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P13 – WhoTheFuckAreYou vs. Alt-J (∆)

Publié le 01 août 2013 par Wtfru @romain_wtfru

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On sait pertinemment que vous avez tous du flair et que votre instinct de détective vous pousse à penser qu’il était peu probable que nous arrêtions notre périple aux Eurockéennes de Belfort. On a décapsulé nos cannettes en territoire helvète, sur la plaine de l’Asse à Nyon pour le Paléo Festival ed. 13 – nom de code P13. On goûte ici au nectar musical le plus fin d’Europe. Le miel de nos oreilles n’en sera que plus délectable. Sharing is caring, nous partagerons donc les moments choisis de cette semaine de beuverie.

Alt-J (∆) et l’histoire des pyramides.

Détendez-vous, le cours d’histoire sur l’Egypte ancienne débute et s’arrête ici : oui, il a des pyramides en Egypte, on peut les voir sur Google Maps. Le delta crée entre les stéréotypes musicaux qu’on connaît de Leeds, UK et ce groupe britannique se creuse au fur est à mesure des mélodies chantonnées par nos quatre musiciens. Alt-J c’est l’histoire de deux mecs qui bavardent en regardant leurs slips tourner dans la machine de la laverie de la fac. Ça parle un peu musique. Plus tard, Joe Newmann (guitare / voix) et Gus Unger-Hamilton (claviers) partagent respectivement mélodies et basses. C’est encore plus tard, pendant le séchage que Gwil Sainsbury (guitare / basse) et Thom Green (batterie) rejoignent l’aventure.

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 Les impasses mènent un l’impasse ; les raccourcis aussi. C’est de là que vient leur nom : c’est le raccourci qui donne le symbole Δ sur un Mac à clavier QWERTY. Trahiraient-ils le secret de fabrication de la musique du chorophobe David Guetta ? En tous cas, leur entrée sur scène se distingue de celle de tous groupes de rock traditionnel : un beat hip-hop-la-classe-sa-mère-ça-pète ouvre le ban. Evidemment, l’ignorant d’à côté apostrophe sa partenaire de soirée d’un air désabusé-irritant : « ah ouaihein, c’est pas du tout comme le CDhein ». « Oui gros con, le concert n’a pas encore commencé ».

Leur charnière rythmique est carrée, précise et impénétrable. On laisse volontiers nos battements de cœur à des bouleversements hors normes. Fermez les yeux, écoutez leur ouverture pure vocals et vous avez la sensation d’être sur un des versants du Monté Cinto, les pieds dans l’herbe, un bout de Casu marzu fondant dans la bouche en écoutant un chant typique Corse. Le reste glisse parfaitement – fluide. Leur trouvailles finaudes, les enchainements surprenants nous offre la sensation d’une mitraillette-fricadelles sauce dallas au petit matin : nous sommes rassasiés. Leur lenteur et mélancolie bienveillante laisse place à un bouquet final ténébreux et agité. Ils nous donnent envie, envie d’en vouloir plus, encore plus de quiétude éphémère.


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