globe fait de branches contrariées. Je me relâche un peu. Puis c'est le choc, après un chemin bordé d'un troupeau de sabots, je laisse tomber la lecture : un pont romain, répété jusqu'à la source d'arches de pierre qui tiennent par miracle, une araignée géante fil et bois, une salamandre de mousse. C'est simplement superbe. Alors pourquoi, la nuit venue lorsque le vin coule à flots faire le coup de poing pour un oui, pour un non ?
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