(Republic Records)
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Il est l’heure. L’heure pour Mayer Hawthorne de se faire une place au soleil. Passé de rappeur galérien à chanteur soul génial chez Stones Throw avec un premier album parfait (A Strange Arrangement), Andrew Cohen a décidé d’évoluer sous les spotlights en signant un deal en major. Si How Do You Do avait fait les présentations sommaires mais efficaces dans ce monde de brutes, c’est avec ce nouveau disque que Mayer tente de passer définitivement dans une autre dimension.
Deux exemples pour à aller dans ce sens. Le premier, c’est l’énorme single Designer Drug sorti en début d’année et qui a connu un joli petit succès et pas seulement d’estime. Bémol de taille: le titre n’est présent sur l’album qu’en bonus track sur le format digital alors qu’il aurait sans doute été une formidable locomotive de ventes.
Le second exemple, c’est la fin de l’autoproduction puisque Hawthorne délègue tout ça et pas à n’importe qui. On retrouve un catalogue costaud avec, entre autres, Da Internz, Jack Splash, Greg Wells (le mec derrière le début de carrière de Mika) et l’inévitable Pharrell Williams. Plutôt solide.
Forcément avec pareille équipe, la tendance est à la recherche de bons singles phares. Et là, pas de soucis, Mayer Hawthorne a de quoi donner à manger aux radios et sites spécialisés. A commencer par le hit en puissance Wine Glass Woman de ce diable de Pharrell. Un titre parfait pour la période estivale où la voix haut perchée du californien se marrie parfaitement au style du Neptunes.
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Mayer Hawthorne – Wine Glass Woman
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A vouloir s’acoquiner avec le marché, Mayer perd quand même de cet esprit soul vintage qui caractérisait ses premières sorties et faisait sa force. Plus franchement de traces des hommages/influences de Curtis Mayfield, Temptations ou Smokey Robinson, on est maintenant quelque part entre rap-soul, R&B avec pas mal de relents pop. La chose se remarquait déjà sur le précédent disque et se confirme clairement ici.
Les arrangements se sont trop « popérisés » (haha) et on ne retrouve que trop rarement l’éclat vernis d’A Strange Arrangement. Un peu sur Back Seat Lover, Where Does The Door Go ou The Stars Are Ours qui redonnent un peu de vie au disque lorsqu’il commence à se ternir et à trop tourner en rond.
C’est trop contemporain et manque parfois de patate sur la longueur. La seule grande et bonne idée pop du disque, c’est ce très bon Crime avec Kendrick Lamar, morceau qui, là encore, pourrait permettre à notre ami de s’ouvrir quelques portes.
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Mayer Hawthorne – Crime (feat. Kendrick Lamar)
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Mayer Hawthorne – The Stars are Ours
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Bon restons corrects et lucides aussi, quand on dit qu’Hawthorne est à la recherche du succès, le mec n’est pas non plus en train de marcher sur les plates bandes d’un connard comme Chris Brown ou de se transformer en Chris Martin pour servir de la guimauve (quoique sur le dernier titre All Better…). Musicalement, même si le changement est dommageable, le travail reste sérieux et bien fait.
On peut toujours apprécier le job sur les instruments, sur les orchestrations où Mayer Hawthorne est encore une fois très bon et peut être même meilleur qu’auparavant. C’est réfléchi, bien mixé, un objet bien préparé et présenté pour convaincre la populasse. Pourquoi pas après tout. On est peut être moins friand, reste que l’on préfère voir des artistes comme lui, avec un gros background et du talent sur le devant de la scène que certains escrocs.
De la classe, du flair, de l’ambition, Mayer Hawthorne est sur la bonne voie pour atteindre ses objectifs. L’album ne manque pas de défauts mais il reste néanmoins un objet à supporter et à écouter. Pour les fans de la première heure, ce n’est peut être pas le bon délire mais pour se faire découvrir aux yeux de tous, c’est très très largement honnête. Et c’est tout ce qu’on lui souhaite finalement.
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Tracklist: 1. Problematization 0:15
2. Back Seat Lover 3:52
3. The Innocent 3:23
4. Allie Jones 4:04
5. The Only One 3:20
6. Wine Glass Woman 3:48
7. Her Favorite Song 3:34
8. Ay Bass Player 0:14
9. Crime (feat. Kendrick Lamar) 4:40
10. Reach Out Richard 4:08
11. Corsican Rosé 4:09
12. Where Does This Door Go 4:18
13. Robot Love 3:27
14. The Stars Are Ours 4:32
15. All Better 4:19
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Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble