Cette saga sans véritable héros semble initialement se poursuivre sur base du même concept narratif, avec un nouveau couple de personnages qui se heurtent à la cruauté du Duc Léopold Ier et de ses acolytes qui dirigent l’état d’une main de fer. Le lecteur retrouve donc Wolfsmund, la Gueule du Loup, ce passage stratégique réputé infranchissable et gardé par l’impitoyable Wolfsram, mais il va également retrouver un ancien personnage qui se profile lentement comme le héros de cette saga médiévale.
Alors que le seul fil conducteur de cette série semblait être l’impitoyable gardien de ce cette infranchissable Gueule du Loup, Walter, le fils de Guillaume Tell, endosse progressivement le rôle de héros de cette saga. Le lecteur est même un peu surpris de découvrir une véritable histoire de fond dans cette mission de ralliement du Nord pour l’organisation d’une rébellion minutieusement coordonnée. Ces nouveautés viennent s’ajouter à la cruauté d’un Wolfsram qui nous réserve une nouvelle scène de torture particulièrement insoutenable en compagnie de la mère et du frère cadet de William Tell.
Visuellement, je ne suis toujours pas fan du style de Mitsuhisa Kuji, l’ancien assistant de l’auteur de Berserk (Kentarô Miura). Je reconnais cependant l’excellent boulot au niveau des personnages, que l’auteur parvient à rendre attachants (ou détestables) en seulement quelques pages. Cette femme dont la réputation et les talents de guerrière contribuent à sceller le résultat de cette rébellion, est un nouvel exemple de la capacité de l’auteur à donner vie à des personnages intéressants, auxquels le lecteur s’attache finalement très vite.
Une saga médiévale particulièrement sombre qui se déroule en Suisse au quatorzième siècle et que je vous conseille vivement.