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Parquet Courts – Light Up Gold

Publié le 25 juillet 2013 par Hartzine

À la réception de Light Up Gold, premier véritable album des Américains de Parquet Courts - après un American Specialities de 2012 passé relativement inaperçu, en premier lieu à cause d’une distribution absente et d’un support cassette – on espère d’abord qu’à l’instar des craquinettes, le meilleur est à l’intérieur. Non pas qu’on ait une dent contre le rodéo et le jaune moutarde, mais tout de même, à la vue de lartwork, rien de très élégant, rien de très urbain de prime abord. Mais heureusement, dès l’introductive Master of My Craft, nos inquiétudes sont balayées par un bon coup de Converse. Car en dépit de l’origine de ses deux têtes pensantes, le quatuor n’a rien d’une bande de cul-terreux texans : la petite troupe transpire New-York, tout du moins en ce qui concerne l‘attitude. On comprend assez vite qu’on a à faire ici à une joyeuse équipe de slackers, dont la principale ambition sera de balancer sans complexes une succession de petites bombes corrosives, lardées de riffs tranchants et saupoudrées d’un chant je-m’en-foutiste à souhait. Rien de neuf sous le soleil, me direz-vous. En effet, on est loin du Think Tank aux ambitions avant-gardistes. Mais ces garçons ont un talent indéniable pour trousser et expédier ces hymnes dégingandés et rageurs à toute berzingue, propulsés par une énergie juvénile qui, si elle n’est peut-être déjà plus de leur âge, prouve au moins que ces garçons n’ont rien perdu de leur fraîcheur originelle. On n’est pas complètement étonnés non plus de la qualité de ces compositions : Andrew Savage, l’un des leaders et voix de Parquet Courts, nous avait déjà enchantés en 2011 avec Unlearn, premier et excellent album de Fergus & Geronimo, qui présentait déjà certaines de ces heureuses caractéristiques. Mais dans ce nouveau giron de Parquet Courts, tous les éléments semblent… catalysés. On pense bien sûr aux Feelies pour l’urgence adolescente, l’humour, la simplicité, et à Pavement pour le côté laid back, lo-fi, et un certain art de la dissonance, notamment sur N Dakota. On pense aussi beaucoup à Eddie Argos et sa troupe d’Art Brut à l’écoute du phrasé singulier de Savage, sorte de scansion en courant alternatif, avec une propension à faire un slogan d’à peu près n’importe quoi, et en définitive assez irrésistible. Ainsi, bien qu’ancrés dans une école new-yorkaise dont la figure tutélaire pourrait être, sans surprise, Television, les titres de Parquet Courts sont comme par magie mâtinés d’un esprit british du plus bel effet, pour un mélange des saveurs aussi rafraichissant que pimenté. Sorti depuis déjà quelques mois par le groupe, mais idéalement distribué chez nous en ce début d’été, Light Up Gold est une vrai réussite qui se prête magnifiquement à une saison électrique et ensoleillée, gorgée de chaleur et d’apéritifs en tous genres. Parquet Courts, Top of The Pops!

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