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La grosse bavure

Publié le 20 juillet 2013 par Oliaiklod @Olia_i_Klod
Aras Kefayati, peintre des rues (Ph. Michael Y. Simon)

Aras Kefayati, peintre des rues (Ph. Michael Y. Simon)

Cet homme, en photo ci dessus, est probablement un des plus dangereux criminels que les policiers de Venise aient eu à arrêter depuis de nombreuses années.

C’est du moins ce que l’on pourrait imaginer quand on voit qu’ils étaient au moins six ou huit pour arrêter Aras Kefayati, 45 ans, diplômé de l’Accademia delle Belle Arti, peintre de rues en attente d’une autorisation officielle, qui avait été dénoncé pour activité illégale.

Les images de son arrestation, sur le campo San Giacomo de l’Orio, sont d’une rare violence, comme vous pouvez le voir sur la vidéo témoignage du journaliste Giovanna Pastega, transmises à la télévision par la Rete Veneta, que nous publions ci-dessous.

Pourtant, les policiers vénitiens sont plus réputé pour laisser librement les vu compra déballer leurs contrefaçons et importuner les touristes. Ces africains qui vendent des produits interdits, savent se montrer violent et sont protégés par la mafia, alors, la police les laisse faire, et nous en voyons chaque jour déferler de plus en plus sur la ville… quand les policiers font un blitz contre ces vu compra, ils se présentent à 3 face à 50 délinquants, qui coutent bien plus vite.

Vu compa

Par contre, c’est en nombre qu’ils se sont attaqués à ce paisible peintre d’origine iranienne, connu de tous dans le secteur du ponte del Megio. Mercredi 18 juillet, dans l’après-midi, cinq ou six policiers de la section de Dorsoduro de San Polo se présentent, et l’invitent à présenter ses documents, lui expliquant que sans autorisation il ne pouvait pas travailler dans ce lieu. Le peintre explique alors qu’il attends la fameuse autorisation que doit lui délivrer l’administration. L’homme l’a demandée il y a déjà au moins trois ans, mais n’a jamais reçu de réponse.

Les policiers tentent de confisquer les tableaux et le matériel du peintre qui s’affole, et tente de les en empêcher.

Il s’ensuit une indescriptible bousculade, de nombreux coups sont donnés de part et d’autre. Le peintre se retrouve même à l’eau, sans trop savoir comment, s’il a été poussé ou non…

De nombreux témoins assistent à la scène, touristes, vénitiens, commerçants, voisins. Les insultes pleuvent, et, quasi instantanément, des centaines de courriels de protestation parviennent au commandement de la police municipale et des demandes d’explications affluent auprès du conseil municipal.

Selon des témoins, les agents auraient pris quelques photos du peintre, avant de s’en prendre à ses biens.

Selon la police, il se serait révolté et aurait commis des violences contre les policiers. Ils présentent même un constat des Vigili del Fueco, qui indique qu’un policier souffre de contusions nécessitant une interruption de travail de vingt jours.

Des témoins de l’incident, eux, ont déclaré que le pauvre homme n’a fait que tenter de sauver le peu de choses qui lui permettent de joindre honnêtement les deux bouts. Certaines personnes présentes soutiennent même que l’homme ne serait pas tombé dans l’eau tout seul, mais qu’il y a été poussé. Une version qui n’est pas appuyée par les images transmises par Rete Veneta, l’instant de la chute n’étant pas visible.

Le peintre reste dans le canal et va s’accrocher à une gondole, tandis que celui qui commande la brigade lui ordonne revenir en arrière. Mais le peintre reste dans l’eau. Les agents agissent depuis leur bateau, ils sont encore deux à bord. Pendant ce temps, le peintre s’installe sur le rivage et quelqu’un lui a apporté une serviette.

A la fin le peintre, est ramené sur les pavés et immobilisé avec vigueur. Une fois avec les menottes, il est chargé sur le bateau et emmené à la caserne Poerio de la police locale , Piazzale Roma, le quartier général de la police locale.

Le procureur a retenu les accusations de menaces et de violence sur fonctionnaire.

Cette déplorable affaire qui est une honte pour Venise et l’image de ses forces de l’ordre a provoqué la colère des vénitiens contre la police municipale et le maire Giorgio Orsoni. Sebastiano Bonzio, qui représente la gauche au Conseil Municipal, annonce une question au maire sur le comportement de la brigade.

Voir :

Pittore arrestato dai vigili: centinaia di proteste e un’interrogazione

Pittore di strada denunciato per lesioni

Sei vigili per arrestare un pittore di strada abusivo: divampa la polemica

Voir également le blog personnel d’Asadollah(Aras) Kefayati


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