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L’insémination artisanale, suite et pas fin

Publié le 03 août 2013 par Halleyjc

Nantes, le jeudi 1er août - Magali Capdeville, 37 ans, et sa compagne Flavie, réfléchissaient depuis longtemps à fonder ensemble une famille. Il y a deux ans, ne souhaitant pas pour cela se rendre en Belgique ou en Espagne (ou la FIV est permise aux couples de même sexe), elles préféraient la solution plus « conviviale » de faire appel à une "connaissance" pour procéder à une insémination artificielle.

Leur choix se portera sur Sébastien, un ami du couple, qui accepte de participer à cette conception « d’apprenti sorcier » comme la qualifie Me Castelli-Maurice, avocate du géniteur. Chacun devait reprendre son chemin et l’histoire demeurer du domaine de l’intime. Ainsi, pour la mère biologique, le « deal » était clair: « Il était le géniteur, il nous rendait service. Mais ne revendiquait pas la place du père ».

En septembre 2011 l’enfant paraît et ce n’est que 7 mois plus tard, que Sébastien le reconnaît sentant en lui poindre le désir d’être plus qu’un simple donneur de sperme. Cette reconnaissance lui permettra en janvier dernier d’obtenir un droit de visite et d’hébergement. Mais les deux jeunes femmes loin d’accepter cette décision fuient la région d’Orléans, où elles résident, pour Nantes dans l’espoir d’éloigner définitivement le jeune homme à la paternité frustrée. Après une assignation pour non-présentation d’enfant, le juge aux affaires familiales a donné raison cette semaine à celui qui est aujourd’hui officiellement le père de ce petit garçon. En pratique, la justice prévoit  « des rencontres progressives avec l’enfant pour s’orienter vers un droit de visite et d’hébergement classique », précise l’avocate de la mère biologique, Me Bouillon, qui ajoute qu’il « faudrait réfléchir à un autre statut du parent-géniteur, avec des droits et devoirs différents de ceux du père » et rappelle que cette situation n’est pas unique.  « Internet a été un accélérateur de rencontres incroyables. Sur les forums, on voit des couples d'hommes qui cherchent une femme, on voit aussi l'inverse, souligne l'avocate, qui a en charge d'autres dossiers similaires. Ce genre de cas sera de plus en plus fréquent. Il y a des femmes qui acceptent d'aider des hommes puis refusent d'accoucher sous X. Il y a des couples qui bâtissent des projets et, finalement, tout bascule…».

Malgré cette déconvenue, ce couple de femmes n’a pas renoncé. La compagne de la mère de cet enfant  a ainsi donné naissance le 4 juillet dernier à une fille, conçu dans les mêmes conditions, avec un donneur dont elles pensent qu’il ne viendra pas revendiquer sa paternité.

Au-delà des mésaventures de ce couple qui s’unira par les liens du mariage le 17 août, ce cas intéressant nous donne un aperçu des problèmes juridiques et psychologiques que porte en elle la pratique de l'insémination artisanale.

Merci à Guy pour ses précieuses transmissions !


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