Deerhunter – Monomania

S’il a été à peu près tout dit à propos de Monomania, sorti en mai dernier, des surprenants Deerhunter, une chose restait en suspend – et pas des moindres -, à savoir : allait-on l’écouter ? Allait-on partir en vacances la couverture néon rouge sous le bras ? Allait-on définitivement pardonner au groupe ses récentes errances et l’idylle parfaitement stérile de Bradford Cox avec la tribu Animal Collective ? Trois fois oui : ce Monomania est aussi estival, léger, mélodique, brut, évident qu’aucun autre de leurs incartades passées. La bande expurge tout une tradition folk, rock et country US en une douzaine de morceaux produits comme il se doit, avec la bouse lo-fi salissant superbement chaque fulgurance des potentiomètres. On y croyait plus vraiment, mais le constat reste entier : le grand disque d’indie-rock de 2013 est bien celui-ci et peu importe que la bande se fasse littéralement chier à le déblatérer sur scène. S’il ne fallait en sauver que deux, le monstrueux single Monomania, lorgnant du côté de Sonic Youth, et la bancale et dissonante balade Punk (La Vie Antérieure) qui, comme son nom l’indique, narre l’épopée d’un vieux punk assagie glaviotant sur sa vie agité. Un peu de recul ne peux jamais faire de mal, Monomania, la preuve s’il en est.

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