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Cross

Publié le 30 juillet 2013 par Cinephileamateur
Cross De : Philippe Setbon.
Avec : Michel Sardou, Roland Giraud, Patrick Bauchau, Marie Anne Chazel, Maxime Leroux, Gérard Zalcberg, Arnold Boiseau, Philippe Polet, Stéphane Jobert, Antoine St.-John...
Genre : Policier.
Origine : France.
Durée : 1 heure 27.
Date de sortie : 4 février 1987.
Synopsis : Thomas Crosky, dit Cross, policier solitaire, apprend que sa femme, sa fille et sa belle-soeur ont été kidnappées par un criminel évadé d'un hôpital psychiatrique.
Bande annonce française
"- T'essaies pas de m'enculer.
- Ça, ça serait pas un jeu dangereux... ça serait un jeu d'enfant."

3.5
Cross
Toujours dans le cadre de la soirée bis consacré aux polars français à la Cinémathèque, j'ai pu redécouvrir en salles "Cross". Redécouvrir car à l'inverse du film "Le faucon", j'avais déjà eu l'occasion à plusieurs reprises de voir ce film en VHS ma mère étant fan de Michel Sardou (à tel point que j'en suis même parfois à me demander si ce n'est pas mon père ^^ ). Ca faisait quand même un sacré moment que je ne l'avait pas revu et comme j'en gardais un bon souvenir, je dois reconnaître que c'est surtout pour ce film que je me suis déplacé à cette soirée.
Et le plaisir est toujours intact. Alors attention, on va pas se mentir, le scénario écrit par Philippe Setbon n'est pas exceptionnel. Il est même plutôt classique dans le genre mais à l'inverse du film "Le faucon" qui se prend au sérieux sans réussir à convaincre, "Cross" se prend au sérieux et ça fonctionne plutôt bien même si c'est bourré de maladresses. Du coup, je comprends parfaitement qu'il soit considéré comme un nanar. Moi même, j'aime le voir ainsi car je prends ainsi beaucoup de plaisir à le revoir mais le film possède quand même quelques trucs intéréssant qui font que si le film n'est pas totalement maitrisé, je félicite quand même l'effort qui à été fait de vouloir nous proposer un long métrage honnête.
Après, c'est assez classique en soit et le film ne montre pas de véritables surprises mais vraiment (et tout en ayant conscience que je ne suis peut être pas objectif) je l'ai trouvé efficace. De plus, il est bourré de répliques fort savoureuses qui m'ont bien fait rire notamment avec le personnage de Eli Cantor que je trouve bien fun. Dédié à Roger Corman, j'ai bien aimé aussi ressentir le certain hommage de ce film vis à vis de ses ainés hollywoodien qui ont donné ses lettres de noblesses au genre. Le long métrage utilise toutes les ficelles qui sont à sa disposition ainsi que toutes les caricatures que l'on peut retrouver dans ce genre de production mais malgré tout, je trouve ce long métrage plutôt respectueux avec comme je l'ai déjà dit, une certaine maladresse plutôt touchante.
De plus, même si ils sont caricaturaux, j'ai beaucoup aimé les différents personnages. Ils ne sont pas forcément très profond dans le sens où on devine très bien le rôle de chacun et comment le personnage va évoluer mais il n'en reste pas moins attachant et plaisant à suivre. Totalement assumé en tout cas dans son côté comique avec des répliques aux punchlines efficace, le côté action du polar n'est pas non plus dénué d'intérêt. Que ce soit dans l'humour ou dans l'action, il n'y à rien de bien révolutionnaire mais ça se suis quand même plutôt bien je trouve.
Avec un casting à contre emploi, la réussite de ce film réside aussi dans l'exploitation de ses différents acteurs à commencer par Michel Sardou qui en Thomas Crosky dit Cross se fait plaisir à endossé le costume d'un justicier badass qui ne craint personne. Si son personnage perds en intensité au fur et à mesure, j'ai en tout cas trouvé ça très drôle de le retrouver ici. On est pas dans du grand jeu d'acteur, sa prestation est autant caricatural que son rôle mais c'est assez amusant je trouve de le voir interprété ce genre de rôle. Avec ce film, on ne découvre pas un nouvel acteur mais la volonté de se faire plaisir et de tenter d'être crédible reste amusante à voir. On y croit pas à son rôle mais sa prestation m'a tout de même beaucoup amusé.
Alors que c'est pour voir Michel Sardou dans un nanar que je m'étais déplacé en salles, j'avais oublié l'excellente prestation d'un Roland Giraud en Eli Cantor qui cabotine à fond mais dont la surenchère fait plaisir à voir. Totalement déjanté, Roland Giraud dans ce genre de rôle, on y croit pas des masses non plus mais si ce contre emploi fonctionne c'est sans doute grâce à la folie et aux excellentes répliques que son personnage possède. Je ne parle même pas de son côté décalé et excentrique qui vont nous permettre de voir l'acteur dans une scène digne de "Kickboxer" ou encore parler le vietnamien mais dans le rôle du bandits décalé dont les actes sont motivés par le plaisir que ça lui procure, son personnage haut en couleurs est purement jouissif je trouve.
Dans le rôle du méchant, j'ai aimé retrouver aussi Patrick Bauchau en Simon Leenhardt. Cet acteur, je ne le connaissais que pour le rôle de Sydney dans la série télévisée américaine "Le Caméléon" que j'aimais beaucoup. Du coup, le voir dans une production française m'a bien plu. Il perd un peu en charisme je trouve mais dans le rôle du leader qui va causer des soucis à Cross, j'ai trouvé qu'il s'en sortait plutôt bien. Tout son laïus sur "sa vérité" sonne faux je trouve mais dans l'ensemble, j'ai quand même trouvé que l'acteur s'intégré bien dans cette distribution qui accentue encore un peu plus l'hommage national à un polar nanardesque de l'époque totalement hollywoodien.
Typique dans ce genre de films, on retrouve également la petite pointe de touche féminine en présence de Marie Anne Chazel. Dans la peau de Catherine Crosky, l'actrice n'est pas là dans le plus grand rôle de sa filmographie mais ça m'as quand même plu de la trouver elle aussi dans un rôle à contre emploi bien loin des comédies dans lesquelles je suis habitué à la retrouver. Son personnage est parfois un peu ambigu, je pense qu'on aurait pu l'exploiter un peu mieux, le rendre un peu plus complexe (notamment lors de la scène où elle se retrouve seule avec Patrick Bauchau dans la chambre) mais bon, même si il s'avère au final moins intéressant, l'actrice fait quand même de son mieux pour le rendre convaincant.
Le reste du casting est du même acabit. Chaque acteurs croient en son rôle et même si nous de notre côté on y croit moyennement, le casting fait pourtant le job c'est juste que le scénario trop léger et caricatural font que ça sonne faux. C'est ainsi que j'ai bien aimé Maxime Leroux, parfait dans la bande de fous en Sandro. Une bande de fou (excellent Gérard Zalcberg Arnold Boiseau et Philippe Polet) à la fois légère d'ailleurs mais qui joue pourtant de façon correct les psychopathes prêt à tout preuve que la caricature fonctionne si on se laisse prendre au jeu. Stéphane Jobert en roue libre est lui aussi sympathique dans son rôle de Jacques Kester qui se prend pour un flic badass qui fait peur alors qu'il fait plus sourire qu'autre chose. De même, pour ressentir l'hommage hollywoodien qui font que malgré ses défauts j'ai de l'affection pour ce film, j'ai aimé retrouvé Antoine St.-John (le méchant colonel de "Il était une fois... la révolution") en kidnappeur masqué ou encore le chauffeur vietnamien qui rappelle certains souvenirs de films bis américains que j'ai pu voir et dont j'ai oublié les titres je le reconnais.
Pour son premier long métrage (il avait auparavant réalisé juste un court métrage "Anton Muze" mais avait écrit les scénario de "Les fauves", "Détective" ou encore "Parole de flic"), Philippe Setbon s'en sors bien je trouve. Attention, je ne dis pas que ça vaut un César mais même si je prends ce film bis pour un nanar efficace, la mise en scène recèle quand même quelques bonnes idées comme ce fameux final entre Cross et Simon qui nous rappelle certains westerns. A l'image du scénario et du jeu d'acteur, la réalisation joue beaucoup avec les caricatures du genre et de son époque mais pour l'avoir revu récemment, je trouve que c'est plaisant et pas si honteux qu'on peut y penser.
Maintenant, le long métrage souffre quand même de quelques longueurs et tout le passage final dans l'hôtel délabré est vachement sombre le film ayant pris un coup de vieux mais le film passe quand même plutôt vite et en me laissant prendre au jeu, j'admets que je n'ai pas vu le temps passé. Bizarrement, lorsque j'ai vu ce film à plusieurs reprises en VHS, je trouvais l'image assez laide mais pour l'avoir revu en salle, je suis plus à pensé que c'est la qualité de la VHS qui laissais à désirer car si la pellicule de la copie que j'ai vu en salles comporte des imperfections, j'ai quand même trouvé que visuellement c'était plus agréable à voir. Du coup, j'espère qu'un jour le film sera édité en dvd car j'avoue avoir de l'affection pour ce long métrage tout en reconnaissant mon sans doute manque d'objectivité mais dans son registre, je trouve vraiment ce bis toujours agréable au fur et à mesure de mes visionnages.
Ayant pris un coup de vieux, ça reste donc agréable à voir avec cette photographie qui joue beaucoup sur la lumière entre son final sombre et son début presque trop chaleureux. Les différents costumes sont kitschouille à mort, le cuir de Michel Sardou semblant trop grand pour lui pendant que la tenue de Roland Giraud semble trop petite mais ça contribue à donner du charme à cette œuvre. Les décors aussi sont pour la plupart bien exploité même si la copie daté font qu'on ne le remarque pas toujours et j'ai apprécié le montage plutôt bien ficelé qui de bout en bout nous fait ressentir ses inspirations américaines.
Quant à la bande originale composée par Michel Goguelat, je la trouve kitsch aussi mais elle colle à merveille avec cet univers. La partition n'a rien d'exceptionnelle, on appuie beaucoup aussi sur les clichés mais ça passe bien je trouve. Dans l'ensemble, même si le film reste un bis à mes yeux, je l'ai quand même trouvé meilleur après un visionnage en salle que lors de mon visionnage en VHS et il ne mérite sans doute pas les critiques assassinent que j'ai pu lire. C'est pas transcendant mais l'hommage fonctionne si l'on reste assez ouvert au concept et la bande originale l'appuie un peu plus.
Pour résumer, "Cross" est un nanar. Un film bis très léger qui ne transcende pas le genre, qui innove pas et qui manque d'originalité. Cependant, j'ai quand même de l'affection pour ce film que j'ai adoré revoir et que je reverrais de nouveau volontiers si un jour c'est possible. Avec ses airs d'hommage aux polars américains et ses acteurs utilisé à contre emploi, le tout avec une action caricatural et des répliques plaisantes, "Cross" m'amuse toujours autant. L’œuvre est maladroite, imparfaite, mais pour un premier long métrage, malgré son coup de vieux et ses facilités, j'ai passé un bon moment en salles devant ce film. Pas exceptionnel en soit, le film vaut quand même le détour je trouve et à su rester au fil des années, un divertissement plaisant à mes yeux.
Cross
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