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[Portrait d'innovateur] Etienne Perret parie sur le RFID sans puce et à faible coût

Publié le 23 juillet 2013 par Pnordey @latelier

A l'heure où on s'agite sur le NFC et le RFID, Etienne Perret, cinquième innovateur à passer sur le gril, propose un concept entre le codes barres et la radio-identification. Le tout sans puce !

Un innovateur ? Oui et un passionné de science. Fort d'un diplôme en ingénierie et d'une thèse, ce professeur au Laboratoire de Conception et d'Intégration des Systèmes, a toujours eu pour but d'apporter des solutions pratiques et applicatives au domaine des ondes magnétiques. Fasciné par la recherche, Etienne Perret tombe donc tout naturellement dans ce domaine pour sa proximité avec la physique, et cherche sans cesse à l'améliorer car, selon lui, « les recherches qui sont effectuées dans ce secteur depuis une dizaine d'années ne sont jamais assez poussées ». C'est donc pris dans un engrenage où la valorisation du travail universitaire pousse vers l'innovation, que son projet de créer des étiquettes voit le jour.

L'idée disruptive ? Des étiquettes sans puce, recyclables mais résistantes, plus facilement identifiables et surtout bon marché. Cette technologie se trouve à mi-chemin entre deux autres : le codes à barres et la radio-identification. « Elles devront évidemment avoir les avantages des deux technologies mais surtout répondre à leurs limitations ». En effet, si d'un côté les codes barres classiques ont des difficultés à être lus sur le long terme et à travers des objets opaques, de l'autre, la RFID (Radio-frequency identification) est une technologie qui se révèle particulièrement onéreuse. La nouveauté de ses étiquettes réside donc dans la géométrie de ses motifs et dans l'encre réflectrice des ondes électromagnétiques qui offre ainsi une signature unique à un objet. Celles-ci seront ainsi plus facilement lues par les lecteurs, puisqu'elles enverront des informations par radio-fréquence à travers n'importe quel obstacle. Mais surtout, d'après E. Perret, « à la différence des autres étiquettes sur le marché de la RFID, leur coût sera 100 à 1000 fois plus faible. »

Pourquoi s'intéresser aux ondes magnétiques ? Un concours de circonstances a fait qu'il a déposé un projet pour faire des étiquettes sans puce fonctionnant aux ondes RF mais également aux Térahertz. « L’idée était originale et m'a permis d’avoir un financement pour lancer cette étude. » En parallèle, Etienne Perret avait connaissance à l’époque d’un travail de recherche portant sur l’idée de retranscrire en RF le principe du code à barres. « Ça a été un des éléments déclencheurs. » A partir de là, les premiers résultats qu'il a obtenus étaient très prometteurs, et de fil en aiguille il a pu imposer son approche, et sa vision du chipless à la communauté qui travaille sur cette question.

Pourquoi ça nous impacte ? Ses étiquettes visent directement le marché de la sécurité comme les titres de transport, la billetterie…, où le prix du système d’identification au niveau de l’étiquette est de première importance. C’est véritablement le coût du tag, allié avec la flexibilité de lecture qui lui ouvriront ou non les portes de ce marché qui impacte – le plus souvent sans qu’il s’en aperçoive véritablement -- la vie de chacun. « Pour le moment, les performances que l’on obtient nous contraignent à viser des marchés de niche. Mais nous travaillons pour lancer un système de ce type d’ici 3 ans » continue-t-il.

Et à l'avenir ? Dans l'attente de ce transfert du laboratoire au marché physique, il faut donc passer par l'étape de la recherche de partenaires, une nouveauté pour Etienne Perret qui reconnaît que « l'aspect commercial n'est pas quelque chose dont je suis familier, mais je le trouve par contre particulièrement plaisant ». Porté par sa nomination au MIT TR35 en France, il espère que cette reconnaissance lui permettra d’accélérer cette démarche. Une chose est en tout cas sûre, le futur d'Etienne Perret reste dans le domaine scientifique. « Personnellement, l’idée de faire de l’identification sans puce me semble depuis toujours un challenge intéressant à relever. Je suis persuadé que ce sont les approches les plus simples qui ont le plus de chance de pouvoir un jour toucher le grand publique. » Il explique d'ailleurs travailler sur trois autres projets dans la même veine que ses étiquettes d'identifications par radiofréquence et, prépare actuellement son habilitation universitaire.


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