Peut-être qu’on a pas tout à fait le même humour, hasarde le titre du film…
Peut-être, oui. Sûrement, même. Parce que ce film, qui ne peut être perçu autrement qu’une blague, ne m’a pas fait rire du tout, ni même sourire. Il ne m’a pas ému, pas fait frémir, pas fait réfléchir. Que dalle. Rien. Nada. Le néant total.
En fait, je crois qu’au delà du même humour, on n’a pas la même conception du cinéma.
Je ne vois pas trop l’intérêt de ce truc dispositif absurde, qui consiste à filmer platement, pendant 1h30, deux acteurs en costard-cravate en train de faire une partie de tennis de table. Le cinéaste, lui, croit sûrement qu’il tient là une idée de génie. Rendez-vous compte Messieurs-Dames, le ping-pong physique donne lieu aussi à un ping-pong verbal, avec des échange de vacheries bien senties. Brillant, non? Euh, non… Parce que ces répliques-carambar sont d’une ringardise absolue quand elles ne sont pas d’une banalité affligeante, que les deux comédiens jouent faux et que leurs personnages sont tous deux d’insupportables têtes-à-claques. Le règlement de comptes entre les deux crétins immatures devient très vite fatiguant, au point de vouloir leur faire bouffer leurs raquettes pour qu’ils arrêtent leurs babillages. Et ça dure, et ça traîne, et ça s’éternise.
Les deux hommes continuent à faire les coqs, à se balancer des vannes de plus en plus vaches, à se lancer des défis de plus en plus bourrins.
Et tout ça pour quoi? Rien de bien intéressant sur le fond, hormis cette tentative d’humour politiquement incorrect qui m’a laissé froid. Et rien sur la forme non plus.
La mise en scène se contente de champs/contrechamps très simples, parfois pimentés par une prise de vue atypique ou décalée et ne capitalise que sur son noir & blanc granuleux et très contrasté, peut-être pour faire référence au ton libertaire de la Nouvelle Vague ou au films surréalistes des années 1930.
Mais évidemment, il ne suffit pas de faire du Noir & Blanc pour s’imposer comme un génie du 7ème Art. Ici, on a la désagréable impression de voir un étudiant en cinéma s’adonner à un exercice de style, ou de faire de l’esthétisme gratuit pour masquer le vide du scénario.
Au départ, le film était un moyen-métrage de 45 mn, La Partie de ping-pong. Son réalisateur, Thomas Seban, a décidé d’en faire un film d’1h20. Mauvaise idée. Car ce qui pouvait peut-être (je dis bien peut-être) passer sur une courte durée s’avère ici profondément ennuyeux.
Je ne veux pas tirer sur une ambulance. Peut-être qu’on n’a pas le même humour est un petit film indépendant qui ne sort que sur trois écrans en France. Et après tout, certains seront peut-être sensibles à cet humour particulier, complètement décalé. Moi, je n’aime pas. Je le dis et j’assume.
Je trouve juste dommage de distribuer des films comme celui-ci alors que d’autres, bien plus réussis, n’auront jamais la chance de rencontrer le public français. A bon entendeur…
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Peut-être qu’on n’a pas le même humour
Peut-être qu’on n’a pas le même humour
Réalisateur : Thomas Seban
Avec : Sidney Goyvaertz, Julien Vérité
Origine : France
Genre : ping pong ennuyeux
Durée : 1h19
Date de sortie France : 31/07/2013
Note pour ce film :●○○○○○
Contrepoint critique : pas trouvé…
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