Bilan du 100ème Tour de France

Dimanche 21 juillet, pour la première fois de son histoire, le Tour de France s’est achevé au soleil couchant sur les Champs-Elysées. Cette 100^e Grande Boucle a vu le sacre  du britannique Christopher FROOME succédant à son compatriote Braddley WIGGINS.
Ce Tour est un compilé d’inédits et de premières fois. En effet, depuis sa création en 1903, le Tour n’était jamais allé en Corse. Pour cette édition exceptionnelle, le peloton s’est élancé de Porto-Vecchio pour trois étapes dans de somptueux décors. Deux passages par l’Alpe-d’ Huez sur une étape, un passage dans les jardins du château de Versailles lors de la dernière étape, une arrivée au soleil couchant et une remise des prix avec l’Arc de Triomphe illuminé pour l’occasion, n’oublions pas le premier africain porteur d’un maillot jaune (Daryl Impey pendant deux jours, sud-africain).  Le podium du Tour est composé de l’expérimenté espagnol Joaquim RODRIGUEZ (qui a déjà terminé sur les podiums des deux autres grands tours) et du jeune colombien Nairo QUINTANA, respectivement troisième et deuxième. Ils ont acquis leur place lors de l’avant-dernière journée amenant les coureurs au sommet du Semnoz dominant Annecy. QUINTANA qui, à 23 ans, pour sa première participation, s’empare en plus du maillot à pois de meilleur grimpeur grâce à sa victoire justement au Semnoz ainsi que du maillot blanc de meilleur jeune (meilleur jeune du classement général de moins de 25 ans). C’est un grand espoir du cyclisme colombien dont on reparlera dans les prochaines années et peut-être en vainqueur d’un grand tour.
Le slovaque Peter SAGAN quant à lui, ramène le maillot vert du classement par point des sprints pour la deuxième fois consécutive. Mark CAVENDISH, le meilleur sprinteur au monde qui avait remporté cinq victoires sur le Giro, n’a remporté qu’une étape cette année (la 24^e de sa carrière tout de même sur le Tour de France). Il a même échoué à gagner pour la cinquième fois consécutive sur les Champs Elysées, devancé par la révélation allemande Marcel KITTEL (4 victoires).
La première équipe au classement général (classement établi sur les temps des trois premiers coureurs) revient à l’équipe danoise Saxo-Tinkoff dont le leader est Alberto CONTADOR, double vainqueur de la Grande Boucle. Ce dernier a tout tenté pour battre FROOME. Il a sans cesse attaqué, en montagne comme en plaine. On se souviendra de son coup de bordure dans l’étape Tours – Saint-Amand-Montrond où à cause du vent et de l’accélération d’une partie de son équipe en tête de peloton, un trou s’est formé dans ce dernier. Pourtant, il finit au pied du podium après une défaillance dans la montée du Semnoz qui lui fit perdre sa deuxième place.
Les Français, n’ont pas été à la fête cette année. Une seule victoire tricolore est à mettre à leur crédit, celle de Christophe RIBLON lors de la double ascension de la mythique Alpe d’Huez, après être revenu au courage sur l’américain Van GARDEREN. Le Français remporte le prix du coureur le plus combatif de ce Tour. En effet, comme beaucoup d’autre Français tel Cyril GAUTHIER de l’équipe Europcar, il a passé du temps devant dans des échappées mais soit ces dernières ont été rejoints par le peloton, soit les Français se sont fait doublés par d’autres coureurs. Lors du contre-la-montre entre Embrun et Chorges, Jean-Christophe PERAUD alors neuvième et premier français du général a chuté lors de la reconnaissance du parcours. Malgré un trait de fracture à la clavicule, il a décidé de prendre le départ mais malheureusement, une deuxième à quelques kilomètres de l’arrivée sur son épaule douloureuse l’a contraint à l’abandon définitif.
Mais revenons sur celui qui a écrasé tous ses adversaires. Christopher FROOME, né au Kenya, a mis le deuxième à plus de 4 minutes. Il a remporté trois étapes : celle d’Ax-3-Domaines où il s’empare du maillot jaune, le contre-la-montre entre Embrun et Chorges dégoûtant CONTADOR qui pensait avoir victoire gagnée. Enfin celle du Ventoux le 14 juillet qui a fait couler beaucoup d’encre à cause d’une des images de ce Tour : le maillot jaune attaquant CONTADOR et QUINTANA sans jamais se lever de sa selle sur les pentes de la montagne chauve et réalisant la montée la plus rapide de l’histoire devant PANTANI et ARMSTRONG laissant sans voix les commentateurs. Lors de la première montée vers Ax, sa prestation avait déjà impressionné et les premiers doutes sont apparus avec de nombreuses personnes se demandant si le coureur n’était pas dopé. Ce doute était légitime puisque cette année a vu le septuple vainqueur de la Grande Boucle Lance ARMSTRONG révéler qu’il s’était dopé lors de ses 7 victoires. L’équipe SKY a donc passé son temps à clamer l’innocence du britannique et à montrer que la victoire s’est construite grâce à des méthodes de préparation très professionnelles et uniques.
Cette 100^e édition restera donc longtemps dans les mémoires. Tant par son tracé que par ses rebondissements et la domination sans partage de son vainqueur. Espérons que l’on ne découvre pas dans quelques mois ou quelques années que les incroyables prestations de FROOME  ne soient le résultat de prise de produits dopants. 
Florian Thomas