Magazine Culture

[notes sur la création] Fédérique Guétat Liviani

Par Florence Trocmé

« Intime Conviction » était un regroupement d’artistes, de poètes, qui refusaient la fixité d’un lieu et tentaient d’interroger l’espace intime de la création, de toute création. Ce qui nous intéressait, ce n’était pas de montrer, d’avoir un lieu d’exposition, une maison d’édition. Ce qui nous guidait, c’était de poser la question : « Comment faire une poésie si totale qu’elle déborde partout ? » « Comment lui faire mener une guérilla urbaine afin qu’elle envahisse tous les domaines, du mystique au politique ? » 
Aujourd’hui, le capitalisme a un nouveau look, il a récupéré les slogans révolutionnaires, les jeux typographiques, les ready-made, etc. Finalement, avec l’aide involontaire des artistes, il a accru son pouvoir.
Alors si comme l’affirmaient les Situationnistes, le seul espace révolutionnaire qui nous reste est l’espace de la poésie, nous n’en profitons pas assez.
Continuer à pourfendre le sentimentalisme et le pathétique en poésie n’a plus grand intérêt. C’est le poème tout entier qu’il nous faut déménager. Puis provoquer des échauffourées entre les lignes. Mener des révoltes alphabétiques.
Mais l’immeuble-poésie n’est pas à l’abri du climat ambiant, il sécurise ses entrées.
Il serait préférable au contraire d’ouvrir toutes les issues et de faire entrer au dedans le Dehors.
Puis procéder à l’emportement des meubles, ne pas craindre qu’ils soient saisis.
Il n’y a que le tumulte, le tohu et le bohu, qui engendreront l’explosion du langage.
Pourquoi tenter de sauver les meubles ? 
 
Fédérique Guétat Liviani, sur le site de La Maison des Ecrivains.

Frédérique Guétat Liviani a tout récemment publié Le Premier arrondissement, aux éditions Sitaudis.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Florence Trocmé 18683 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines