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Un don

Publié le 27 juillet 2013 par Lorraine De Chezlo
UN DONde Toni Morrison
Roman - 193 pages
Editions Christian Bourgeois - 2009
Au XVIIe siècle, dans l'Amérique profonde, Jacob Vaark, fermier d'origine hollandaise, bâtit une petite communauté autarcique avec des personnes plus ou moins serviles, indépendamment de leur couleur de peau. Sa femme Rebekka est venue d'Angleterre pour l'épouser, via des réseaux matrimoniaux d'époque, quasiment vendue comme une prostituée. Dans la ferme il y a aussi des employés blancs besogneux qui doivent trimer longtemps pour s'offrir une liberté, Lina une orpheline autochtone, Sorrow, une jeune fille déboussolée, et puis Florens, une jeune noire qui été donnée au propriétaire Vaark dans le cadre d'une dette contracté envers lui. Mais l'époque est rude et la variole impardonnable : Jacob Vaark succombe et quelques temps plus tard, c'est sa femme Rebekka qui présente les symptômes. Alors Florens devra s'enquérir d'un certain bûcheron noir affranchi, dont elle est éperdument éprise, qui seul pourrait tirer d'affaire sa maîtresse.
A cette époque là, bien avant la période de l'esclavage des Noirs généralisé aux Etats-Unis, c'est encore un peu le far west, c'est déjà la recherche du profit et du troc en tout genre, y compris de vies humaines. La situation est complexe et Toni Morrison la restitue de telle façon : ordre chronologique bouleversé, absence de description claire des appartenance ethniques des protagonistes, emploi de la première personne ou de la troisième, chapitres aux narrateurs multiples...
Extrait :"Ce n'était pas un miracle. Octroyé par Dieu. Ce fut un don. Offert par un être humain. Je suis restée à genoux. Dans la poussière où mon coeur va demeurer chaque nuit et chaque jour jusqu'au moment où tu comprendras ce que je sais et brûle de te dire : recevoir le pouvoir de dominer autrui est chose difficile ; s'emparer de force de ce pouvoir est chose erronée ; donner ce pouvoir sur soi-même à autrui est chose mauvaise.Oh, Florens. Mon amour. Ecoute a tua mae."

Ce sont les dernières phrases du roman. Après ma récente lecture de Beloved, je me retrouve à ressentir toujours des difficultés à lire et profiter de toutes les significations des écrits de Toni Morrison, mais c'est plus fort que moi, ses mots m'envoûtent, et ce que j'entr'aperçoit des destins des personnages me fascine.Ce roman mériterait une relecture immédiate, comme l'a fait jmph.
La critique fouillée d'InColdBlog - InColdBlog
L'avis de Gangoueus - Chez Gangoueus
"L'oeuvre engagée de Toni Morrison" - Ca peut pas faire de mal, FranceInter

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