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Lectures d’été, « L’abandon du mâle en milieu hostile » d’Erwan Larher : un roman comme un riff de guitare, sur la peau…

Par Alyette15 @Alyette1
1ère de couverture

1ère de couverture "L’abandon du mâle en milieu hostile" Editions Plon

Erwan Larher a tout quitté pour se consacrer à la littérature et il a bien fait. Erwan Larher se la joue comme il faut se la jouer, pas à l’envers, mais avec une bonne vieille Fender Stratocaster à la pointe de la plume. Et ça balance et on en redemande de sa romance sans bonne fée ou plutôt si une fée comme on les espère : intense et solitaire, bien roulée sans marcher dans les clous. Une bad girl nippée Béatrice Dalle, le Uzi dans la poche du jean pour mieux canarder le vil consommateur qui sommeille en nous.

"L’abandon du mâle en milieu hostile", c’est une putain d’histoire d’amour, un amour vache et triste syncopé par des coups de Rangers dans le tibia. Une love story qui débute à Dijon entre un jeune homme conformiste crapahutant droitement dans les pas de son père et une rebelle mi fugue- mi Valstar qui lit comme on s’enivre : pour oublier le monde. Entre ces deux-là, rien ne sera simple avant de franchir le cap des roucoulades et de la brosse à dents dans le même verre. Une lutte idéologique  sans merci avec en toile de fond la France de Giscard et les soubresauts du Sid vicieux. Puis, quand on s’aime tout arrive, parait-il. Alors, ça arrive, ils se marient, baisent sous la douche, fréquentent les bistrots et se vengent le majeur levé de d’une "ploucardise" libérale en voie de devenir la règle commune.

Mais, l’amour ce n’est pas une bluette, l’amour faut mettre du mercurochrome dessus et il y en a toujours un qui dévore l’autre. Là, le cannibale, c’est la fille, la super nana lectrice qui finit par écrire des bouquins, se rend dans les pince-fesses de l’édition et trimbale une hargne d’ado. En arrière-plan, une nouvelle date : 1981 ou la victoire de Tonton qui n’a rien sauvé du tout, pas même les meubles. Et puis ça pète et  si vous voulez  savoir comment ça pète et bien lisez-le car ça explose sacrément. Un vrai feu d’artifice sans les pompiers à la rescousse.

Voilà, c’est bien ça l’abandon du mâle en milieu hostile, l’histoire d’un mec à lunettes qui a une belle dans la peau, un mec mal préparé pour le vertige. Plus que conseillé, ce roman générationnel  vous fera frissonner les poils des bras et pour les plus sensibles verser une larme car  les hommes qui savent aimer, en trop, sont et resteront nos potes d’infortune ou de fortune, tout dépend de la perspective. Une fortune à ne léguer sous aucun prétexte. Croyez-moi.

Auteur  à suivre de près, Erwan Larher a le sens du tempo, du ça s’en va et ça revient comme une vraie chanson populaire dont tout le monde se souvient. Parce que les souvenirs, « même si c’est traître comme une fuite de gaz », ça aménage la solitude et parfois ça fait écrire des histoires, des vraies. Bingo.

Astrid MANFREDI, le 23/07/2013

Informations pratiques :
Editeur : Plon
Auteur : Erwan Larher
Nombre de pages : 223 pages
Prix France  TTC : 19 euros
Date de parution : 2013


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