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10 chansons… reprises des Beatles

Publié le 28 juillet 2013 par Storiagiovanna @StoriaGiovanna

beatlesEn ce moment, je suis en vacances au pays, chez ma maman que j’aime beaucoup. Je me nourris bien, je vois ceux que j’aime et surtout je me prends des branches dans la gueule quand je tonds la propriété. Enfin, je suis bien plus au frais qu’à Paris. Bref, le bonheur.

Mais surtout, mon village est en effervescence. En effet, le samedi 10 août, il y aura un concert des Rabeats. Voui, des mecs qui font des tournées entières en reprenant des tubes des Beatles. Je dis, ça risque d’être chouette. À défaut d’avoir les vrais (puisqu’il y en a un peu deux de morts dans le merdier), faites découvrir à vos enfants et petits-enfants un pan de la culture populaire de la seconde moitié du 20e siècle. Donc viendez tous à Pleudihen le 10 août (cette page de publicité vous est offerte par l’office de tourisme du canton de Dinan-Est).

Et puis même, outre que ce concert se passe dans mon village, j’aime bien écouter les Beatles l’été. Parce que l’été, je peux sortir ma gratte et, comme j’ai appris la guitare en partie avec la mère de ma meilleure amie qui est aussi la meilleure amie de ma mère – il faudrait que je parle un jour de l’apport musical de cette dame dans mon éducation, même si je n’ai pas trop envie de parler de son achat compulsif de l’album de Paris Hilton, m’enfin bon, pour vous dire qu’elle est super importante, voilà – et qu’elle-même a appris à gratter aux Philippines avec les songbooks des Beatles, les Fab Four ont donc fait très tôt partie de mon répertoire.

Je voulais donc rendre hommage à ceux qui, je me répète, ont influencé la culture anglaise et mondiale dans la seconde moitié du 20e siècle, au point que de nombreux artistes les aient repris.

Les reprises en français

Les années yé-yé en France ont eu ceci de particulier que beaucoup d’artistes ont repris des chansons anglo-saxonnes pour lancer leur carrière. Les Beatles n’ont pas été en reste. Et vous remarquerez, dans mes descriptifs, qu’un y a un artiste qui se dégage parmi les nombreuses reprises parfois foireuses des Fab Four…

From me to you

L’originale : 1963

Premier single du groupe classé n°1, cette chanson marque la complicité initiale entre Lennon et McCartney en termes d’écriture et de composition. Ecrite au fond d’un bus de tournée, l’idée de départ de cette chanson d’amour de base comme savait si bien faire les Beatles au départ était une rubrique du magazine NME qui s’intitulait From us to you. Pourquoi se casser le crâne, après tout.

La reprise : Claude François, Des bises de moi pour toi (1964)

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En bon stakhanoviste du travail, quand Claude François faisait une adaptation de chanson anglo-saxonne, c’est lui qui adaptait les paroles, alors que les autres chanteurs yé-yé préféraient que d’autres paroliers, comme par exemple Vline Buggy cité précédemment, leur mâchent le travail. Le résultat, selon le journaliste Daniel Ichbiah, « fait sourire d’autant qu’il assume à lui seul les voix de John et de Paul sur une orchestration qui sonne très variété. » Pas mieux.

A hard day’s night

L’originale : A hard day’s night (1964)

Suite à un accident de langage de Ringo Starr après une session d’enregistrement particulièrement éprouvante où ils en sortirent alors qu’il faisait déjà nuit (d’où Ce fut une dure journée… de nuit), étant donné que le groupe n’avait pas encore de titre pour l’album, tout le monde s’est dit que ça ferait un titre bien rock’n’roll. Résultat, le groupe s’est dépêché de composer une chanson sur cette anecdote, et c’est devenu le tube que l’on connait. Ouais, au début, les Beatles, ils étaient comme ça. C’est pour ça que leurs meilleures chansons ont été composées à la fin de leur carrière…

La reprise : Frank Alamo, Je me bats pour gagner (1964)

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Frank Alamo s’est effectivement fait connaître en ne reprenant que des titres anglo-saxons. Mais autant, quand il a repris Je veux te prendre la main (I want to hold your hand), il a à peu près pris les paroles originales, autant pour cette reprise, l’adaptateur Vline Buggy a complètement changé les paroles. Bon, oui, ça se faisait, mais de toutes façons, je n’aime pas cette reprise chantée avec une voix de canard.

Girl

L’originale : Rubber Soul (1965)

Écrite à la va-vite par le duo Lennon/McCartney parce qu’il manquait des titres pour boucler le 6e album du groupe, et calée à la fin de la face B du disque, cette chanson s’avère au final une jolie œuvre du groupe. Dans cette chanson, John Lennon parle d’une demoiselle qui tente de s’accrocher à lui et qui lui fait provoquer des soupirs. D’où le refrain : Ooooh Giiiiiirl. Et il se trouve au final que la fille dont John parlait dans la chanson était Yoko, le petit coquin.

La reprise : Johnny Hallyday, Je l’aime (1966)

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Adaptée par Hugues Auffray – qu’on a surtout connu comme adaptateur de Bob Dylan –, la chanson garde le même esprit que l’originale, à savoir une chanson romantique chantée par un mec qui soupire sur sa dulcinée. On le verra plus tard dans cet article : on pourra dire ce que l’on veut de Johnny, mais ça reste quand même le meilleur adaptateur de chansons anglo-saxonnes en langue française à l’époque où ça se faisait. Et pour cela, un grand respect.

Got to get you into my life

L’originale : Revolver (1966)

Sur cette composition de McCartney, Lennon avance que les paroles décrivent son expérience avec le LSD, alors que McCartney assure qu’il décrivait, lui, ses visions sous marie-jeanne. Quoi qu’il en soit, Paulo a voulu sur ce morceau s’inspirer des productions soul américaines de l’époque (comme la Stax ou la Motown) avec l’addition de cuivres.

La reprise : Johnny Hallyday, Je veux te graver dans ma vie (Génération Perdue, 1966)

C’est justement avec la version de Johnny que j’ai découvert cette chanson. Tirée de son huitième album studio, cette reprise a été calibrée pour le côté flamboyant du rocker sur scène, comme en témoigne la vidéo que j’ai postée. Ce que l’on remarque, c’est que, même si Johnny ne semble pas prendre le parti d’inclure les significations autour de la drogue, les paroles françaises correspondent aux paroles anglaises sans pour autant faire du mot à mot.

Les reprises en langue originale

And I love her

L’originale : A hard day’s night (1964)

Lennon définit cette chanson comme Le premier « Yesterday » de McCartney, qui lui-même fut très impressionné de sa composition. Après avoir voulu en faire un rock très électrique, ils se sont dit que ça pouvait marcher sur le mode ballade si Ringo lâchait sa batterie pour se mettre aux bongos. Remarquez, ça a l’air con comme ça, mais For your love des Yardbirds sans la partie de bongos dessus, ça n’aurait peut-être pas marché pareil. Il faudrait alors creuser cette persistance de cet instrument exotique dans les chansons d’amour du Swinging London. Quoique ça pourrait se résumer à ceci :

… mais je digresse.

Les reprises

Oui, parce que je vais en présenter deux, de reprises. Bien que cette chanson ait été traduite en français, en italien, en espagnol et en portugais, j’ai préféré m’attacher à deux reprises extrêmement connues et, en un sens, très atypiques.

Esther Phillips (1965)

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Cette chanson signe le retour à 30 ans, après une dizaine d’années d’absence, d’une chanteuse qui a commencé sa carrière à 14 ans. Etant très vite alcoolique et héroïnomane, elle dut se soigner avant de reprendre la chanson. D’où cette voix très éraillée, à la Nina Simone mais dans un registre plus aigu, qui lui permit pour le reste de sa carrière d’interpréter des chansons soul avec une émotion inégalée. La particularité de cette reprise est qu’Esther Phillips a pris le parti de transposer les paroles selon une narration féminine, si bien que la chanson devient And I love him.

Bob Marley & The Wailers (1965)

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À l’époque où Nesta n’avait pas ses dreads, qu’il était encore propre sur lui et qu’il faisait du dub et du ska avec les Wailers, il fit une petite reprise des Beatles pour se rapprocher de ses origines paternelles. Etant donné que la notoriété des Wailers s’est faite quand Bob est devenu rastafari après ses séjours aux States, cette reprise est donc passée relativement inaperçue, ce qui en soi est bien dommage.

A day in the life

L’originale : Sergent Pepper’s Lonely Heart Club Band (1967)

Cette chanson clôt l’album qui, selon moi, est le plus inventif du groupe. Déjà, la pochette du disque est une œuvre d’art en soi. Et le disque entier est un mélange d’ambiances diverses, entre la ballade pop, les sons distordus, parfois même au sein de la même chanson. C’est le cas ici, où on navigue entre diverses constructions mélodiques – ce qui est très rare dans une chanson pop – avec des transitions très travaillées, ou, au contraire, qui semblent très improvisées. Bref, un petit bijou de la création populaire des années 1960 qui amorce ce qu’on a pu faire par la suite dans le prog rock. Il a quand même fallu 34 heures pour aboutir à ce résultat, alors que le simple enregistrement de Please, Please Me, premier album du groupe, n’avait nécessité que 10 heures.

La reprise : Easy Star All-Stars, Easy Star Lonely Hearts Dub Band (2009)

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J’ai eu des difficultés à vous trouver une reprise qui tranche véritablement avec l’originale. En effet, j’ai écouté l’interprétation des Bee Gees (1974) et des Libertines (2011), sans que l’orchestration ne semble bouger d’un iota de la version originale. En effet, les voix de Barry Gibb et de Pete Doherty en viennent à se confondre avec celle de John Lennon. Je vous propose donc la reprise reggae des New-Yorkais de Easy Star All-Stars, dont la notoriété se base sur les reprises des plus grands artistes pop-rock anglais de la seconde moitié du 20e siècle. En 2009, le collectif reprend l’album entier Sergent Pepper’s… qui devient Easy Star’s Lonely Heart Dub Band. Sur cet album, collaborent les plus grands artistes jamaïcains contemporains.

With a little help from my friends

L’originale : Sergent Pepper’s… (1967)

Aux commandes de la deuxième chanson de l’album Sergent Pepper’s…, on retrouve toujours crédité le duo Lennon/McCartney à l’écriture/composition. Mais au chant principal, curieusement, on retrouve Ringo Starr. La chanson devient ainsi une question-réponse en lui, présenté dans l’introduction du disque comme étant Billy Shears, et le reste du groupe.

La reprise : Joe Cocker (1968)

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Dois-je vraiment revenir sur le fait qu’il soit le seul artiste qui ait explosé une version originale des Beatles ?

Here comes the sun

L’originale : Abbey Road (1969)

Composée par George Harrison chez son pote Eric Clapton, cette chanson exprime sa joie de voir le soleil pointer après un long hiver froid et solitaire (phrase d’accroche du premier couplet pour les non-anglophones d’entre vous). Pour lui, la chanson est devenue « une véritable libération. [Elle] est venue toute seule. » Sur ce morceau, outre la guitare acoustique, Harrison joue du Moog, un synthétiseur qui commence à se faire connaître.

La reprise : Nina Simone (1971)

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En plein engagement pour les droits civiques, Nina Simone signe cette jolie reprise soul tout en douceur, ce qui n’est pas dans ses habitudes. En effet, elle, si flamboyante tant en studio que sur scène, prend le parti de reprendre le mood si doux de George Harrison, mais au piano. Ce qu’on remarque aussi, c’est des légères modifications harmoniques dans le refrain : quand Harrison a pris le partie de l’enchaînement harmonique Ré-Si7/Ré#, Nina, quand à elle, enchaîne Fa#-Fa#m/La (alors que, pour être respectueuse de l’harmonie de départ, elle aurait enchaîné Fa#-Ré#/Sol). C’est peut-être un détail à l’oreille, mais cette légère modification donne une atmosphère plus mélancolique à la chanson.

Come together

L’originale : Abbey Road (1969)

Ecrite et composée par Lennon, cette chanson ouvre Abbey Road. Au départ, la chanson a été réfléchie lors du bed-in avec Yoko à Montréal. Puis la chanson a évolué entre l’idée de départ (juin 1969) et l’enregistrement (juillet 1969). Quand Lennon présente la démo au reste du groupe, McCartney pense à ralentir la chanson pour lui donner une autre ambiance, plus sombre, plus glauque. C’est ainsi qu’on retrouve ce roulement caractéristique de batterie, pour moi, le seul moment de bravoure de Starr avec les Beatles. A l’origine, cette chanson devait être l’hymne électoral de Timothy Leary, qui se présentait à la gouvernance de la Californie contre Ronald Reagan en 1969.

La reprise : Michael Jackson (Moonwalker, 1988)

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D’abord chantée dans le film assez dingue à sa gloire, puis reprise sur la partie album original de HIStory (1995), cette reprise reprend la même mécanique harmonique, mais avec des instruments plus électriques que l’originale. Cette reprise est d’autant plus légitime que Michael était très pote avec McCartney (qui a collaboré sur The Girl is Mine sur Thriller en 1983) d’une part, et que, d’autre part, il avait racheté le catalogue Sony contenant les droits d’exploitation des chansons des Beatles. Ca aide.

J’espère ainsi vous avoir donné le plaisir de redécouvrir les Beatles, et ainsi démontré leur importance dans la culture musicale de la seconde partie du 20e siècle. Et surtout, j’espère vous voir le 10 août à Pleudihen \o/



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