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The Grandmaster (Wong Kar-Wai, 2013)

Par Doorama
The Grandmaster (Wong Kar-Wai, 2013) En Chine, les arts martiaux sont plus qu'un simple art du combat, ils sont un composant de l'identité d'un homme et d'un pays. C'est dans ce contexte que Ip Man représente et transmet son art. The Grandmaster raconte son parcours, étrangement lié à celui de Gong Er, seule héritière de la technique des 64 mains...
Wong Kar waï a cette image de suavité et de sensualité qui colle à sa carrière (In The Mood For Love, 2046, Happy Together...et Les Cendres du temps : un drame d'action !), et voici qu'il débarque avec un film "d'action" sur un maître d'arts martiaux : le légendaire Ip Man (le maître e Bruce Lee...), qui avait déjà trouvé une agréable version ciné en 2008... The Grandmaster pourrait sembler comme décalé dans l'oeuvre de WKW, il ne l'est pourtant pas...
The Grandmaster s'ouvre avec Ip Man, seul sous une pluie battante, face à une multitude d'assaillants... Dans une scène noire et blanche, presque en bichromie, les ralentis s'enchaînent, accompagnant les coups aériens et le mouvement des manteaux qui les accompagnent... Action hyper esthétique et ici sublimée, on pourrait se croire dans l'un des combats de Matrix, mais c'est sans compter sur l'art de WKW... Sa séquence d'ouverture propose un combat de kung-fu qui, certes, évoque à coup sûr Matrix, mais ici la chorégraphie se double (se sublime ?) par un sens inouï du mouvement... C'est du WKW, pas du Warchowski, et cette magnifique séquence d'action n'est pas là que pour nous divertir, mais bel et bien pour nous aider à toucher du doigt ce qu'il y a à comprendre de ces arts que défendent les personnages...
Passé ce pur moment de plaisir, WKW retrouve le style que l'on lui connait dans la suite du film : raffinement et sensualité de l'image, esthétiques travaillées et scénario par touches presque impressionnistes... The Grandmaster est visuellement magnifique, comme la précédente adaptation de Ip Man, c'est bien la vie de Ip Man qui est mise en avant, plutôt que l'exploration des techniques qu'il transmet. L'amour se cache dans The Grandmaster, au travers d'une relation physique qui n'aura lieu que lors d'un affrontement... il transpire de chaque plan, car lorsqu'il n'est pas question d'amour entre Ip Man et Gong Er, c'est celui de la totale dévotion à l'art martial... La transmission et l'héritage sont même le coeur de The Grandmaster, ils sont son moteur et ses contraintes.
Parfois époustouflant, toujours magnifique pour la rétine et stimulant pour nos neurones (car un bon WKW se décrypte...), The Grandmaster peine cependant à tenir toutes ses promesses. Certes l'action y est traitée comme aucun autre ne saurait le faire, certes la richesse et l'intelligence visuelle envahissent régulièrement chaque centimètre de l'écran, mais il faut cependant reconnaître que la rédaction a cependant eut du mal à tenir son rythme distendu... The Grandmaster s'étire parfois de manière excessive... Action et sensualité cohabitent intelligemment, mais ne se mélangent pas aussi bien et harmonieusement que WKW sait nous montrer ce que contient un mouvement du corps... Malgré ses précieux atouts, The Grandmaster est un film presque "trop hybride" qui exploite l'hyper stylisation chère à son réalisateur mais peine trop souvent à lui insuffler un souffle nouveau... Ce WKW est techniquement irréprochable, artistiquement curieux pour le bonhomme, et scénaristiquement on lu préférera le Ip Man de 2008, infiniment "moins bon", mais finalement "bien meilleur"... enfin, plus "humble et homogène" dirons nous...
The Grandmaster (Wong Kar-Wai, 2013)

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