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Hermeto Pascoal enflamme le New Morning

Publié le 23 juillet 2013 par Assurbanipal

 Hermeto Pascoal

Paris. Le New Morning.

Festival All Stars

Lundi 22 juillet 2013. 21h

Hermeto Pascoal: basse, chaudron, corne, flute, melodica, piano, verre d’eau, voix

Itebere Swarg: guitare basse électrique

Marciao Bahia : batterie

Fabio Pascoal : percussions

Vinicius Dorin : flûte, saxophones ténor et soprano.

Andre Pereira Marques : piano

Aline Morena : voix, guitare

Invité surprise :

Cacau : saxophone alto

Tous les Parisiens qui ne sont pas partis à la plage et/ou aux JMJ de Rio s’enthousiasmer pour le Pape jazzman sont ici. L’albinos fou, comme disait Miles Davis, amène le Brésil à Paris et le New Morning est plein à ras bord. 

Ca commence par un Free Jazz de canard entre chanteuse et saxophoniste (O Pato chantait Joao Gilberto). La rythmique pulse tout de suite. C’est une musique faite pour danser en plein air au bord de la Mer et nous sommes assis dans une salle à Paris. Dommage. Hermeto arrive sur scène barbu, chevelu et chapeauté. Sa musique bondit, sautille, glapit. Son marmonnement fait penser à celui de Robert Wyatt, autre sorcier barbu et chevelu de la musique. Il y aussi un pianiste de bal de luxe à la brésilienne. Retour du sax au ténor. Gros son. Gato Barbieri l’Argentin n’a jamais joué avec Hermeto Pascoal, le Brésilien et c’est bien dommage. Jeu de synthé déglingué, ludique du Mago. Dialogue de funanmubles entre le sax soprano et Hermeto. La rythmique tient le tout. 

Ca repart avec une chanteuse qui vocalise à tous les vents avec le sax soprano. Oulsation de la basse, zébrures du clavier. Ca bouge de partout. Ce n’est pas du Brésil de pacotille. C’est une comptine, une incantation, un chant, une vibration. La chanteuse est un instrument de musique. Rythmiquement, ça vous prend dans la lessiveuse. Votre tête devient maracas. Aline chante désormais, séductrice à souhait. Solo de sax ténor véhément, passionné. Au tour de la rythmique de se mettre en avant avec un peu de piano guimauve. Ca ne dure pas longtemps car basse et batterie durcissent le ton. Arrivée sur scène d’un Brésilien de Paris, grand ami d’Hermeto Pascoal, Cacau (sax alto). Hermeto s’est levé pour pousser la rythmique derrière Cacau. Chaud, Cacau ! Ca c’est fait. Le groupe repart soudé avec la chanteuse, le sax ténor montant en flèche. C’est l’Amazone ici : chaleur, moiteur, sons étranges, force impérieuse. 

Les morceaux s’enchaînent à l’américaine. Pas de temps mort. Le batteur relance et ça repart. Hermeto chantonne avec son bassiste. Cet homme a 77 ans, l’âge limite pour lire Tintin. Quelle forme aurai-je à son âge ? Ca balance sérieusement. Maintenant, chanteuse et sax sorpano jouent la sirène d’alarme. La rythmique reprend. Cacau remonte sur scène. C’est la fête des sons. Duo d’oiseaux entre les saxos, sans support rythmique. Ca vibre et ça vrille. Hermeto les rejoint avec un son de clavier étrange et un vieux standard de Jazz dont le titre m’échappe. La rythmique, avec Hermeto, a repris derrière Cacau. C’est le passage jazz mais ça ne sonne pas comme une pâle copie des Grands Anciens plutôt comme un rafraîchissement à la brésilienne. Vinicius Dorin joue aussi diaboliquement de la flûte. Ca se finit avec un solo de batterie à la brésilienne, c'est-à-dire axé sur les tambours.

Après 30 secondes de pause, ça repart sur une samba endiablée. Le shaker à la brésilienne. Tout s’arrête pour un solo de piano bien rythmé lui aussi. Hermeto rejoint son pianiste pour lui masser les épaules puis le relance au tambourin. Cet homme est un créateur qui joue et crée sérieusement sans se prendre au sérieux. Comme feu Dizzy Gillespie.

PAUSE

Il n’est que 22h30. La musique est fantastique mais la salle est étouffante de chaleur et de moiteur malgré les ventilateurs. De plus, il y a école le lendemain. Je quitte le New Morning gorgé de sons et de rythmes. J’espère que ma sympathique voisine de droite qui, elle, est restée nous racontera la suite de ce concert.

" Quand je ne sais plus rien, j'écoute Hermeto Pascoal " (Miles Davis/Selim Sivad). Pour vous rafraîchir de cet été torride, voici, lectrices assoiffées, lecteurs asséchés, Hermeto Pascoal et ses hommes jouant dans une rivière au Brésil. " Musica da lagoa ". Rien à ajouter.


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