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Voyage à Bangkok : sept raisons pour lesquelles je n’ai pas aimé

Publié le 18 juillet 2013 par Alanlimo @ChristoChriv
Bangkok, © David Berkowitz (Flickr)

Bangkok, © David Berkowitz (Flickr)

« La capitale se résume trop souvent, pour les touristes attirés par le trek ou la plage, à la porte d’entrée de la Thaïlande. Pourtant, cette métropole tentaculaire, écrasée par la moiteur tropicale, se révèle l’une des villes les plus fascinantes de la planète. De jour comme de nuit, Bangkok regorge de pépites et de plaisirs : balades en bateaux, oasis de verdure, marchés incroyables, vie nocturne trépidante, gastronomie d’exception… Étouffante et stressante, Bangkok ? Non, tout simplement cool ! À condition de suivre sept petites règles… »

Voici ce qu’écrit Le Routard sur son site internet pour parler de Bangkok – les sept règles en question étant :

- Prendre le bateau
- Aller de temple en temple
- Profiter des oasis de verdure
- Profiter des marchés
- Aller faire du shopping
- Profiter de la vie nocturne
- Goûter à la gastronomie locale

La plupart des personnes que je connais prendraient volontiers un vol simple pour Bangkok si on leur en donnait la possibilité, vantent ses charmes et son rythme, son énergie folle, son dynamisme. Parlent de « la ville Paradis », la « Cité des Anges », etc.

Moi, je déteste.

C’était en 2009 ; j’y suis resté un mois, en compagnie de locaux (mes cousins sont Thaïs) et, même si les rencontres ont été géniales, même si le séjour a été inoubliable, la ville n’y a pas été pour grand chose.

1) Les embouteillages et le trafic automobile

Se déplacer à Bangkok est un enfer. Pour aller de l’aéroport au centre-ville, il m’a fallu plusieurs heures, d’embouteillages, de fumées, de pots d’échappement – sans profiter d’autres paysages que des tours et de l’urbanisme chaotique de la ville. C’est intéressant, même fascinant à observer lorsqu’on voyage ; mais, éreinté, fatigué par l’avion et le décalage horaire, j’avais l’impression d’être plongé dans un amas difforme et humain, de ne pas pouvoir respirer, l’impression de pouvoir être écrasé à tout moment par le flot ininterrompu de carcasses métalliques et de corps moites.

2) Les shopping malls

Siam Square, Sukhumvit, Paragon … Des centres commerciaux titanesques, où affluent des dizaines de milliers de Thaïlandais chaque jour pour traîner, profiter de l’air conditionné, échapper à la moiteur et à la chaleur de la période de mousson.
Du 15 juin au 15 août, il y a, en plus, l’opération « Amazing Thaïland Grand Sale ».  Grands magasins, centres commerciaux, boutiques duty-free, bijouteries, spas, golfs, compagnies aériennes, agences de voyages en ligne et même hôpitaux…, des milliers de prestataires à travers le pays proposent  des rabais allant de 10 à 80%. Youpi !

… Mouais. Je comprends ceux qui s’éclatent dans ce genre d’endroits. Mais, personnellement, ça me fait chier.

Je n’ai rien contre le consumérisme ou contre les folies dépensières de tout un chacun, contre les soldes ou contre la publicité ; et je méprise les discours mélancoliques du type « ohlala, c’est pas typique et authentique tout ça, il ne faut pas qu’ils aient des shoppings malls, c’est contre leurs traditions ».
Je déteste les centres commerciaux – en France y compris – et, lorsque j’en vois autant au kilomètre carré, ça m’oppresse, ça m’envahit le cerveau, ça m’inonde de pubs et me renvoie des centaines d’images vaines, ça pollue mon temps de cerveau disponible, que je préfère dépenser autre part que dans les comparatifs d’achat et les bonnes affaires potentielles.

3) Les cars de touristes

… ou plutôt, « certains » cars de touristes. Des cars entiers d’hommes venus d’Arabie Saoudite, d’Allemagne ou des Etats-Unis par exemple.

4) Le côté écrasant / étouffant

Les immeubles très hauts, les routes très larges, le trafic ininterrompu … N’est pas ma tasse de thé. Je préfère un truc à taille humaine comme Paris ou les villages comme Mae Sot – ou les grands espaces.

5) Le regard porté sur les étrangers et/ou sur les cambodgiens et/ou sur les Birmans

La plupart des lecteurs de ce blog sont blancs – et, lorsque certains Thaïlandais s’adressent à eux, peut-être ne ressentent-ils rien d’autre qu’un vague mépris teinté de condescendance de la part du vendeur ou du chauffeur de taxi qui les prend pour un porte-monnaie ambulant. Moi, j’ai une tête de Cambodgien ou de Birman et, lorsqu’ils voyaient que je ne parlais pas le Thaï, les locaux avaient une fâcheuse tendance à se montrer raciste, dédaigneux, parfois carrément putassiers, un peu comme un blanc aurait traité un noir au XVIIIe siècle, du temps du commerce triangulaire. En criant dessus, et même une fois, en me virant du stand comme on vire une mouche pour faire de la place aux backpackers blancs d’à côté. Mes cousins, d’origine cambodgienne, avaient eux-aussi des problèmes d’intégration similaires, malgré leur nationalité thaï, malgré le fait qu’ils parlaient parfaitement la langue.

6) La pollution

La ville est si pollué qu’il existe, au dernier étage du Siam Discovery Center (le centre commercial le plus branché de la ville), un bar où l’on peut, pour moins d’une centaine de bahts (environ 2,30 €) s’offrir un bon bol d’air. Il y a des arômes au choix : un mélange camomille / bergamote / eucalyptus, romarin / orange / patchouli, lotus, rose, etc. On se met des tuyaux directement dans les narines et, pendant vingt minutes, on a droit à de l’oxygène parfumé, accompagné d’une boisson gratuite et d’un magazine.

7) Les bruits

J’aime le calme. Le silence, même. J’apprécie lorsqu’un ange passe entre deux personnes, lorsqu’on prend son temps pour choisir ses mots, lorsqu’il n’y a pas de blancs à combler maladroitement. J’aime les rues vides à la nordique, les décors presque post-apocalyptique. J’aime la vie, j’aime les gens, mais je n’arrive à apprécier ni l’un ni l’autre lorsqu’une foule de plusieurs milliers de personnes s’agglutinent jusqu’à en noyer les individualités.

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Je ne demande qu’à changer d’avis – et, d’ailleurs, j’y retournerai sûrement bientôt. Tout n’est pas noir ; j’aime les marchés, nourriture de rue, flâner, trouver des vêtements et des épices, profiter des compagnies low cost à destination de la Malaisie, de l’Indonésie, de la Birmanie, du Cambodge … Mais, en attendant, Bangkok ne me fait plus vraiment rêver.


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