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Chair à fric,

Publié le 14 juillet 2013 par Laroberouge @hocinisophia

Tu es mon berceau, mais tu es aussi celui de toute l’humanité quand bien même ils l’ont tous oublié. Si bien qu’au fil des ans et des siècles, ils t’ont asservie, dominée, exploitée, malmenée, toi et tes enfants, se croyant supérieurs parce que finalement installés ailleurs.

Tes enfants ont subi le même sort, réduits en esclavage, colonisés , lynchés à cause de leur différence, ou plutôt pour avoir eu le  tort de ne pas être comme le dominateur. La barbarie, la  cruauté et l’intolérance: est-ce ainsi que se traduit la modernité?

Nous n’avions pas de frontières, mais il en ont dessiné à travers tout l’espace, nous étions des peuples certes différents, mais nous vivions en paix. Diviser pour mieux régner. Nous en sommes arrivés à détester nos propres frères, évidemment, maintenant mon prochain vivait de l’autre côté de la barrière, il n’était plus comme moi. Quelle stupidité que ce concept de pays. Mais quelle horreur humaine.

Puis, il y a quelque temps ils ont inventé quelque chose de formidable qu’ils ont nommé industrialisation, sept syllabes qui sonnent comme l’enfer. Ils ont  pris ça  comme une innovation, une avancée inédite et sans précédent. Ils ont rapidement développé ce concept qui en fait veut simplement dire pollution et exploitation, aussi bien des Hommes que de la terre.

Comme  on ne fait jamais les choses à moitié, ils ont également donné naissance à leurs damnées lois sur la compétitivité, le libre-échange et la concurrence, tu sais ce truc que l’ont appelle capitalisme et qui est soit votre pire ami ou votre meilleure ennemi et inversement.

Ensuite des organisations ont commencé à pulluler, souvent des sigles en trois lettres  qui veulent  tout et rien dire à la fois, OMC, FMI, BCE et je vous épargne des autres organisation qui n’ont aucun remord à se qualifier de supranationale : au dessus des autres nations et de leurs lois.

Vous ne croyez pas en Dieu ? Il y a le FMI pardi, prosternez-vous devant lui et accomplissez ses volontés. C’est ce qu’ils ont dit à l’Afrique. Ils sont arrivés, ils ont dit que désormais ici c’était une annexe, une expansion du Nord, ils n’ont pris en compte ni la volonté locale ni la spécificité environnementale. Mais suis-je naïve… depuis quand la démocratie existe-t-elle? Enfin, la vraie démocratie je veux dire. Quand la dictature n’est pas manifeste, incarnée par le chef charismatique, elle est marchande dans une incarnation perverse dont personne ne se rend vraiment compte.

Après des siècles de domination coercitive, après avoir exterminé les locaux, voici venir la néo-colonisation. Un nouveau moyen bien plus hypocrite pour installer la domination et l’autorité par le détour. Il consiste à faire croire qu’ils vont les aider, mais l’aide a une contrepartie très chère faite à base de soumission aux lois de la concurrence pure et parfaite ainsi que la permission d’exploiter le ventre de la Terre, ses trésors et de ses richesses.

La misère nous a poussés à prendre la fuite. Depuis, Afrique est devenue l’ombre d’elle-même: plus d’eau à boire et plus rien à avaler, nous somme partis. Mais si nous partons tous, qui va sauver Afrique? Nous sommes partis, nous travaillons et nous nous battons pour les droits d’autres pays tandis que nous laissons couler un continent entier. Ce continent qui a été notre maison à tous, un jour.

Chère Afrique… j’espère que tu me pardonneras.

Éternellement tienne,

La Robe Rouge,

P.S: Ceci est un hommage à toi, grande-tante, résistante et féministe avant-gardiste.

Chair à fric,



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