28 juillet Cliché "Le ciel est plombé, chargé d'eau qui tombe en épais brouillard, et détrempe jusqu'aux os : les fils électriques dégoulinent, les gouttières crachent à jet continu, les flaques frissonnent, l'air est poisseux, la glaise colle aux sabots. Le vent glacé balaie les premières feuilles d'or qui se détachent des châtaigniers de la cour, les arbres parés de couleurs chatoyantes émergent de la grisaille au moindre rayon de soleil qui ose s'immiscer entre deux ventres de nuages noirs" Camille se souvient d'un vieux maître d'école qui se lamentait, seul avec ses illusions : tous ses élèves, sans exception, lui avaient pondu une tisane laborieuse de ce tonneau-là, alors que dehors le jour du devoir... Pas un nuage à l'horizon, un soleil aussi chaud qu'aux plus beaux jours d'août au mitant d'un ciel carte postale. Les maisons projettent des ombres coupées au couteau sur le sol, et la chaleur vibrante qui se dégage au ras du goudron dessine des mirages de flaques d'eau. Camille supporte à peine son chemisier et balancerait volontiers sa jupe jeans aux orties... Aux endroits où ses vêtements la serrent un peu, de légères brûlures lui rappellent qu'hier encore elle se dorait sur le sable fin entre deux plongeons dans l'eau tiède.
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