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Fête chez les Robertson

Par Carmenrob

Merci, mon grand frère, de nous offrir cette occasion de festoyer sur les lieux de notre enfance. Pour la quatrième année consécutive, la descendance de Charles Robertson et quelques amis et voisins ont animé de leurs palabres l’ombre du bocage planté là par nul autre que notre grand-père, Charles Hilarion qui nous aurait peut-être trouvés bien bruyants si son spectre s’était dissimulé dans la cuisine pour lire paisiblement. À moins que le joyeux brouhaha causé par ses petits-enfants, ses arrières-petits-enfants ainsi que ses arrières-arrières-petits-enfants n’aient suscité le sourire ému d’un vieil homme adouci par l’âge… Bien sûr, je ne peux me retrouver dans le terreau de mon commencement sans être envahie par la présence des ancêtres, mais surtout par les fantômes des gamines que nous étions, jouant à la canisse ou à la cachette jusqu’à ce que la brunante lance ses chauves-souris dans le ciel et nous oblige à entrer pour l’exécrable heure du dodo.

Hier, la tribu des cousins et cousines était complète. Du moins, tous ceux qui en avaient la possibilité y étaient : les 6 Dion, les 8 Alexandre, les 6 Charles-Henri, comme on dit, présidés par l’aîné de cette génération et propriétaire des lieux, Yves-Marie. Plus quelques-uns de leurs enfants et une ribambelle de bouts de chou courant dans l’ancien clos des vaches, qui descend vers le jardin et la rivière, image qui me bouleverse chaque fois. Car avant-hier, c’étaient nous qui marchions par là pour aller chercher les vaches ou cueillir les fraises et hier, c’était nos enfants, mes petits, qui foulaient de leurs pieds ronds les sentiers de mon enfance…

Je suis entrée dans la maison, je suis montée jusqu’en haut, dans ma chambre d’adolescente. On y a collé quatre lits simples qui remplissent la pièce : un petit dortoir qui fait sourire. Bien sûr, rien n’est plus comme avant et pourtant, c’est comme si rien n’avait changé. À cause peut-être du papier peint de la salle de bain (c’est moi qui l’avais posé), du piano de maman qui est toujours à sa place et des disparus dont la présence sature les lieux.

Robertson-CH-cueillette des pommettes-1958

Rencontre inestimable où la mélancolie du passé se mélange au bonheur du présent, à la chaleur que dégage notre clan bigarré, au plaisir du pique-nique en plein air, des jeux gonflables qui amusent les bambins, du feu d’artifice qui nous émerveille tous et de la promesse de se retrouver l’an prochain, si le temps (celui qui file, et l’autre qu’on dit beau ou mauvais) le permet.


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