Pierre Subleyras (Saint-Gilles du Gard, 1699-Rome, 1749)
Portrait d'homme, peut-être Giuseppe Baretti, c.1745
Huile sur toile, 74 x 61 cm, Paris, Musée du Louvre
L'été a fini par arriver. On peut dire, sans exagération, qu'il est peu d'événements, du moins en France, qui furent guettés avec autant de fébrilité, cette dernière, entretenue quotidiennement par les médias de tout poil, ayant rapidement confiné à une hystérie aussi ridicule que tristement révélatrice de la civilisation des loisirs dans laquelle nous vivons ; alors que seuls auraient dû se plaindre ceux dont l'activité dépend directement des caprices du climat et que l'on a peu entendu, les contorsions et les minauderies météorologiques du microcosme médiatique qui fait l'opinion et peut se permettre de s'envoler à sa guise vers les destinations ensoleillées où ses représentants sont probablement, à l'heure où j'écris, en train de parfaire le bronzage qu'ils agiteront sous le nez de ceux qui les suivent encore, avaient quelque chose de profondément déplacé. Les choses ont enfin résolu de rentrer dans l'ordre et ceux qui ont la chance de pouvoir prendre des vacances ont rejoint leur lieu de villégiature ou le feront dans quelques semaines.
Comme tous les ans, ce blog va, lui aussi, adopter un rythme estival qui est le sien, les plus fidèles d'entre vous l'auront sans doute noté, depuis la mi-juin, date de la dernière chronique publiée. Je vous dois quelques explications sur ce silence, dont certains d'entre vous ont eu le gentillesse de s'inquiéter, comme en attestent les messages reçus en privé, dont je les remercie.
Cela fait bientôt quatre ans et demi que Passée des arts existe et je constate qu'il a, cette dernière année, dévié de l'objectif que je lui avais assigné au départ, en s'orientant vers une omniprésence des recensions de disques ou de concerts au détriment des autres matières. N'allez pas imaginer que je suis prompt à brûler mes vaisseaux : le travail de critique est aussi exigeant que passionnant et les bons échos que reçoivent certaines de mes chroniques m'incitent à le poursuivre. Il m'apparaît cependant de plus en plus clairement que l'harmonie globale de ce qui est proposé ici souffre nettement de l'absence de billets consacrés aux arts plastiques, part essentielle de l'étude, certes bien modeste, du dialogue entre les arts qui est tout mon propos, comme de la faible place réservée aux livres, aux lieux et à ceux que je nomme les « passeurs de patrimoine », dont j'aimerais pouvoir mettre en valeur le travail, souvent trop peu connu.
Je compte donc mettre à profit la période de calme relatif qui va courir au moins jusqu'au 15 août pour poursuivre le travail de réflexion entamé depuis un bon mois afin de faire évoluer Passée des arts dans le sens d'un meilleur équilibre entre les domaines qui y sont abordés, tout en publiant, ici et là, quelques brèves chroniques sur des projets qu'il me semble intéressant de vous faire connaître. Je demeure, bien entendu, à l'écoute de ceux d'entre vous qui souhaiteraient prendre un peu de leur temps pour me faire connaître, au moyen de l'adresse [email protected], une critique, un avis, une suggestion à propos de ce que le blog leur propose ou de ce qu'ils désireraient qu'il leur offre et j'assure d'ores et déjà les éventuels contributeurs de ma gratitude.
En vous remerciant une nouvelle fois pour votre fidélité, je vous souhaite, ainsi qu'à ceux qui vous sont chers, un très bel été.
Accompagnement musical :
François Couperin (1668-1733), Les Idées heureuses, tendrement, sans lenteur (Premier Livre des Pièces de clavecin, 2e ordre, 1713)
Violaine Cochard, clavecin anonyme fin XVIIe siècle, ravalé par Joseph Collesse en 1748 et restauré par Laurent Soumagnac entre 2000 et 2003
Ordres pour clavecin 2, 4, 9 et 11. 2 CD Ambroisie AM 154, qui peuvent être achetés en suivant ce lien.