Magazine Cinéma

Seul au monde (Cast away)

Publié le 23 juillet 2013 par Cinephileamateur
Seul au monde De : Robert Zemeckis.
Avec : Tom Hanks, Helen Hunt, Chris Noth, Nick Searcy, Lari White, Geoffrey Blake, Jenifer Lewis, David Allen Brooks...
Genre : Drame.
Origine : États-Unis.
Durée : 2 heures 24.
Date de sortie : 17 janvier 2001.
Synopsis : Chuck Noland, un cadre de Fedex, sillonne le monde pour améliorer les performances de son entreprise et la productivité de ses équipes. Il ne trouve la tranquillité qu'auprès de sa compagne Kelly. Mais à la veille de Noël, il reçoit un appel lui annonçant qu'il doit contrôler la livraison d'un colis urgent pour la Malaisie. Il n'en a que pour quatre jours et reviendra pour fêter le Nouvel An avec sa dulcinée.
Chuck quitte Los Angeles à bord d'un petit avion. Mais au-dessus de l'Océan Pacifique, un orage éclate et prend par surprise l'équipage. Le crash est inévitable. Agrippé à un radeau de sauvetage, Chuck s'échoue sur une île déserte. Les jours passent et aucun secours en vue.
Bande annonce française
"Mais je sais ce que je dois faire maintenant. Continuer à respirer... Parce que demain le soleil se lèvera, et qui sait ce que la marée peut apporter."
5
Seul au monde
Tom Hanks, Robert Zemeckis, un film de survie qui doit nous faire aimer la vie... Il y avait vraiment tout pour que j'aille voir "Seul au monde". Pourtant, je l'avais raté lors de sa sortie en salles et depuis je n'avais jamais réussi à le voir. Il me tentait énormément mais je n'ai jamais réussi à trouver le temps de me le programmer avant aujourd'hui où j'ai enfin pu découvrir ce long métrage dans le cadre de mon cycle consacré à Robert Zemeckis.
Et j'ai adoré. J'ai d'ailleurs tellement aimé que je regrette de ne pas l'avoir découvert plus tôt tant ce film regorge d'élément que j'aime bien retrouver dans un film. Le scénario écrit par William Broyles Jr. est vraiment passionnant je trouve et même si dans les grandes lignes, on devine assez vite ce qui va se passer cette histoire étant une relecture de Robinson Crusoe, je n'ai pu m'empêcher de rester fasciner durant tout le film. D'ailleurs sous son apparent classicisme et avec ses quelques facilités scénaristiques, le scénario réussi quand même à nous surprendre je trouve, à être original et à se démarquer de ce qu'on à déjà pu voir dans le genre.
C'est ainsi que j'ai beaucoup aimé le début du film, très électrique. Cette course sans cesse contre la montre où on ne peut que constater, un peu comme le reflet de notre société actuelle, qu'on ne prend pas le temps de vivre, de savourer les petits plaisirs de la vie. On ne vis plus, on court. Tout doit aller de plus en plus vite et on ne prend pas le temps de respirer. De ce début, j'ai aimer la façon de nous introduire le personnage de Chuck. Un gars bourré de défauts mais qui n'en reste pas moins attachant et qu'on ne peux s'empêcher d'aimer et de trouver sympathique même lorsque celui ci part précipitamment d'un repas en famille.
Ce début très vif, presque trop rapide, offre alors un contraste saisissant avec le reste du film qui sera nettement plus posé. On redécouvre la vie. Même au bout du rouleau, même lorsque le sort s'acharne et qu'on pense en finir, on redécouvre une volonté de combattre et de survivre. On à chacun nos motivations, chacun nos buts mais malgré la tragédie que va subir Chuck, j'ai aimé cette façon de combattre, cette façon de redevenir un homme primaire avec des besoins basiques pour survivre. On redécouvre alors que la vie se savoure et c'est peut être en ça qu'elle mérite qu'on se batte pour elle.
J'extrapole beaucoup, peut être à tort, je ne fais que évoquer mon simple ressenti de spectateur lambda, mais j'ai aimé cette philosophie qui veut que même lorsqu'on touche le fond, on se mette à espérer que la marée nous apporte quelque chose de bien qui nous permette de remonter à la surface. C'est ainsi que dans un film presque muet, j'ai été touché par cette quête de soi intérieur, cette volonté de se battre pour ce que l'on aime, cette façon de se rappeler de ce qui est réellement important et de ce qui ne l'est pas.
J'ai beaucoup aimé aussi le combat de Chuck pour ne pas tomber dans la folie. Ça passe bien sûr par le rôle de Wilson, cet ami imaginaire qui nous permet d'avoir un semblant de compagnie qui rend la solitude moins triste. J'ai trouvé ça assez dingue la façon intelligente qu'il y à eu de traiter ce personnage imaginaire. Ça semble fou mais pourtant on s'y attache aussi et on arrive alors à mieux ressentir la complicité que Chuck va nouer avec ce simple ballon né un peu de son sang. J'ai aimé cette façon de nous montrer que pour exister, pour avoir un but dans la vie, on à besoin d'avoir quelqu'un à nos côtés.
Pour ne pas tomber dans la folie, il y aura aussi ce fameux colis que Chuck refuse d'ouvrir. Il y à peut être à l'intérieur quelque chose qui lui permettra de mieux vivre son isolement (la publicité parodique crée par FedEx après ce film est d'ailleurs bien fendarde). On ne le saura jamais mais ça permet à Chuck de garder espoir au même titre que la photo de sa fiancée. Il se doit de vivre car il n'a pas fini tout ce qu'il doit accomplir dans la vie. Il doit retrouver sa fiancée, lui prouver son amour mais aussi livrer ce fameux colis, peut être anodin, mais qui le rattache au monde qu'il veut retrouver. Plus qu'un simple professionnalisme exagéré, c'est avant tout un devoir de survie pour une mission qu'il n'a pas fini d'accomplir (c'est en tout cas comme ça que je le ressens).
Après, il y à tout l'aspect de survie justement qui est très intéréssant. Comment boire, se nourrir, se loger, faire du feu etc etc ? J'ai trouvé que l'ensemble des situations étaient extrêmement crédible dans leurs évolutions. D'abord ridicule, un peu paumé, on apprends avec Chuck petit à petit à maitrisé ce monde qui nous entoure, à ne rien jeter car tout peut servir à un moment. On apprends avec rien à faire un tout pour subvenir à ses besoins. On redeviens "sauvage", content de savoir faire un feu ou de trouver de l'eau dans une époque qui nous avait habitué à avoir tout sous la main.
Quant à la romance qu'il peut y avoir, je l'ai trouvé très bien traité. Jamais trop lourde, le personnage de Kelly nous aide à survivre avec Chuck sans jamais nous faire tomber dans un pathos gratuit inefficace. C'est toujours très tendre, très juste, jamais trop appuyé et j'ai beaucoup aimé l'issue finale de cette romance que j'ai trouvé très original et rend la fin de ce film plus surprenante que ce à quoi je m'attendais. Comme je le dis plus haut, ça n'enlève pas qu'il y à quelques facilités scénaristique mais celle ci sont bien amenés je trouve et permette quand même au film de rester convaincant.
Le scénario à donc fonctionné à merveille sur moi mais c'est aussi grâce à la remarquable interprétation de Tom Hanks à qui décidément le cinéma de Robert Zemeckis convient comme un gant. En Chuck Noland, l'acteur est vraiment époustouflant. On retrouve un peu la naïveté et la gentillesse que son visage peut dégagé et en même temps, il fait preuve d'une force incroyable dans la survie pur où il rend sont personnage très crédible. Si j'ai aimé le coté électrique de son rôle au début qui comme je le dis rend son personnage très attachant, j'ai beaucoup aimé sa gestuelle et son jeu de regards par la suite lorsque le film se fait plus silencieux. Le comédien dégage énormément de sentiments à travers son regard et c'est aussi pour ça qu'à aucun moment on sens qu'il ne tombe dans la folie. Il y à de l'euphorie certes comme la découverte du feu où l'apprivoisement de son nouvel ami mais grâce au jeu du comédien, on sens toujours que ce personnage sais ce qu'il fait et à quel point il lutte pour survivre. Tom Hanks est vraiment très bon en tout cas, très charismatique et il tient parfaitement ce film sur ses épaules sans jamais être ridicule je trouve.
A ses côtés, même si on la voit nettement moins (ce que je comprends parfaitement), j'ai beaucoup aimé retrouver Helen Hunt qui est elle aussi parfaite en Kelly Frears. Très frais, très pétillante, très sympathique, son interprétation est très bonne aussi ce qui fait que l'on comprends parfaitement cet amour que Chuck peut avoir pour Kelly. Ce couple à ses imperfection mais on ressens bien la symbiose qui les unit et l'actrice reste vraiment très bonne lors des scènes où on la voit. Helen Hunt est une actrice que j'affectionne beaucoup et ici, elle ne me déçoit pas du tout bien au contraire je trouve même que ce rôle est une évidence pour la comédienne.
Rien à redire concernant le reste de la distribution. Elle reste assez anecdotique, assez transparente puisque tout le succès de cette intrigue repose sur Tom Hanks mais chaque comédien joue bien et fait ce que l'on attends de lui. J'ai trouvé ça amusant par exemple de retrouver Chris Noth dans la peau de Jerry Lovett qui n'en fait pas trop avec un personnage que l'on voit juste comme il faut sans chercher à trop en faire. J'ai bien aimé aussi les acteurs incarnant la famille et les amis du couple de Chuck et Kelly ainsi que le confident final de Chuck lors d'une scène riche en émotion lorsque ce dernier nous livre ce qu'il à sur le cœur.
Côté mise en scène, Robert Zemeckis livre une nouvelle fois un travail incroyable. On ressens encore dans son film de l'innocence et de la fraicheur le tout enveloppé d'une apparente légèreté qui cache un film plus complexe et profond qu'il n'y parait. Sa caméra est toujours bien placé, les plans sont riches et variés. J'avais peur de m'ennuyer pendant plus de deux heures avec un mec bloqué sur une île déserte mais c'est tellement dynamique avec un montage bien ficelé que je n'ai pas vu le temps passé. Chaque plans semble nouveau et on sens bien l'évolution de notre héros tandis que l'on découvrir son nouveau monde en même temps que lui.
Sans jamais tomber dans le voyeurisme ou le mélo-dramatique gratuit, la réalisation de Robert Zemeckis réussi à nous emballer et à nous transporter dans on sujet. Sans me laisser indifférent, j'ai aimé repenser à ce film une fois le générique de fin terminé. Il souffre de quelques effets visuels qui ont du mal à passer l'épreuve du temps mais la réalisation est si belle que l'on n'y prête pas vraiment attention, de toute façon le sujet n'étant pas dans ce que l'on voit mais dans ce que l'on ressens. J'ai bien aimé en tout cas le travail fait sur la photographie avec ses différentes couleurs en fonction du lieu où on se trouve et ce climat capricieux sur l'île qui semble mettre à l'épreuve chaque jour notre héros.
Les maquillages sont très bien fait je trouve sinon, on ressens bien l'évolution du temps passé sur l'île sur le visage de Chuck tout comme j'ai aimé l'évolution de son "costume" en fonction de l'usure du temps. Mon seul regret vient peut être de ses quelques blessures que je ne trouve pas assez "sales". Chuck se blesse à plusieurs reprises, sur le coup on à mal pour lui mais bien vite on à l'impression qu'au final c'est anecdotique. Le personnage de Tom Hanks boite un peu parfois mais j'aurais bien aimé quand même visuellement mieux ressentir sur lui les blessures de son épreuve même si en général ça reste quand même pas plus choquant que ça et que ça ne m'a pas déstabilisé durant mon visionnage.
Le film étant en grande partie muet, Robert Zemeckis réussi très bien à mettre son sujet en scène je trouve en lui donnant une âme et en le faisant se démarquer des productions de ce genre. On retrouve toujours certains thèmes qu'il exploite assez souvent dans ses films comme l'importance de la famille, le courage d'aller toujours plus loin ou encore son point de vue vis à vis de la technologie et plus encore des moyens de transports qui encore une fois vont être à un moment au centre de l'intrigue. Quant à la bande originale composée par Alan Silvestri, je l'ai vraiment trouvé très belle et en parfaite adéquation avec ce film qui de bout en bout n'aura eu de cesse de me plaire et de me fasciner.
Pour résumer, "Seul au monde" à été une véritable découverte et un grand plaisir cinématographique pour moi. Comme je m'y attendais, ce film regorge d'élément que j'adore et plus que le film en lui même, c'est surtout les émotions qu'il suscite en moi que j'ai beaucoup aimé. Une nouvelle fois, le scénario est d'une très grande intelligence avec son sujet plus profond et intense que ce que sa légèreté peut laisser paraître, le tout bien porté par un Tom Hanks au sommet de sa forme et par une mise en scène de Robert Zemeckis que je trouve brillante. Je n'ai vraiment pas vu le temps passé, j'ai eu le droit à une multitudes d'émotions durant mon visionnage pour au final passer un excellent moment devant ce film que je recommande chaleureusement et que je reverrais très volontiers maintenant que je l'ai enfin découvert. Un très beau film à voir.
Liens divers :

Seul au monde
Seul au monde Seul au monde Seul au monde Seul au monde



Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Cinephileamateur 3469 partages Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines