Je voulais te dire combien ton église a été accueillante ce samedi soir. Je crois que tu aurais été ému comme nous de la ferveur des paroissiens du Moule, de leur chaude participation à la cérémonie, de la beauté des chants...
Tu aurais sans doute été en avance, comme nous, ne serait-ce que pour participer à la répétitions des chants par la chorale et le chœur frémissant d'une nef déjà remplie, qui a chanté aussi bien le chant d'accueil, que le Gloria, ou encore le Sanctus.
Tu aurais frémi comme nous à la ponctualité de cette messe... Au premier tintement de la cloche de Saint-Baptiste à 18 heures 30 précises, la procession des servants tout en blanc et du Curé en couleur verte pour ce 15ème dimanche du temps ordinaire. Le ballet très bien réglé de leurs déplacements feutrés dans le cœur sous les tableaux de "Saint-Jean" que l'on se lasse pas de contempler. Tu aurais été humble pour écouter la voix du seigneur. A chaque moment de cette célébration chantée, nous avons pensé à toi. Tu aurais été heureux de l'homélie de ton Curé : elle était consacrée au Samaritain, toujours très bon et très compatissant à son prochain.
Tu aurais acclamé le seigneur au moment de la prière universel. Tu aurais participé vivement aux échanges du geste de paix accompagné au Moule par un joyeux chari-vari. Tu aurais souri comme moi de voir comment les Mouliens "redresse" affectueusement leur Curé lorsqu'il se trompe sur l'heure des messes de cette période de vacances. Cela se passe d'une manière très tendre... histoire de dire... Tu t'es trompé, mais nous te pardonnons...
Mais alors ! lorsque Monsieur le Curé à prononcé ton nom dans les intentions de cette messe, nous nous sommes cruellement rendu compte du vide de ton absence. Oui ! Jacques, comme tu nous a manqué au sortir de cette église, de ton église... Sur le parvis marbré dans cette douce chaleur de juillet au tombé de la nuit. Dans cette foule de tes amis et de tes parents (Bonjour Madame le Maire) tu nous a manqué pour nous porter commentaire éclairé, volubile (pardons pour ce petit mot taquin) et péremptoire (pardons aussi pour cette petite vérité). Nous aurions sans doute entendu ton avis sur ce petit mot changé sur le logo de notre Eglise en Guadeloupe et du contenu qui laisse à croire que "le changement c'est maintenant" (pardon pour cette petite plaisanterie socialiste).
Denise entourée de tous les siens n'arrivait pas à combler notre profond chagrin, malgré son sourire, sa gentillesse et ses petits mots d'amour. Elle lira peut-être ces quelques mots qui lui prouveront si besoin en était combien Marie-Alice et moi nous l'aimons.
Oui mon cher Jacques, tu nous auras beaucoup manqué. Repose en paix. Nos prières t'accompagnent.
Le Docteur Marie-Gabriel est décédé le 2 juin 2013. Jacques pour les intimes, il a professé pendant de nombreuses années à Port-Louis, mais aussi à Grand-Bourg de Marie-Galante, puis est devenu Médecin de la Sécurité Sociale. Il était connu pour son franc parlé et sa mémoire tout simplement phénoménale.