La sélection de la semaine : Zita la fille de l’espace, Ometepe, Opus, La liste des choses qui existent et Garfield

Pas de vacances pour Case Départ !  Pour vous, nous continuons de lire des bandes dessinées et de vous en faire part.  Voici notre sélection de la semaine, il y a quelques petites merveilles : Un space opéra pour les enfants Zita la fille de l’espace, Un voyage idyllique sur l’Ile de Ometepe, Opus : un manga introspectif sur le métier de mangaka, La liste des choses qui existent : une encyclopédie faussement vraie et deux albums du plus célèbre chat du monde Garfield. Bonnes lectures !

Zita :  périple sur Scriptorius

La maison d’édition L’école des loisirs avait fait un premier pas vers la bande dessinée avec sa collection Mille Bulles et elle récidive avec une nouvelle collection Rue de Sèvres. C’est dans ce label que va être publiée dans quelques temps, la série Zita la fille de l’espace. Le premier tome, signé par l’américain Ben Hatke, voit l’héroïne et son ami être télétransportés dans un univers peuplé par des créatures extra-terrestres.

Zita et son meilleur ami Joseph jouent dans les champs, lorsqu’ils découvrent un cratère au fond duquel se trouve une météorite. La petite fille descend dans le trou et y déniche une télécommande magique avec un bouton rouge. Excitée par sa découverte, Zita appuie sur le bouton. En un instant, des tentacules noires agrippent son copain qui se perd dans une faille spatio-temporelle. Terrifiée mais ne voulant pas abandonner Joseph, Zita appuie de nouveau sur le bouton et est elle même projetée sur Scriptorius.

Cette planète est menacée par un astéroïde et n’en a plus que pour trois jours. Zita doit donc se dépêcher pour retrouver son ami et repartir chez elle. Effrayée par ce qui l’entoure, elle part à la recherche de Joseph qui doit être sacrifié par les Scriptoriens afin de détourner la menace. En chemin, elle rencontre Gros Costaud, Randy, le robot Numéro 1, Mulot, ainsi que Pipeau, un homme qui semble être égoïste et qui ne se préoccupe pas de son souci. Ces animaux et créatures bizarres vont devenir les compagnons de route de la jeune fille de l’espace et l’aider dans sa quête.

Teinté d’humour, ce récit de science-fiction de Ben Hatke est destiné aux jeunes lecteurs, ce qui est très rare. Jouant avec les codes de ce genre littéraire, l’auteur américain atteint son but : distraire de façon intelligente. Il a réussi à créer un univers peuplé de monstres de toutes les formes, de robots et de bestioles très proche des contes et des légendes, ce qui lui permet d’accrocher facilement les lecteurs. Les héros sont de plus très attachants, comme Zita, jeune fille espiègle au grand cœur mais très débrouillarde, ainsi que ses amis, des robots et des monstres gentils. Moderne, efficace et simplifié, son trait permet de dynamiser cette histoire. Un space opéra à suivre…

• Zita la fille de l’espace, tome 1
  
• Auteur : Ben Hatke
  
• Editeur: Rue de Sèvres
• Prix: 11.50 €
• Sortie:  10 octobre 2013

Ometepe : rêve ou réalité ?

Ometepe est la plus grande île lacustre au monde et se trouve sur le lac Cocibolca, au Nicaragua. C’est ce décor exotique que Javier de Isusi et Luciano Saracino ont voulu mettre en lumière à travers six histoires mêlant les contes et légendes de cette île. Une plongée onirique et poétique dans les légendes indiennes du Nicaragua. Un paradis ?

Ometepe est un de ces endroits dont la beauté a inspiré poètes et écrivains, et où la frontière entre le réel et l’imaginaire ne semble plus exister. Omotepe est l’île aux deux volcans et aux mille histoires.

Ometepe. Un touriste cherche son chemin, celui de Chaco Verde, la lagune verte. Pourtant un dicton de l’île met en garde les badauds : « Tu ne prendras rien de ce qui t’est offert au Chavo Verde ». Mais l’homme n’en a que faire, il continue sa recherche et arrive près du lagon. Sort alors des eaux, une sublime femme nue. Notre homme perd ses moyens et ne sait plus où donner de la tête.

Ometepe. Maison de la famille de Rosaura. Toutes les nuits, un fantôme insaisissable, vient dessiner sur le ventre de la jeune femme, une fleur rouge sang.

Ometepe. Le village est affolé ! Une jeune femme aux seins plats arrive en ville. Cette touriste serait le mauvais oeil.

Ometepe. Un chasseur poursuit en vain le beau dragon vert de l’île. Pourtant bon chasseur, il n’y arrivait pas. Toute sa vie était dédiée à sa proie.

Ometepe. Fête de Sinacapa. On retrouve le jeune homme toujours énamouré de la jeune femme qu’il a vu dans le lagon. Mais Chico Largo rôde. Folles de lui, toutes les femmes veulent se retrouver dans son lit, y compris la jeune fille.

Javier de Isusi et Luciano Saracino se sont inspirés de leur périple sur Ometepe pour livrer un sublime album. De ce voyage en commun, ils ont rapporté dans leurs valises, des contes et légendes de l’île. Onirique, simple et mystérieux, le récit de Saracino est sensuel et même attachant. De Isusi envoûte le lecteur par des décors sublimes à l’aquarelle. Délicat, son trait permet de mettre en images magnifiquement cette histoire si poétique.

• Ometepe
  
• Auteurs : Javier de Isusi et Luciano Saracino
  
• Editeur: Rackham
• Prix: 18 €
• Sortie: juin 2013

Opus : mise en abîme d’un mangaka

Décédé en 2010, Satashi Kon était un grand réalisateur d’animation japonaise, des films sublimes comme Paprika ou Perfect Blue, mais il fut aussi un grand mangaka. Crée entre 1996 et 1997, Opus est un manga inachevé publié en France, en deux tomes par les éditions Imho. Ce premier livre raconte les errements et les doutes d’un jeune magaka pour terminer son histoire.

Resonance est le manga de toute sa vie. Lui, c’est Chikara Nagai. Surmené, il éprouve les plus grandes difficultés à le terminer. Son manga met en scène Satako, une policière dotée de pouvoirs psychiques qui affronte Le Masque, le gourou d’une secte. La veille de la remise des planches à l’imprimeur, alors que Chikara est sur le point d’achever ses dernières pages. Il décide de sacrifier son autre héros, Rin. Le Masque doit en effet tuer le jeune homme, qui dans son combat tue aussi Le Masque.

Mais une chose inouïe se produit : Chikara est aspiré dans son propre dessin ! Rin se révolte ; il ne veut pas mourir dans cette fin originale. Il déjoue son destin en volant la dernière planche de l’auteur. Le mangaka doit alors se lancer à sa poursuite afin de conclure comme il se doit son œuvre. Le plus délicat pour l’auteur c’est que ses deux héros Satako et Rin découvrent peu à peu qu’ils ne sont rien, que des êtres de papier et qu’ils ne doivent leur vie qu’à un seul homme Chikara.

Entre réel et irréel, entre vérité et illusion, le récit dense de Satashi Kon est d’un maîtrise totale. Les frontières sont minces entre le monde réel de Chikara et le monde inventé de Resonance. Ces frontières sont aussi minces dans la vie de l’auteur, il met en perspective sa propre vie de mangaka et celle de son héros. Ce livre très introspectif est aussi très touchant. Le récit inventif est bien construit. Le découpage vif met en lumière la course effrénée contre le temps et dynamise à merveille Opus. Très soigné, le trait réaliste est précis et ressemble à celui d’Akira ; Kon a en effet travaillé dans les studios d’Otomo. Le plus délicat pour le lecteur est de savoir que le manga n’aura jamais de fin ; en effet, seuls 19 chapitres furent dessinés par Kon avant de décéder. Le second Opus inachevé, sera publié en octobre 2013.

• Opus, tome 1
  
• Auteur : Satoshi Kon
  
• Editeur: Imho
• Prix: 14 €
• Sortie:  juin 2013

La liste des choses qui existent :

un guide faussement pratique

Cathon et Iris aiment les objets. Elles les aiment tellement qu’elles ont décidé d’en faire un album intitulé La liste des choses qui existent. Tel un inventaire à la Prévert, il présente des objets amusants, brillants, décoratifs, pliables ou fashion. Le lecteur va découvrir entre autres d’où viennent les lunettes et comment ont été inventées la chaussure et la boîte de conserve. Mais connaissons-nous réellement les objets qui nous entourent ?

Les deux jeunes filles, Iris la brune et Cathon la blonde, nous présentent de manière décalée, des objets de notre quotidien. Tour à tour , le lecteur apprend comment est née la poubelle, les lunettes, le fusil ou la boîte de conserve, pourquoi devient-on collectionneur d’auto-collant, comment les historiens ont découvert une paire de chaussures de 4500 ans sur la momie Otzi, les différentes compétitions de cordes à danser, les maillots de bain à éviter de porter en toute circonstance, ou encore l’histoire de la nouille.

Avant de connaître la version album publié par La Pastèque, La liste des choses qui existent fut auto-publié dans un fanzine par Cathon et Iris. Décalées, les mini-histoires des deux jeunes femmes contiennent des vraies informations. Véritable encyclopédie ludique et loufoque, ce livre est le résultat d’un extraordinaire travail à quatre mains des deux auteurs québécoises. Le lecteur peut aller d’un objet à l’autre, en oublier, revenir, c’est ce qui fait le charme de l’album. Le dessin faussement naïf se défait des codes de la bande dessinée classique ; il n’y a pas de cases. Le beau travail en bichromie permet de dynamiser l’histoire. Et si vous voulez connaître plus de choses sur les objets, il vous suffit de vous diriger vers une vraie encyclopédie.

• La liste des choses qui existent
  
• Auteurs : Cathon et Iris
  
• Editeur: La Pastèque
• Prix: 17.52 €
• Sortie:  juin 2013

Garfield comics :

2 albums du célèbre chat paresseux

En juin 1978 naissait Garfield, le chat le plus connu et le plus drôle du 9e Art, sous la plume de l’américain Jim Davis. Après une cinquantaine d’albums de strips, des dessins animés, le célèbre félin va vivre des aventures sur plusieurs pages; animées par Mark Evanier, Dan Davis et Gary Barker.

Il s’agit d’épisodes longs courant sur 10 ou 12 pages, où l’on retrouve les personnages principaux de la série : Jon, le maître de Garfield, Odie le chien ou encore Nermal le petit chat gris.

Dans le premier tome, Garfield se rêve en super-héros, rechigne à manger une souris ou encore croise une soucoupe volante habitée. Quant à Jon, il s’évertue à compter des bonbons dans un distributeur.

Dans le deuxième tome, Garfield prend peur après avoir mangé l’un de ses mets favoris : une pizza; il doit convaincre Odie de formuler un vœu pour lui; il réécrit une bande dessinée créée par Jon; il croise une jeune fille surdouée.

De valeurs inégales, les histoires raviront quand même les jeunes lecteurs, qui retrouveront leur personnage favori dans des situations cocasses : Garfield le chat orange, gros et paresseux, un peu égoïste mais qui aime manger et dormir.

• Garfield Comics, tomes 1 et 2
  
• Auteurs : Mark Evanier, Dan Davis et Gary Barker, d’après Jim Davis
  
• Editeur: Dargaud
• Prix: 8.75 € le tome
• Sortie:  5 juillet 2013