Note:
Origine : France
Réalisateurs : Nicolas Charlet, Bruno Lavaine
Distribution : Benoît Poelvoorde, Fred Testot, Kad Merad, Charlotte Le Bon, Valérie Donzelli, Léa Drucker, Cristiana Reali, Zabou Breitman, Linh-Dan Pham, Marie-Christine Barrault, Denis Podalydès…
Genre : Comédie
Date de sortie : 10 juillet 2013
Le Pitch :
Trois frères quadragénaires se posent de nombreuses questions sur leur vie. Sont-ils heureux ? Ont-ils l’existence telle qu’ils se l’imaginaient lorsqu’ils étaient plus jeunes ? Des questions qui fragilisent leur couple et la tranquillité de leur quotidien. Surtout quand le grand méchant loup frappe à la porte. Le démon de midi, personnifié par trois tentatrices auxquelles les trois frangins auront bien du mal à résister…
La Critique :
L’été, il fait chaud. Parfois, la recherche d’un oasis de fraîcheur devient une priorité et plutôt que de passer l’après-midi à squatter le rayon frais d’un supermarché, il est plus commode d’aller se poser deux heures dans un cinéma, où l’air conditionné est souvent fourni avec le prix de la place.
De quoi se montrer moins exigent quant au choix du film. On se retrouve alors devant un truc qu’on ne serait peut-être pas allé voir en plein hiver, même si le fait de profiter du chauffage quand les températures tombent au-dessous de zéro soit aussi un avantage en soi. Bref, la clim c’est super et quitte à aller voir un film vers lequel on n’est pas foncièrement attiré, autant aller voir un film dans lequel joue Charlotte Le Bon. Un film dans lequel joue aussi Benoît Poelvoorde. Les deux acteurs qui tirent cette comédie française en forme de conte de fée pour adultes vers le haut, mais qui ne parviennent pas non plus à sauver la totalité des meubles. En gros, Le Grand Méchant Loup n’est pas si méchant et tant qu’on y est, il n’est pas si grand non plus.
Métaphore bien lourde du conte de fée, Les Trois Petits Cochons, Le Grand Méchant Loup raconte l’histoire de trois frères en pleine crise de la quarantaine (les trois petits cochons, ce sont eux). Le plus jeune vit dans une maison en paille (ouais), le second, dans une maison en bois et le troisième dans une baraque en pierre. Super. Le grand méchant loup lui, est sur l’affiche. Il s’agit de Charlotte Le Bon. C’est elle la première tentatrice à faire son entrée dans la vie du personnage interprété par Poelvoorde, suivie de près par Linh-Dan Pham et par la milf en chef, Cristiana Reali. Toutes les trois font voler en éclat, non pas les demeures des frangins, mais leurs convictions sur l’amour, le mariage, la liberté et plus généralement sur l’existence. Eux qui sont complètement paumés à l’heure où leur mère vient d’être victime d’une crise cardiaque. Un contexte peu propice à la fête du slip à laquelle se livre les trois protagonistes, que les réalisateurs utilisent pour insuffler à leur conte une touche d’humour noir un poil lourdingue.
Pas très fin tout cela. Le Grand Méchant Loup sombre rapidement dans les travers de la comédie jambon-beurre, riche en matière grasse. Auparavant responsables en chefs sur la comédie La Personne aux deux personnes (avec Alain Chabat et Daniel Auteuil), Nicolas Charlet et Bruno Lavaine n’arrivent jamais à se dépêtrer de clichés embarrassants et livrent au final un film balisé, qui glisse lentement mais surement vers un dénouement qui parvient à cumuler les tares au point de dénaturer l’essence même de leur propos et de faire de leur long-métrage une farce indigeste et pas toujours très drôle.
Cependant, la première partie, celle de Poelvoorde et de Charlotte Le Bon est assez réussie et c’est aux deux comédiens qu’on le doit. Lui est toujours à l’aise, même si on pourra regretter qu’il ne cesse depuis son entrée dans le club des acteurs français bankables, de jouer la facilité dans des œuvres ultra formatées, et elle est pétillante à souhait et, il faut bien le souligner, absolument superbe, quelle que soit la tenue qu’elle arbore tout au long du film. Le sourire de l’ex miss météo suffit à faire oublier qu’on baille beaucoup et que le temps ne file pas assez vite. Dans les couloirs du Château de Versailles où les amants s’ébattent, Charlotte Le Bon irradie en permanence et c’est peut-être un détail, mais elle est pour beaucoup dans le fait que Le Grand Méchant Loup demeure un divertissement acceptable.
Ensuite, quand ce premier duo passe le relais, le film reste amusant par intermittence. Fred Testot fait du Fred Testot et son histoire, à défaut d’être passionnante, se laisse suivre d’un œil distrait. Celle de Kad Merad par contre, est assez mauvaise, car trop alourdie par un trop plein de tout. Qui verra comprendra. Les réalisateurs en font des caisses, comme pour être sûr de provoquer des rires. L’accumulation nuit vraiment au film et c’est dommage, car un peu plus de pertinence et de nuance aurait permis à ce vaudeville sur l’infidélité de garder la tête hors de l’eau. Ce qui n’est pas le cas.
@ Gilles Rolland
Le grand méchant loup se déplace en scooter.