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Fuis-moi je te suis, suis-moi je te fuis

Par Mathylde

adolphe

"C’est un affreux malheur de n’être pas aimé quand on aime… Mais c’en est un bien grand d’être aimé avec passion quand on n’aime plus !"

Il est toujours intéressant de lire l’adaptation d’un roman en bande-dessinée. Que l’on soit déçu ou enthousiaste, l’oeuvre est une vision personnelle du roman qui renouvelle un incontournable de la littérature. Il y a quelques mois paraissait aux éditions Emmanuel Proust, la bande dessinée Adolphe, inspirée du chef-d’oeuvre de Benjamin Constant, mise en images et remaniée par Pascal Croci.

Le graphisme frappe d’emblée le lecteur, exacerbant l’appartenance du texte au mouvement du Romantisme,  en particulier avec l’attention portée au caractère presque évanescent, sylphide, d’Ellénore, situant assez bien l’histoire dans un sombre XIXème siècle paradoxalement propice à l’irruption des passions. Et c’est bien de passion qu’il est question dans ce texte qui met en lumière les mécanismes de la passion et plus particulièrement ceux du désir.

Adolphe s’éprend d’une femme mariée, Ellénore, de dix ans son aînée. Bien qu’elle refuse l’adultère dans un premier temps, la constance de son soupirant, et sa sincérité vont peu à peu avoir raison d’elle. Mais l’idylle parfaite est loin de perdurer. Adolphe étouffe à cause de la passion ressentie par sa maîtresse et ne sait plus comment faire pour rompre tant il est difficile de faire souffrir celui qui aime lorsque l’on n’aime plus. La complexité des sentiments et des émotions s’empare des deux personnages qui passent sans cesse du statut d’être désiré à celui d’obstacle dont il faut se débarrasser pour pouvoir à nouveau vivre sa propre existence.

Pascal Croci & Benjamin Constant, Adolphe, éditions Emmanuel Proust



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