Phoenix plane dans les airs tel un phénix.
Histoire grecque maintenant avec Phoenix qui se produit sur la grande scène du Paléo Festival de Nyon. Mythologiquement, le phénix est « un oiseau légendaire, doué de longévité et caractérisé par son pouvoir de renaître après s’être consumé sous l’effet de sa propre chaleur ». Voici donc en une phrase résumée l’histoire de cette bande de potes versaillais. À leur sauce, ils contribuent à l’establishment de la French touch avec Daft Punk entres autres. Sauf qu’il y en a un des deux qui est complètement parti en vrille. Pas de mercatique à outrance pour un groupe qui montre son vrai visage au public en furie. Le phénix perse représente un « oiseau [qui] se confond avec la légèreté, l’essence des choses et des êtres ». C’est exactement la sensation que Thomas Mars, Deck d’Arcy, Laurent Brancowitz et Christian Mazzalai nous procure. On avoue néanmoins qu’on est parti comme tout bon ignorant avec des a priori. Un groupe de versaillais qui se la tchavent parce qu’ils ont réussi aux states. Point du tout, enfin, rien n’en ressort pendant leur performance, un show bel et bien digne de leur réputation.
Nous étions un peu plus coriaces avec eux lors de leur prestation aux Eurockénnes de Belfort, mais on sent que les
choses ont été retravaillées. La première : le son. Bordel ! Le son est fantastique, propre, limpide, ni trop de basses, ni pas assez, ce qu’il faut de voix et tout le reste glisse dans une belle prouesse technologique. Il faut dire que les conditions météo y sont pour beaucoup, mais punaise, que ça fait du bien. Ensuite, ils ont abandonné l’éjaculation de confettis un peu cheap and cheerful. Autre élément pragmatique qui joue beaucoup en leur faveur : ils font leur concert en Suisse. Pour ceux qui ne connaissent pas l’ambiance qui y règne en plein show et bien testez une chose : de la régie grande scène aux barrières tout devant traversez la foule avec une bière remplie à ras bord. S’il vous manque plus d’un quart de votre pression, WhoTheFuckAreYou s’engage à vous faire boire gratuitement vous, votre femme pendant la grossesse (pour que votre gamin vous ressemble) et ce jusqu’à la fin de vos jours ou des nôtres. D’ailleurs Tomas Mars prend le pari et descend dans la foule là ou aux Eurocks il s’est retrouvé en slip après deux minutes dans la fosse, chemise en lambeaux. On lui a même piqué ses pompes et on a vu un mec les vendre à la sortie, avec un panneau « lacets vendus séparément ». Il remonte la foule jusqu’à la régie et à la surprise générale, c’est la foule qui remonte le câble de 500 mètres. A croire qu’ils ont tous reçu un ticket qu’à l’appel de leur numéro il le passe à leur voisin. Une belle organisation spontanée là ou certain d’entre vous, bande de sauvages, auraient certainement arraché un bout avec les dents en guise de souvenir.Musicalement, il nous emmène un peu plus loin que la dernière fois avec des passages decrescendo-crescendo-decrescendo d’une intensité extrême. Il nous berce pour nous retourner et nous calmer par la suite. Une réussite. Ce groupe a donc su renaître et grâce à son audace artistique Phoenix reprend maintenant son envol.