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Mad Men, Saison 6

Publié le 14 juillet 2013 par Haiyken @JALFDM
Mad Men, Saison 6Difficile de condenser tout une saison de Mad Men en un article tellement une infinité de sujets sont abordés au fil des épisodes. C'était également dur car énormément de choses sont suggérées et que des ellipses gigantesques viennent s'insérer entre deux épisodes. Mais c'est le style Mad Men et c'est en partie pour ça qu'on aime la série.
Cette sixième saison est, une fois de plus centrée sur Don, qu'il est difficile de détrôner. Pourtant, certains personnages prennent d'avantage d'importance, mais rien de comparable. C'est à la fois une chose passionnante, car depuis le début de la série on peut retracer son évolution au fil des années, de ses relations, des changements dans son travail. Cette fois on se concentre sur son adolescence avec des scènes vraiment singulières, quelque peu dérangeantes et auxquelles je ne m'attendais pas. Voir ce jeune Don vivre dans la misère au cœur d'un bordel, côtoyer des prostituées qui décident de lui apprendre ce que c'est que la vie, c'est troublant. Pendant un long moment je me suis demandé pour quelle raison on nous montrait tout ça. Ces scènes du passé se regroupent dans la dernière scène de la saison, le retour aux origines pour Don, et cette sorte de besoin de témoigner, de montrer à ses enfants où lui a grandit - peut être que Sally sera un peu moins vache avec son père, même si ses réactions étaient justifiées. Mais cela va plus loin, avec le "congé" de Don et la probable séparation d'avec Megan. Il est évident que ce retour aux sources est là pour symboliser que Don va devoir se reconstruire, trouver une nouvelle vie qui lui convient.  Une des intrigues les plus lassante aurait pu être celle de la liaison avec Sylvia mais c'est au final assez bien géré - même si oui, Don qui trompe sa femme et couche avec la voisine est un peu du réchauffé. J'ai particulièrement aimé l'épisode avec la chambre d'hôtel et le jeu de pouvoir. Ces scènes ont quelque chose de dérangeant, Don est particulièrement effrayant, et ça qui les rend intéressantes ! C'est, il me semble, la première fois que l'on voit cette facette de lui. Je pense que c'est assez symbolique de sa vie passée. Lorsque la série commence, la société est bien différente que dans la saison 6, et Don est jusque là une sorte de macho possessif et dont la présence est envahissante pour sa femme - il n'y a que lui. Avec ce jeu qu'il met en place avec Sylvia, il retrouve ce pouvoir, cet ascendant. Il y a quelque chose de très nostalgique pour lui à mes yeux.  L'autre maîtresse, fugace, n'est autre que son ex-femme, Betty. J'ai tout simplement adoré ces scènes, elles n'auraient pas pu être mieux faites. Ce qui est génial, c'est qu'en plus de la symbolique de l'acte, il y a la position de pouvoir de Betty, et peut être la première fois depuis longtemps que le personnage est aussi fabuleux, aussi mis en avant. Une bonne chose donc. Mais ce qui est intéressant vis à vis de Don c'est qu'il constate qu'une part de lui est toujours avec Betty. Une fois de plus, Don s'accroche au passé, il est propulsé des années en arrière dans les bras de la splendide blonde et le retour à la réalité n'en est que plus dur.  Je pense que tous ces éléments ont été consciemment ou inconsciemment mis en place par les scénaristes pour amener le final, la décision que doit prendre Don. Car au final toute l'histoire avec Ted et le départ pour la Californie n'est là que pour placer Don face à un dilemme, celui de tourner la page, de partir et de continuer sa nouvelle vie avec Megan, ou celui de s'accrocher à ce qu'il a, de reconstruire ses bases - raison pour laquelle on termine sur sa maison d'enfance à mes yeux.  Malheureusement, au milieu de tous ces questionnements, cette recherche de soi-même, Don perd pied dans son travail, comme on le voit d'épisode en épisode, ce qui culmine à la scène de "congé" qui signifie probablement la fin de sa carrière, ou tout du moins sous la forme qu'on la voyait jusqu'à présent. L'homme a de la ressource, je ne doute pas qu'il parvienne à se retourner plus vite qu'on ne le pense.
Mais assez parlé de Don ! Car la série a bien d'autres personnages intéressants.   J'ai assez aimé le développement de Peggy sur la saison, même si elle n'était pas aussi présente que je l'aurais voulu. Sa vie amoureuse prend beaucoup d'importance, ce qui est logique, mais j'aime beaucoup lorsqu'elle intervient dans l'agence, lors de campagnes de pub ou autres. Sa relation avec Ted a été bien gérée, crédible et humaine, sans happy ending ce que je trouve parfait.  Ma déception de la saison c'est le non-développement de Joan, à peine utilisée même si une superbe ouverture d'intrigue s'est créée lors d'un épisode. Je trouve cela dommage car le personnage a énormément de potentiel et la fin de saison précédente présageait une sacré montée pour le personnage.  Mais cela nous donne le temps de se pencher sur le cas de Peter un personnage détestable et hilarant à la fois. Je pense que les scénaristes tentent de construire quelque chose pour la saison suivante avec un revirement du personnage vers quelque chose de plus sombre, plus machiavélique - en restant tout de même dans la veine Mad Men, attention. Il m'a en tout cas fait beaucoup rigolé avec sa mère et Manolo. Ces problèmes de couple ont permis de voir un peu de Trudy (la splendide Alison Brie) ce qui m'a comblé !  L'introduction de Bob Benson a surpris les spectateurs, moi compris, car c'est un personnage sacrément mystérieux et qui, je pense, n'a pas finit de nous surprendre. Pas mal de questions ont été posées sur internet concernant la réelle identité de Bob. Alors, agent secret, fils caché de Don, arnaqueur ? Nous en apprendrons plus dans la saison suivante.  Toute une ribambelle de personnages avec leurs histoires propres, des retours de visages connus, des intrigues qui s’entremêlent et au final beaucoup de choses qui se passent, et en même temps pas grand chose.
Globalement, j'ai trouvé que cette sixième saison était une bonne saison. Peut être car c'est la première que je regarde vraiment en suivant la diffusion hebdomadaire (peut être la cinquième également, impossible de m'en souvenir). Toujours est-il qu'à petites doses, on est d'avantage captivé par l'épisode que si on engloutit une saison d'un bloc. Et finalement, d'avoir vu cette saison à part, et non en rattrapant mon retard à coup de trois saisons d'affilé, me donne l'opportunité d’apprécier l'intrigue, d'y réfléchir et d'essayer de trouver un sens à toutes ces scènes étranges qu'on nous distille chaque semaine. Mad Men n'aura pas été une des meilleurs série de l'année mais garde une qualité constante par rapport à ses saison précédentes, ce qui est louable et montre que les gens aux commandes savent où ils vont.
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